En plein Bureau ovale, la rencontre Trump-Ramaphosa vire à la confrontation
Cyril Ramaphosa, le président sud-africain, s'est entretenu avec Donald Trump à la Maison Blanche ce mercredi 21 mai. La relation entre les 2 pays s'est dégradée après des accusations selon lesquelles les personnes blanches seraient victimes d'un "génocide" en Afrique du Sud. La rencontre a même viré à la confrontation.

Cyril Ramaphosa en est resté bouche bée. Donald Trump a diffusé ce mercredi 21 mai, devant le président de l'Afrique du Sud, des vidéos censées soutenir les accusations américaines selon lesquelles les agriculteurs blancs sud-africains sont victimes d'un prétendu "génocide". Les deux dirigeants avaient prévu de se rencontrer à la Maison Blanche, alors que les relations bilatérales entre leurs pays respectifs se sont dégradées depuis le retour au pouvoir du républicain, sur fond d'accusations concernant la situation des agriculteurs blancs en Afrique du Sud.
Des propos que Donald Trump a réitérés devant son homologue dans le Bureau ovale. L'ambiance était plutôt détendue lorsque, tout d'un coup, le président américain a demandé que la lumière soit éteinte et que des vidéos soient diffusées sur un écran.
Sur l'une d'elles, Julius Malema, le leader d'un parti d'opposition de gauche radicale d'Afrique du Sud, qui a réalisé 9,5% des voix aux élections l'an passé, entonne "Kill the Boer", un chant hérité de la lutte anti-apartheid, l'ex-régime de la minorité blanche. Les Boers sont les agriculteurs descendants des premiers colons européens. Le chant est décrié en Afrique du Sud, notamment par le parti de centre droit Alliance démocratique, membre de la coalition au pouvoir, qui demande son interdiction.
Donald Trump et Cyril Ramaphosa, accompagnés de leurs ministres et conseillers, dont Elon Musk, ont regardé dans une ambiance de plus en plus tendue les images au fort volume sonore. Une autre vidéo a ensuite été diffusée, montrant des dizaines de voitures abritant, selon Donald Trump, des "familles entières" d'agriculteurs blancs fuyant leurs terres. "Ils sont tués", a lancé le président américain.
En général, ce sont des fermiers blancs qui fuient l'Afrique du Sud et c'est une chose très triste à voir
Donald Trump
Washington ne démord donc pas de ses accusations de "génocide" contre les agriculteurs blancs sud-africains depuis qu'il a accueilli le 12 mai une cinquantaine d'Afrikaners, descendants des colons européens, désignés comme "réfugiés" sur son territoire. "En général, ce sont des fermiers blancs qui fuient l'Afrique du Sud et c'est une chose très triste à voir. J'espère que nous pourrons avoir une explication à ce sujet, car je sais que vous ne le souhaitez pas", avait suggéré Donald Trump, sans avancer de preuves tangibles.
Pretoria a rejeté avec force les insinuations de Donald Trump, le dirigeant sud-africain rétorquant que "non, personne ne peut prendre de terres", ni exproprier des propriétaires en fonction de la couleur de leur peau. Des groupes de pression d'agriculteurs afrikaners se sont même dit ces dernières semaines victimes d'assassinats ciblés.
Cyril Ramaphosa a tenté à plusieurs reprises de reprendre la parole mais sans succès, demandant même à pouvoir parler du sujet "calmement". "Nelson Mandela nous a appris qu'en cas de problème, les gens doivent s'asseoir autour d'une table et en parler", a-t-il ajouté. Cependant, il semble être reparti satisfait de la Maison Blanche, déclarant aux journalistes : "Cela s'est très bien passé."
Pretoria dénonce la "désinformation"
Ce regain de tensions éloigne peu à peu la "remise à zéro des relations entre les États-Unis et l'Afrique du Sud", notamment sur le plan commercial, telle que l'avait souhaité Cyril Ramaphosa. Selon le porte-parole de la présidence sud-africaine, Vincent Magwenya, Washington se livre à une "désinformation". Si le programme de réinstallation des Afrikaners aux États-Unis se poursuit, l'Afrique du Sud "s'en offusquera", a-t-il prévenu.
Outre un prétendu "génocide" visant les Afrikaners, Washington reproche à l'Afrique du Sud sa plainte pour génocide visant Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ).
Zoé SAMIN
Source: https://www.tf1info.fr/
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