Rue Nelson Mandela: Un gardien se fait tirer une balle dans la tête

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    Le meurtre par balle d’un jeune gardien en service à une station d’essence sise à la rue Nelson Mandela à l’Hippodrome dans la nuit du 13 au 14 juillet dernier, soulève le préoccupant problème de l’insécurité dont les contribuables bamakois sont quotidiennement confrontés. A qui profite cette insécurité ?
    Dans les familles, dans les rues aussi bien que dans les grins en Commune II du district de Bamako, l’insécurité est le sujet le plus dominant. Au moment où des usagers de la Rue Princesse commençaient à lancer un grand ouf de soulagement du fait de la chute des seigneurs de la mort avec à leur tête l’incorrigible Seydou Sidibé, une autre bande de tueurs d’homme fait parler d’elle à l’Hippodrome en se rendant coupable du meurtre par balle du jeune gardien Garibou Dolo dans l’enceinte de la station d’essence où il est employé en qualité de gardien. Cette nuit, aux environs de 4 heures du matin, pendant que le jeune homme avait encore les yeux braqués sur les voitures dont il a la charge de surveiller nuitamment, il reçoit la visite de trois hommes armés d’un pistolet automatique, venus probablement cambrioler la boutique contiguë à la station d’essence. Garibou Dolo qui est chargé de la sécurité des lieux tente de s’opposer en se défendant avec une lance en fer. Malheureusement, un des visiteurs tirent à bout portant sur la tête. Il s’écroule aussi sur la route dans une mare de sang pendant que ses agresseurs avaient déjà pris le large en se faufilant dans une rue complètement déserte de monde. Peu après, un jeune homme arrive sur les lieux avec son pousse-pousse. Celui-ci a failli tomber en syncope quand il a découvert que le blessé était son propre ami Garibou Dolo. Sur le champ, il se débarrasse de son pousse-pousse pour tenter de se lancer aux trousses des bandits qu’il avait vus s’enfuir vers une rue. Malheureusement, il renonce à son projet lorsqu’il a vu les trois hommes partir en trompe sur des motos Yamaha 100. Au même moment, le gérant de la boutique, le sieur Cheick Sidaly Haïdara, réveillé par le coup de feu, se précipite sur les lieux. Ce dernier se fait aider par des frères de la victime pour le transporter d’urgence à bord d’un véhicule au service des urgences et de la réanimation de l’hôpital Gabriel Touré avant d’informer le commissariat de police du 3e arrondissement, territorialement compétent. L’officier de police de permanence, l’inspecteur de police Alou Minta saisit automatiquement son chef hiérarchique, le Contrôleur général de police Moussa Sissoko avant de se rendre sur les lieux en compagnie de quelques éléments pour constater les faits. Si les pistoleros n’ont pu rien apporter, l’impact de la balle qui a traversé la tête du jeune Garibou Dolo, était visible sur le mur de la station. Curieusement, la douille et la lance en fer appartenant à la victime n’ont pas été retrouvées sur les lieux du drame. Or, à partir de la douille, les enquêteurs peuvent déterminer la nature de l’arme qui a servi à abattre le jeune homme. Qu’à cela ne tienne, le Contrôleur général de police Moussa Sissoko charge l’Epervier du Mandé, l’inspecteur de police Papa Mambi Keita et ses hommes de la brigade de recherche pour percer l’ombre qui entoure ce meurtre crapuleux. L’affaire devient très compliquée quand, le lendemain vendredi, 14 juillet dernier aux environs de 16 heures, Garibou Dolo succombe des suites de sa blessure dans son lit d’hôpital.
     
    Le gérant de la boutique et le chef de garage interpellés
    Pourquoi a-t-on tué Garibou ? Est-ce réellement des voleurs qui ont ouvert le feu sur lui ou un règlement de compte ? Le Contrôleur général de police Moussa Sissoko et l’Epervier du Mandé en charge de l’enquête tentent de trouver des réponses à ces questions. Dans le cadre de l’enquête, l’inspecteur de police Papa Mambi Keita interpelle le gérant de la boutique, Cheick Sidaly Haïdara et le chef de garage Sambou Tampaga, de nationalité burkinabé sur la base d’une dénonciation. Selon un anonyme qui s’est volontairement rendu à la police, ces derniers temps, Garibou Dolo n’entretenait pas de bons rapports avec les suscités du fait que ces derniers détournaient les frais du gardiennage des véhicules des particuliers qui passaient la nuit au garage. Il faut préciser que Garibou n’était pas officiellement employé par le propriétaire des lieux. Il veillait sur les lieux en contre partie des frais de gardiennage des voitures s’élevant à 250fcfa la nuitée par véhicule qui lui revenaient. Mécontent de la gestion de ses sous et du traitement qu’on lui faisait, le jeune homme abandonne les lieux cinq mois durant. Retourné à son service après l’intervention du PDG de la station, le pauvre et Sambou Tapamga ne parvenaient pas toujours à accorder leurs violons. Interrogé, Sambou reconnaît que ces incidents ne peuvent pas le pousser à ôter la vie à un être humain. Quant au gérant Haïdara, il explique qu’après le drame, il a transporté le blessé à l’hôpital où il a dépensé plus de 40 000FCFA dans les soins qu’il a reçus avant sa mort. Il ne voit pas la raison de tuer un homme qui lui rend service. L’enquêteur saisit ensuite une autre piste. Il s’agit de celle de son ancienne copine Salimata Dolo. Selon des renseignements, au cours de son abandon de service, la demoiselle Salimata Dolo aurait fait subir à son petit copain toutes sortes de sévices moraux. Il est arrivé que celle-ci ait tenté de faire lyncher Garibou Dolo par la foule après l’avoir traité de voleur. Heureusement, des gens qui le connaissaient, l’ont sauvé des griffes des jeunes des lieux prêts à sévir. Salimata Dolo arrêtée pour les besoins de l’enquête, reconnaît ces faits. Mais, elle affirme qu’elle n’est pour rien dans ce qui est arrivé à son ancien copain. Qui dit la vérité ? Pour l’instant, la police a mis les personnes interpellées en liberté. Mais, l’enquête suit normalement son cours. A la brigade de recherche du 3e arrondissement, le mot oubli n’existe pas dans le lexique de l’Epervier. Mais entre lui et les tueurs de Garibou qui remportera la victoire ? Voilà tout le défi.

    O. BOUARE

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