Fermeture envisagée de l’Université de Bamako : Une thérapie pour uniformiser la rentrée universitaire 

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Le mercredi 29 juin dernier, la salle 200 place du CICB à servi de cadre pour la tenue d’une entrevue sur la situation actuelle de l’enseignement supérieur au Mali. Organisée par le département en charge, cette rencontre a vu la participation de tous les acteurs de l’enseignement supérieur. L’objectif était  de chercher des solutions convenables pour renverser la tendance actuelle du déroulement général des années académiques jugées déplorables.

Avec un nombre pléthorique d’étudiants reparti entre les facultés (83.000 étudiants), les instituts et grandes écoles (3000 étudiants) ainsi que les établissements privées dont trois (3) universités (3000 étudiants), tous encadrés par 999 enseignants seulement, l’université de Bamako subit  certainement l’un des pires moments de son histoire. A ces problèmes s’ajoutent le manque d’infrastructures sociales et pédagogiques ainsi que l’insécurité et l’insalubrité dans les facultés et résidences universitaires.

Le non-respect des textes qui régissent l’université. Le manque de ressources humaines et financières, les capacités insuffisantes voire inexistantes de planification et de programmation,  le faible taux des frais d’inscription, l’inadaptation des infrastructures, le  faible taux d’encadrement sont, entre autres, les causes qui ont occasionné cette situation actuelle et cela depuis plus d’une dizaine d’année. Conscient de la délicatesse du problème, le gouvernement a initié un forum sur l’éducation en 2008 dont  la mise en œuvre d’une bonne partie des recommandations n’a jusque là  pas empêché les grèves intempestives  ayant pour corollaires des programmes inachevés, des examens organisés dans des conditions  calamiteuses et des diplômes sans compétence réelle.

Des analyses effectuées en cette année académique 2010-2011, il en est ressortie que les cours n’ont été dispensés en général qu’à 28%. Les facultés telles que la FMPOS, FLASH, FSEG, FAST ainsi que le CESB n’ont atteint que 0,4%. Mais le taux varie de 60 à 80% pour l’ISFRA, la FSJP et l’IUG. Au-delà des aspects académiques et pédagogiques, le campus social constitue aujourd’hui un réel danger à la fois physique et moral.

S’il y a bien un point sur lequel l’unanimité ne fait aucun doute, c’est bien le problème actuel de l’école. L’enseignement supérieur a sans doute besoin d’une thérapie de choc à la fois sur le plan pédagogique et social.  Ce défi pour les plus hautes autorités en charge de la question consiste tout d’abord à  redimensionner l’université de Bamako en entités de tailles modestes à gestion plus aisée et réhabiliter les résidences universitaires. Cette thérapie s’avère nécessaire pour une prochaine rentrée universitaire dans des conditions de qualité et de sécurité tant souhaitées par les étudiants qui ne savent plus à quel saint se vouer.
Pour ce faire, comme nous l’annoncions dans notre numéro précédant, le MESRS voudrait procéder prochainement à la fermeture de l’UB cette année afin de pouvoir trouver une solution à la dimension de notre système pour pouvoir démarrer les cours à partir d’octobre 2011. Ce qui permettrait d’insuffler un nouveau souffle à cette école dont les étudiants constituent une honte intellectuelle dans la sous-région.
 MAMOUTOU TANGARA

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