Poutine se dit prêt à rencontrer Zelensky, mais à Moscou

S’exprimant en Chine à l’issue d’une visite dans ce pays, Poutine a déclaré avoir toujours été ouvert à une rencontre avec Zelensky, mais a réitéré la position maintes fois répétée du Kremlin selon laquelle une telle rencontre devait être bien préparée à l’avance et aboutir à des résultats tangibles.

La rencontre ou “la force”

“Quant à une rencontre avec Zelensky, je n’ai jamais exclu cette possibilité. Mais est-ce utile? On verra bien”, a déclaré Vladimir Poutine. “Que Zelensky vienne à Moscou, et la rencontre aura lieu”, a-t-il ajouté. “Si le bon sens l’emporte, nous pourrons trouver une issue acceptable au conflit en Ukraine. Il y a de la lumière au bout du tunnel. Sinon, nous devrons le résoudre par la force.”

“Voyons comment se développera la situation. Sinon (si les pourparlers n’aboutissent pas, ndlr), nous devrons résoudre nos problèmes militairement”, a conclu Vladimir Poutine depuis Pékin. “Tous les groupements des forces armées russes sont à l’offensive” dans tous les secteurs du front, a-t-il ajouté.

Le dirigeant russe a précisé que, selon lui, l’Ukraine devait lever la loi martiale, organiser des élections et un référendum sur les questions territoriales afin d’aborder plus concrètement la question de la paix.

La Russie a affirmé avoir déjà annexé quatre régions ukrainiennes en 2022, une revendication rejetée par Kiev et la plupart des pays occidentaux, qui parlent d’un accaparement illégal de territoires.

Une rencontre peu probable alors que des sanctions se préparent

La probabilité que Zelensky se rende à Moscou pour des négociations de paix semble faible. Si une rencontre entre les deux présidents a bien lieu, il est probable qu’elle se déroulera dans un lieu plus neutre.

Volodymyr Zelensky entend justement discuter jeudi avec le président américain Donald Trump de sanctions supplémentaires contre la Russie, a-t-il déclaré mercredi lors d’un déplacement à Copenhague. “Demain, nous essaierons de joindre le président Trump et nous en parlerons”, a-t-il précisé Volodymyr Zelensky, qui sera à Paris jeudi pour une réunion de la Coalition des volontaires, un ensemble de pays soutenant militairement l’Ukraine.

Lors de son déplacement à la Maison Blanche avec une poignée de dirigeants européens le 18 août, Volodymyr Zelensky a demandé à Donald Trump d’imposer des sanctions et faire pression sur Vladimir Poutine si celui-ci ne se rendait pas à la table des négociations. “Il a dit qu’il répondrait dans quelques semaines”, a dit le président ukrainien. “D’après ce que je comprends, il s’agit de deux semaines ou au maximum trois semaines. Les deux semaines se terminent demain”, a-t-il ajouté.

De son côté, la Commission européenne a annoncé la semaine passée qu’elle allait proposer aux pays membres sous peu un 19e paquet de sanctions contre Moscou. Les Européens doivent acter jeudi, lors d’une réunion à Paris et en visioconférence, qu’ils sont “prêts” en vue de l’octroi de garanties de sécurité à l’Ukraine et attendent désormais un “soutien” concret des Américains, selon la présidence française.

“Nous disposons d’une base solide sous la forme d’accords bilatéraux, notamment avec le Danemark, et nous partageons l’avis selon lequel la sécurité future de l’Ukraine nécessite une disposition de type article 5”, a précisé M. Zelensky en référence à la défense mutuelle prévue dans le traité de l’Otan.

Washington refait des gestes envers Kiev

Le président américain Donald Trump a promis le 18 août que les États-Unis seraient aux côtés des Européens, dans le cadre de ces garanties de sécurité pour l’Ukraine censées être mises en œuvre après un cessez-le-feu ou un accord de paix, qui restent encore à trouver.

“Nous avons également reçu des signaux des États-Unis indiquant qu’ils apporteront un ‘backstop’, ce qui est important”, a ajouté M. Zelensky en référence au filet de sécurité américain dont la forme reste à éclaircir.

Après avoir rencontré Vladimir Poutine en Alaska et avoir tenu un langage favorable à son égard, Donald Trump s’est de nouveau rapproché de Kiev. Ce mardi, le président américain a regretté le manque de progrès à l’issue de la rencontre d’Anchorage. “Nous avions une super relation” avec le chef d’État russe, a-t-il affirmé. “Je suis très déçu par le président Poutine. (...) Des milliers de personnes meurent, c’est une guerre qui n’a aucun sens.”

Source: https://www.7sur7.be/