L’UE adopte le pacte migratoire et durcit ses contrôles, mais des pays veulent aller aller plus loin

3
Les pays de l’UE donnent mardi leur ultime feu vert au pacte sur la migration et l’asile, une réforme majeure qui durcit le contrôle de l’immigration en Europe, mais une partie d’entre eux réclament déjà d’aller plus loin.
À moins d’un mois des élections européennes pour lesquelles les sondages prédisent une poussée des partis anti-immigration, cet ensemble d’une dizaine de législations, âprement négocié pendant des années, doit formellement être adopté par le Conseil de l’UE (représentant les Etats membres). Le Parlement a donné son aval en avril.
La réforme met en place une procédure de “filtrage” des migrants aux frontières de l’UE pour les identifier et distinguer plus rapidement ceux qui ont des chances d’obtenir l’asile de ceux qui ont vocation à être renvoyés vers leur pays d’origine. Elle établit aussi un mécanisme de solidarité entre les 27 pays dans la prise en charge des demandeurs d’asile.

Ce pacte se fonde sur une proposition de la Commission présentée en septembre 2020, après l’échec d’une précédente tentative de réforme au moment de la crise des réfugiés de 2015-2016.

À côté de cette réforme, qui ne s’appliquera que courant 2026, l’UE multiplie les accords, controversés, avec les pays d’origine et de transit des exilés (Tunisie, Mauritanie, Egypte) pour tenter de réduire le nombre d’arrivées à ses frontières.

1,14 million de demandes d’asile en 2023

L’UE, qui accueille par ailleurs plus de 4 millions de réfugiés ukrainiens, fait face à une hausse des demandes d’asile, qui ont atteint 1,14 million en 2023, soit leur plus haut niveau depuis 2016, selon l’Agence européenne pour l’asile. Les entrées “irrégulières” dans l’UE sont aussi en augmentation, à 380.000 en 2023, selon Frontex.

Une “procédure à la frontière” est prévue pour ceux qui ont statistiquement le moins de chances d’obtenir l’asile: ils seront retenus dans des centres le temps que leur dossier soit examiné, six mois maximum. Les autres demandeurs d’asile suivront la procédure classique.

Les organisations de défense des droits humains, de même que des élus de gauche et écologistes, n’ont eu de cesse de dénoncer ce pacte, fustigeant la possibilité de placer en détention les familles avec enfants et une “criminalisation” des exilés. À l’inverse, l’extrême droite a dénoncé la “faiblesse” de la réforme.

“Beaucoup de questions”

La règle en vigueur selon laquelle le premier pays d’entrée dans l’UE d’un migrant est responsable de sa demande d’asile est maintenue avec quelques aménagements. Mais pour aider les pays où arrivent de nombreux exilés, comme l’Italie, la Grèce ou l’Espagne, un système de solidarité obligatoire est organisé.

Les autres États membres doivent accueillir un certain nombre de demandeurs d’asile ou apporter une contribution – financière ou matérielle – au profit du pays sous pression migratoire. Cette alternative était destinée à surmonter l’opposition de la Hongrie et la Pologne à tout quota de réfugiés, mais ces deux pays restent hostiles à la réforme.

Le pacte s’imposera toutefois à tous les pays de l’UE, sous peine de procédures d’infraction. Mais les détails de mise en œuvre pratique de cette réforme complexe restent encore à préciser.

Et des États membres ont déjà signalé leur volonté d’aller plus loin dans l’externalisation de la gestion migratoire.

L’Italie a conclu récemment avec l’Albanie un accord pour envoyer dans ce pays candidat à l’UE des migrants secourus dans les eaux italiennes, afin que leurs demandes d’asile y soient traitées.

Un groupe de pays, emmenés par le Danemark et la République tchèque, s’apprêtent à envoyer une lettre dans laquelle ils plaident pour transférer des migrants hors de l’UE. Ces nouvelles propositions, dont la version définitive n’a pas été publiée, sont destinées à la prochaine Commission, qui prendra ses fonctions après les Européennes.

Un modèle de type Royaume-Uni/Rwanda reste exclu

Cela “pose beaucoup de questions sur le type de modèle possible. Notamment parce qu’il faudra qu’il soit aligné avec les textes européens”, souligne Camille Le Coz, directrice associée au centre de réflexion Migration Policy Institute Europe.

La loi européenne prévoit qu’un immigrant arrivant dans l’UE puisse être envoyé dans un pays extérieur au bloc où il aurait pu demander l’asile, à condition qu’il ait un lien suffisant avec ce pays tiers. Ce qui exclut à ce stade un modèle de type Royaume-Uni/Rwanda.

“Ce qui va devoir être précisé, c’est d’une part, les modalités” de ces propositions d’externalisation, poursuit l’experte. “Et d’autre part avec qui les autorités européennes travaillent, quels États tiers”, souligne-t-elle, notant par ailleurs que le caractère dissuasif de telles solutions sur l’immigration n’a jusqu’à présent pas été démontré.

Commentaires via Facebook :

3 COMMENTAIRES

  1. Certains.es commentaires sont surpris.es de l’adoption d’un pacte contre la migration par l’Unio Européenne à quelques semaines des élections du parlement européen du 9 juin 2024. Ces élections sont marquées par l’avancée des partis de l’extréme-droite dans tous les pays. Ces partis sont multiplié dans tous les pays jusqu’à même effacer les partis traditionnels de le droite comme en France. Leur avancée dans l’électorat ne peut surprendre les personnes, qui suivent l’évolution de la situation politique et socioéconomique des pays de l’UE : crise, augmentation du chômage, resurgence des identités et des frontières artificielles des Etats et donc des peuples européens. L’immigration est un thème qui rapporte pour ces partis, mais aussi pour les partis traditionnels de droite comme de gauche.
    L’adoption ce pacte est une stratégie, qui ne va rapporte un électorat aux grands partis de droite et de gauche, qui s’alternent aux institutions européennes. Malgré un tel pacte, des secteurs clandestins des économies européennes auront bénéficier d’une main-d’oeuvre sans droits et avec des salaires de misère ou parfois sans salaire. Tant que l’hypocrisie existera, il y aura des conneries de la classe politique et de beaucoup de fonctionnaires.

  2. Less EU is able to plunder Africa more it will become racist but that will not solve EU economic problems being EU for decades have been living lifestyles above its means to maintain primarily due to plundering of Africa to pay for large portion of those expensive lifestyles. As Africans are sent home demonstrations by caucasians will become more prevalent. Sending Africans home might lessen severity of demonstrations plus aggressive way they are managed by authority. We need directly invest in Africa. That should dramatically cut interest rates on loans we receive.
    Henry Author Price Jr. aka Kankan

    • Mon “cher” kankan, tu n’as pas du bien regarder qui pille l’Afrique car ce ne sont pas des grands blonds aux yeux bleus mais des petits jaunes aux yeux bridés. Ces derniers sourient tout le temps et te font des courbettes sans arrêt.

      Moi ce qui me surprend, c’est que tu continue à trouver normal que les africains émigrent vers l’Europe alors qu’ils ne veulent pas d’européens chez eux. C’est bizarre quand même cet attrait. Ils devraient plutôt aller vers des pays sérieux comme la Corée du Nord, la CHine, ou l’inde. L’inde, enfin si ils ne sont pas musulmans car Narendra va “bien” les recevoir

REPONDRE

Please enter your comment!
Please enter your name here

Leave the field below empty!