La psychose est montée d’un cran dans les rangs des travailleurs de la société Edm. C’est à l’occasion de fin de mois où les bulletins de salaire sont attendus avec une réelle fébrilité et pour cause, le mois dernier, certains sont tombés à la renverse dès qu’ils ont perçu leurs salaires. Le mois de juin consacrait en effet l’entrée vigueur de la nouvelle grille salariale de Edm. Une nouvelle grille qui consacre un nivellement vers le bas. Dans cette grille, comme nous l’avons écrit, il est question de ramener les travailleurs dans les catégories A, B, C… de la Fonction publique malienne. Pour des gens qui n’ont jamais fait fonction dans le public et qui plutôt avaient été engagés sur contrat, la pilule ne pouvait passer. Et c’est à gorge déployée qu’ils avaient crié à l’injustice voire à la méchanceté gratuite. Nous nous sommes fait l’écho de leur colère dans notre parution de lundi dernier. Ils tiennent le syndicat pour responsable. Et ils accusent les juristes engagés pour la rédaction d’un nouvel Accord d’établissement de donquichottisme d’ouvriers de la vingt cinquième heure.
Le syndicat de Edm fait une tout autre lecture de cette nouvelle grille. Le bureau actuel, dans les résolutions du congrès qui l’a mis en place s’est engagé à corriger ce qu’il considère comme deux poids deux mesures dans le traitement des travailleurs d’une même société. Le syndicat avait adressé ses premiers coups de boutoir au gérant Blanc de Saur. C e dernier en avait reçu plein la figure, accusé par le syndicat de créer au sein de Edm une classe de privilégiés. Mais, encore une fois, disons que Saur avait ses raisons que la raison d’une Edm actuelle ignore. Il s’agissait pour Saur de mettre les salaires à la hauteur des résultats et des performances. Les antagonismes se sont cristallisés au point de diviser une société autant interpellée qu’elle est aujourd’hui encore au plan résultat.
La commission constituée à l’effet de redresser les torts causés est à pied d’œuvre. Elle a dû constater, à l’analyse des plaintes déposées, que ce n’est pas seulement «les salaires négociés» qui ont connu des coupes claires. Les redressements sont donc en cours. Et de l’avis du syndicat, l’écrasante majorité des travailleurs s’en sortira, après tous les redressements avec un salaire nettement mieux que l’ancien. C’est sur ce terrain qu’il est le plus attendu. Car, un syndicat cesse d’en être un dès qu’il perd de vue les intérêts matériels et moraux des travailleurs. La première conséquence de cette nouvelle donne à l’Edm est qu’elle a déjà réveillé l’antagonisme qui a pendant longtemps opposé les partisans du syndicat sortant et celui entrant en début de cette année.
La situation actuelle comporte moult inconnues dont la moindre n’est certainement pas de savoir où les centaines de plaignants iront se pourvoir.
Affaire à suivre…
Belco TAMBOURA