Edito : Vaine promesse du Gouvernement à la Presse !

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Le   PM Choguel Kokalla Maïga et ses ministres  ont  invité,  le 15 mai 2023 au CICB, l’ensemble  de la Presse nationale et des medias sociaux pour le lancement de la vulgarisation  du projet de nouvelle Constitution.  Lors de cette rencontre,  le ministre Porte-Parole du  Gouvernement,  ministre d’Etat, chargé de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, après avoir reconnu  l’ importance de la Presse mais surtout  ses  difficultés à accomplir  sa mission de service public, leur avait promis une aide financière dans la mesure  des possibilités  du pays. En contrepartie, Col Abdoulaye Maïga  leur avait sollicité  pour aider à une large vulgarisation du projet de nouvelle Constitution. Il rassurait  que des contacts ont déjà lieu entre le ministre de la Communication et de l’Economie Numérique et  la Maison de la Presse.

A dix-huit jours de la tenue du referendum,  pour ou contre le projet de Nouvelle Constitution, le Gouvernement malien n’a toujours pas honoré sa promesse d’aider  la Presse afin que celle-ci  puisse convenablement aider  à sa vulgarisation auprès des masses populaires.  Alors que celle-ci y procède déjà,  directement ou indirectement. Cela,   à travers les différents reportages  qu’elle effectue  lors des activités de vulgarisation  du projet de nouvelle Constitution  des membres du Gouvernement  dans l’ensemble du pays. Etait-ce  alors fondé  les allégations du ministre-porte-parole indiquant  un contact entre  le Gouvernement  et le président de la Maison de la Presse en vue  d’aider les Editeurs et  diffuseurs ?

Une chose est  en tout cas évidente : la presse  nationale participe naïvement et gracieusement à la communication gouvernementale,  pour l’adhésion des masses populaires au nouveau projet constitutionnel!  N’est-ce pas, en réalité,   ce que le Gouvernement attendait d’elle ? Sinon, pourquoi le ministre d’Etat  promet  solennellement  aux éditeurs et diffuseurs de presse que son Gouvernement  va  lui venir en aide avec des moyens financiers à la limite du possible, sans ne rien faire ?  Ou bien l’aide promise à la Presse, serait-elle  tombée  dans  l’escarcelle des vidéastes et activistes  au détriment des vrais professionnels de l’Information et de la Communication ? Etait-ce simplement une  vaine promesse ? Monsieur le ministre d’Etat et le président de la Maison de la Presse, dites aux éditeurs et diffuseurs  ce qui se passe exactement ?

Les journaux,  les radios et télévisions  au Mali sont inscrits sur  le registre du Commerce  en tant qu’entreprises de Presse. En dépit de leurs  énormes difficultés financières, ces entreprises remuent terre et ciel pour  s’acquitter,  annuellement  et mensuellement de leurs taxes et impôts, vis-à-vis  du fisc. Elles payent  chers  le loyer de leur siège,  des salaires ou piges aux employés. Quand la quasi-totalité des maigres revenus des entreprises de presse  sont versés  aux imprimeries pour frais d’impression.  Ceux  des radios et télé sont consacrés au  paiement  de  leurs redevances et  l’électricité qui coûtent chères.

Mais malheureusement,  depuis un certain, les entreprises de Presse privée font face à la concurrence déloyale des vidéastes et des activistes. Ces derniers  ne contribuent point  au fisc. Pourtant, c’est    quasiment avec eux  que se fait  la communication de nombreux ministères (même  la Primature ?). Pourtant, la Presse nationale privée  est bien d’utilité publique. Elle participe pleinement à toutes les activités du Gouvernement mais en revanche,  elle ne perçoit  rien en termes de subventions. C’est cela, Monsieur le ministre d’Etat,  la triste réalité du monde de la Presse privée !

De toute façon, l’histoire  semble avoir  donner raison  aux  nombreux  sceptiques  qui estimaient  que la promesse faite, le 15 mai courant,   par le  Gouvernement  pour aider la Presse Privée  était vaine. Qu’elle n’était  en réalité qu’un simple effet d’annonce !

Gaoussou Madani Traoré

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