RDC : Polémique autour du décret octroyant des avantages à vie à des anciens membres du gouvernement.

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Des supporters d'un candidat d'opposition dans les rues de Kinshasa le 21 novembre 2018
Des supporters d'un candidat d'opposition dans les rues de Kinshasa le 21 novembre 2018 / © AFP/Archives / John WESSELS

Lundi 4 février 2019, la primature du nouveau président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a finalement décidé de réagir à propos d’un décret de l’ancien gouvernement. En effet, il s’agissait d’un des décrets signés par le Premier ministre sortant de Kabila, Bruno tshibala, et du ministre d’État sortant au budget, Pierre Kangudia. Suivant lequel décret, l’octroi des avantages à vie était prévu pour les anciens membres du gouvernement. Contrairement aux attentes de l’annulation réclamée par les contemporains de la mesure, le gouvernement s’est plutôt justifié.

Des explications plutôt que l’annulation réclamée par les contemporains de la mesure, le gouvernement a juste tenté d’expliquer la situation. Comme déjà souligné, il s’agit du décret signé par le  Premier ministre sortant de Joseph Kabila, Bruno Tshibala et du ministre sortant d’État au budget,  Pierre Kangudia. Cela fait quelques jours que des polémiques se font autour de la teneur de ce décret. Car dans ledit décret,  des indemnités mensuelles estimées à 30% des émoluments perçus  quand les anciens secrétaires généraux adjoints du gouvernement passant par les ministres délégués ou les vice-ministres étaient en exercice de la fonction de l’État. Outre, ils bénéficient aussi de l’allocation d’une indemnité de logement de 1000 dollars, un titre de voyage par an sur le réseau international en « business class », un passeport diplomatique et des garanties pour des soins médicaux en RDC ainsi qu’à l’étranger. Quant aux anciens premiers ministres, le même décret prévoyait que  ceux-ci bénéficient une indemnité mensuelle de 5000 dollars. S’ajoutent à ces avantages précédents, la mise à disposition d’un véhicule prêt et renouvelable tous les cinq ans, un titre de voyage par an toujours dans le cadre du « business class sur le réseau international » non seulement pour les anciens Premiers ministres, leurs conjoints, mais aussi pour leurs enfants. En plus de tous ceux-ci, l’octroi d’un passeport pour chaque membre de leur famille, des soins médicaux au sein du pays ainsi qu’à l’extérieur, sans oublier des funérailles officielles et une garde sécuritaire sont également prévus. Ainsi, se prononçant sur cette situation, le ministre délégué près de l’actuel Premier ministre, Tshibangu Kalala, a tenu à expliquer le texte en évoquant la reconnaissance de l’État à ceux qui l’ont servi à des postes élevés. «Il n’y a aucune raison pour refuser une pension modeste aux anciens membres du gouvernement alors qu’elle est octroyée à d’autres », a-t-il prononcé en se rapportant à la loi dite Mutinga du 26 juillet 2018 qui prévoit des avantages aux anciens présidents de la RDC. Pour répondre aux dénonciateurs dudit décret, Tshibangu Kalala va préciser que le décret a été pris pour «  le minimum vital » aux bénéficiaires. « Ce n’est pas pour enrichir ces gens, mais c’est pour  éviter qu’ils ne tombent dans l’indigence et la précarité. Rien d’autre que la concrétisation de l’instauration d’une République juste, sociale, fraternelle et généreuse dans notre pays », conclut-il.

Même si d’autres sources confirment que le gouvernement de Kabila semble être  interpellé par le cabinet de la présidence de Félix Tshisekedi, il convient quand même de retenir que ces propos ont été tenus par le ministre délégué près de l’actuel Premier ministre, Tshibangu Kalala.

Mamadou Diarra

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