Le Front pour la démocratie et la République (FDR), qui est souvent appelé Front anti putsch, est désormais en train de travailler contre la bonne marche de la République et surtout contre celui qu’il prétend soutenir: le Président par intérim, Dioncounda Traoré. Celui-ci est aujourd’hui ulcéré par le comportement du 1er Vice – président de l’ADEMA, Ibrahima N’Diaye, lequel procède systématiquement à la rétention des informations que lui donne le Président intérimaire pour les Abeilles et le FDR.
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Chahan Takiou, Dirpub "22 Septembre"[/caption]
Ce regroupement politique, fortement représenté au gouvernement, a tout d’abord refusé de siéger au sein de la Commission nationale d’organisation des concertations nationales des forces vives du Mali, pour des raisons de personnes. Ces jours-ci, il s’adonne à l’intoxication pour justifier son refus de siéger dans cette instance. C’est ainsi qu’il a distillé ça et là des informations selon lesquelles les pro-putschistes entendraient dissoudre l’Assemblée nationale au profit d’un Conseil national de transition, ce qui est totalement inexact.
C’est vraiment une fuite en avant, parce que la Commission nationale d’organisation des concertations nationales a produit plusieurs documents, relatifs, entre autres, aux organes de transition, à la feuille de route et à la justification des concertations. Dans ces documents, que nous avons pu nous procurer, nulle part ne figure une dissolution de l’Assemblée nationale. C’est juste une invention de l’esprit savamment orchestrée par le FDR.
Les organes de transition proposés par cette Commission sont les institutions et organes existants et ceux annoncés par le Président par intérim le 29 juillet dernier, dans son Discours à la Nation. Il s’agit du Haut Conseil d’Etat, du Conseil National de Transition et de la Commission Nationale de Médiation.
Iba N’Diaye et ses poulains ont aussi actionné un groupe de députés, pour déposer sur la table de l’Assemblée nationale un projet de loi interdisant aux autorités de la transition de prendre part aux prochaines élections. C’est une autre fuite en avant, car ils savent bien que la Commission a proposé, dans le projet de feuille de route, une disposition consacrant l’inéligibilité des autorités de la transition, notamment le Président par intérim, le Premier ministre, les membres du gouvernement et des organes complémentaires. Le FDR veut prendre les devants, tout en sabotant les concertations nationales et leurs futures propositions, dont certaines seront acheminées devant le Parlement.
La Commission nationale d’organisation des concertations nationales a remis mardi dernier ses documents au Capitaine Sanogo, lequel avait rencontré Iba N’Diaye, venu certainement le courtiser, la veille. Hier mercredi, dans l’après-midi, le Président par intérim a reçu la même délégation. Il reste maintenant à convenir d’une date pour la tenue des assises. Celles-ci sont annoncées comme le moyen de cadrer davantage la transition, la renforcer, la rendre plus efficiente, avec des actions précises, et la doter d’un chronogramme électoral.
Ainsi donc, au moment où nous avons besoin de parler d’une seule voix pour affronter les vrais ennemis du pays, les Jihadistes, certains politiciens s’adonnent toujours à leurs jeux favoris: la division du peuple, la diversion, le dilatoire et la duplicité. Il n’est pas souhaitable que les concertations se tiennent sans le FDR. Mais à l’impossible nul n’est tenu. Et, comme, le dit l’autre, nul n’est indispensable. Les cimetières en étant pleins.
Le Mali mérite mieux que ces magouilles politiciennes. Malheureusement, certains de nos hommes politiques peinent toujours à se hisser au niveau de responsabilité que requiert la situation plus que critique que connait actuellement notre pays!
Chahana Takiou