Identification des puces orange Mali : Stupéfaction et colères
Depuis quelques jours, les abonnés d’Orange Mali expriment leur colère sur les réseaux sociaux. À l’origine : la découverte inattendue de cartes Sim enregistrées en leur nom, sans leur consentement, en utilisant leurs données biométriques issues de la carte Nina.

Grâce au code de vérification mis à disposition par l’opérateur (#101#410#), plusieurs clients ont constaté des irrégularités alarmantes. "J’ai découvert trois numéros enregistrés à mon nom, dont deux que je n’ai jamais utilisés", témoigne un abonné.
En novembre 2024, l’Autorité malienne de régulation des télécommunications (AMRTP) a lancé une campagne nationale visant à identifier tous les abonnés de téléphonie mobile à travers leur numéro Nina. Objectif affiché : renforcer la sécurité, la traçabilité et la qualité des services numériques. Cette mesure s’est accompagnée de restrictions : Limitation à trois cartes SIM par opérateur et par abonné, date butoir imposée, entraînant une affluence massive dans les agences Dans les centres de service à Bamako, les files d’attente se sont multipliées. De nombreux abonnés dénoncent une information tardive, des dysfonctionnements techniques et un manque de personnel pour assurer l’accueil.
Malgré les difficultés, de nombreux clients ont réussi à identifier leurs puces… mais dans certains cas sans disposer d’une carte NINA ou d’un document biométrique, des abonnés ont eu recours à des tiers pour procéder à l’enregistrement, ouvrant la voie à des pratiques douteuses. L’opérateur a annoncé la semaine dernière la mise en place de nouvelles procédures pour sécuriser les données et l’usage des lignes. Pourtant, l’ampleur des fraudes soulève de vives inquiétudes : Usurpations d’identité présumées, utilisation frauduleuse de pièces officielles, parfois avec la complicité d’agents commerciaux, désactivation de lignes suite à des enregistrements non autorisés.
Si le numéro n’est rattaché à aucun proche et que votre pièce d’identité a été utilisée, il y a fort à craindre que vos données aient été exploitées sans votre accord », souligne un abonne victime de cette faille.
Sur Facebook, Twitter et WhatsApp, les hashtags #SIMFraudeMali et #OrangeResponsable ont pris de l’ampleur. Témoignages, captures d’écran et appels à la régulation alimentent le débat public. Les critiques pointent : Le manque de rigueur dans le processus d’identification, l’absence de consentement explicite et le silence des autorités de régulation.
Dans un communiqué laconique du 29 juillet 2025, l’Autorité de protection des données à caractère personnel (APDP) confirme avoir été saisie de plusieurs plaintes pour violation de données personnelles liées à la campagne d’identification.
L’APDP rappelle l’importance de la mise en œuvre de mesures de sécurité par les opérateurs et les risques liés au traitement abusif d’informations sensibles.
Elle affirme que publier des numéros associés au NINA sur les réseaux sociaux constitue une violation de la vie privée.
Orange Mali a mis en place un système de vérification et de désactivation des numéros suspects. Toutefois, pour une grande partie des usagers, ces mesures sont jugées tardives et insuffisantes.
"Suite à ma publication d’hier, j’ai été rapidement pris en charge par un conseiller digital d’Orange. Peu après, un autre conseiller, m’a informé que le numéro concerné avait bien été détaché. Dans le même esprit, j’encourage vivement les services d’Orange à redoubler d’efforts pour garantir la sécurité numérique de leurs clients un enjeu de plus en plus essentiel dans notre quotidien connecté", s’est réjoui un internaute.
Ousmane Mahamane
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