L’Angola joue la carte de la réconciliation au Sahel

Le président angolais João Lourenço, président en exercice de l’Union africaine, multiplie les contacts avec les dirigeants de transition du Mali, du Niger et du Burkina Faso pour réduire les tensions avec la Confédération des États du Sahel (AES) et renforcer le dialogue régional.

4 Juillet 2025 - 18:02
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L’Angola joue la carte de la réconciliation au Sahel

Le président angolais João Lourenço, président par intérim de l’Union africaine (UA), renforce ses efforts diplomatiques pour rapprocher l’UA des pays sahéliens membres de la Confédération des États du Sahel (AES), notamment le Mali, le Niger et le Burkina Faso.

Vendredi, João Lourenço a eu un entretien téléphonique avec le général Abdourahamane Tiani, président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) du Niger, dans le cadre de cette dynamique de rapprochement, a indiqué la présidence angolaise.

Cette initiative fait suite à la mission, en juin dernier, du ministre angolais des Affaires étrangères, Tete António, envoyé spécial du président de l’UA. Au cours d’une tournée dans les capitales des pays de l’AES, il a rencontré les dirigeants des transitions du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Il a insisté sur le fait que la situation sécuritaire dans la région sahélienne constitue une « véritable urgence continentale » nécessitant une mobilisation africaine collective contre le terrorisme.

La médiation angolaise vise à dépasser les divisions institutionnelles entre l’UA et l’AES pour favoriser un dialogue centré sur les défis sécuritaires communs. Tete António doit prochainement retourner à Niamey pour poursuivre les consultations.

Cette démarche répond aux critiques des États de l’AES, qui dénoncent leur marginalisation, notamment lors de l’exclusion du Niger d’un sommet de l’UA en 2025, attribuée à des pressions sous la présidence de Moussa Faki Mahamat, désormais remplacé par le Djiboutien Mahmoud Ali Youssouf.

Face aux sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont renforcé leur coopération au sein de l’AES. La médiation angolaise ouvre ainsi un canal de dialogue entre ces pays et l’UA, offrant une alternative à leur isolement.

Dans ce contexte, la récente nomination du Dr Mamadou Tangara comme Représentant spécial de la Commission de l’UA au Mali et au Sahel, basé à Bamako, vient renforcer la volonté de l’organisation panafricaine de renouer le dialogue avec les pays sahéliens.

L’Angola fait face au défi de concilier les exigences de l’UA, qui maintient la suspension des États de l’AES suite à leurs coups d’État militaires, avec la nécessité pragmatique de négocier avec leurs autorités de transition, alors que la région connaît une recrudescence des violences.

Parallèlement, João Lourenço joue un rôle important dans la résolution de la crise des Grands Lacs, ayant contribué à l’accord historique signé fin juin 2025 entre le Rwanda et la RDC.

Cette diplomatie active témoigne de l’ambition de l’Angola de s’imposer comme un médiateur clé sur le continent.

AC/Sf/APA

Source: https://fr.apanews.net/

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