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Combattants du FNLA région de Tombouctou[/caption]
Les rebelles touaregs du MNLA, qui avaient attaqué leurs rivaux du MUJAO le week-end dernier, semblent avoir le dos au mur face à la grande mobilisation des éléments terroristes qui ont été appuyés par les éléments d’AQMI.
En effet, après avoir été mis à mal, les éléments du MNLA auraient été dépossédés de la seule ville du Nord qui était sous leur contrôle depuis des mois. Et voilà que ceux qui sont en quête de légitimité et de position armée pour peser lourd lors des négociations (le MNLA) sont ceux-là mêmes qui sont mis en état de faiblesse autour de la table de négociation. D’ailleurs, le MNLA ne contrôle même plus la ville de Ménaka. Les violents combats qui ont opposé le MNLA au MUJAO, qui a attaqué la base du mouvement, a provoqué un mort dans la matinée du lundi. Les éléments du MUJAO sont parvenus à chasser ceux du MNLA de la ville de Ménaka (située à l’Est de Gao). Cette attaque fait suite aux combats du vendredi dernier qui se sont déroulés entre les localités de Ménaka et d’Ansongo.
Ainsi, l’étau se resserre de plus en plus autour du MNLA dont les éléments sont pris en tenaille par ceux du MUJAO qui, depuis l’annonce d’une intervention militaire au Nord, se mobilise pour ne pas se laisser surprendre par les frappes des troupes internationales dont la date de l’arrivée n’est toujours pas décidée. En tout cas, la chute du MNLA dans son propre fief ne doit pas étonner d’autant plus que ce mouvement a pu se faire entendre à travers des exactions et grâce aux coups de main de ceux qui le combattent aujourd’hui. D’où la question : la communauté internationale, qui exige des pourparlers entre les autorités maliennes et les groupes armés du Nord, pourra-t-elle toujours faire confiance au MNLA dans la lutte contre les terroristes d’AQMI et d’autres ?
Sur ce point, un des leaders du MNLA, dans sa logique de faire, de la lutte contre le terrorisme dans le Nord-Mali, son seul alibi, aurait voulu que l’opération militaire internationale au Nord ne se fasse pas sans la participation de son mouvement. Aussi se demande-t-on aujourd’hui si réellement les rebelles du MNLA pourront faire face au MUJAO qui constitue visiblement une menace potentielle pour eux. La preuve : les éléments du MUJAO confirment avoir attaqué la ville et assurent qu’ils l’occupent désormais. «
Très tôt ce matin, nos éléments ont quadrillé la quasi-totalité de Ménaka et jusqu'à présent, nos éléments ont réussi à pénétrer dans la ville et à la prendre en tenaille. Actuellement, la ville est entre les mains des djihadistes », affirme sur RFI un responsable du mouvement.
Et d’asséner : «
On a attaqué Ménaka parce qu'on veut en finir une bonne fois pour toutes avec le MNLA, pas plus, pas moins». Pendant ce temsp, le Premier ministre Cheick Modibo Diarra, en voyage à Ouagadougou, a qualifié « d’inévitable » le dialogue entre Bamako et les groupes armés du Nord (MNLA et Ançardine) car selon lui, ces groupes armés sont des compatriotes maliens égarés. Pendant que l’Exécutif malien cherche à porter secours au MNLA et à Ançardine à travers le dialogue et la négociation, la menace terroriste étrangère s’intensifie dans le Nord du pays. Enfin, rappelons qu’Ançardine a récemment déclaré qu’il était un groupe autonome et qu’il était contre le terrorisme. Faut-il alors s’attendre à un « clash » entre Iyad Ag Ghaly et ses alliés ?
Serge Lath