RDC : des combats à l’arme lourde dans la ville de Beni

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Depuis samedi, les forces armées affrontent des groupes d’autodéfense. Les combats ont fait au moins une dizaine de morts.

La situation dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) empire. Des affrontements à l’arme lourde entre des miliciens et l’armée congolaise ont éclaté faisant au moins sept morts, dans la matinée du jeudi 22 juin, à Beni, située dans le nord de la province du Nord-Kivu, a appris l’Agence France-Presse (AFP) de sources concordantes.

« Lors des affrontements près de l’état-major de la police, sept assaillants ont été tués et un huitième est grièvement blessé », a déclaré à l’Agence France-Presse le colonel Safari Kazingufu, chef de la police de Beni. « Les assaillants tentaient de libérer des détenus de l’état-major, de l’auditorat militaire, ainsi que des détenues de la prison de femmes de Beni », a ajouté l’officier qui a précisé qu’ils « ont été repoussés loin » de ces trois cibles.

« Les Maï-Maï ont attaqué notre position à Kalau au nord-est de la ville de Beni vers 6 h 30. Après de violents combats, les assaillants ont débordé pour attaquer une autre position des Fardc [Forces armées de la RDC] à Rwangoma », a pour sa part déclaré le lieutenant Jules Tshikudi. « Les combats se poursuivent encore en ce moment. L’armée est en train de les repousser », a ajouté l’officier.

Des habitants ont également expliqué avoir entendu des rafales d’armes légères et des détonations de tirs d’armes lourdes en provenance d’un quartier est de la ville.

Vingt ans de conflits armés

Depuis samedi, les Fardc affrontent des miliciens d’un groupe d’autodéfense dans de violents combats qui ont fait au moins une dizaine de morts dans la région de Beni. L’armée a affirmé qu’il y a, parmi les assaillants, des détenus qui se sont évadés de la prison centrale de Beni, le 11 juin.

Les Maï-Maï sont des groupes « d’autodéfense » constitués sur une base essentiellement ethnique. Pendant la deuxième guerre du Congo (1998-2003), nombre de ces groupes ont été armés par le pouvoir pour combattre les envahisseurs ougandais ou rwandais. Certains n’ont jamais désarmé.

L’Est congolais, constellé de groupes armés nationaux et étrangers, est déchiré par plus de vingt ans de conflits armés, alimentés par des différends ethniques et fonciers, la concurrence pour le contrôle des ressources minières de la région et des rivalités entre puissances régionales.

Le Monde.fr avec AFP Le 22.06.2017

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