Nous sommes à quelques encablures d’un événement à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire de la gestion du fragile processus de la paix au nord – Mali : le Forum de Kidal, prévu les 23 et 24 courant. Il regroupera, sous l’égide de son Excellence Ousmane Issoufi Maïga, premier ministre, chef du gouvernement, quelque 300 participants parmi lesquels des partenaires techniques, des membres des assemblées régionales de Tombouctou, Gao et Kidal, des élus communaux, des organisations de jeunes et de femmes, des délégués des chambres de métiers ainsi que les acteurs de la société civile des régions concernées. rn
Les objectifs visés à travers cet important rendez-vous dans le septentrion de notre pays sont très nobles. Il s’agit de contribuer à une vision partagée du développement des régions Nord du Mali ; de donner une impulsion nouvelle aux actions de développement dans ces régions et de contribuer à la consolidation de la paix par le développement.
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Les épines du Vih
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L’adhésion des leaders religieux à la lutte contre le Sida est synonyme de grosses épines enlevées du pied. L’auteur de ces propos, Malick Sène était certes inspiré, mais on ne peut que lui donner raison sur toute la ligne. En effet, si le pouvoir met ces guides de son côté pour résoudre des problèmes de santé publique, cela lui enlèverait une bien douloureuse épine du pied. Ces leaders ont une grande audience auprès de notre société.
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L’autre épine qui reste à enlever est d’amener le pouvoir spirituel à se livrer à une terrible exégèse des textes pour éviter la transgression doctrinale.
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En théologie, il faut se conformer aux textes canoniques : c’est du domaine divin. Si les leaders chrétiens sont comme des poissons dans l’eau en parlant de la fidélité et des bonnes mœurs, il n’en demeure pas moins qu’au sujet des préservatifs, c’est à présent motus et bouche cousue, le Pape ne s’y étant pas prononcé à ce jour. Du côté des musulmans, la prononciation des mots «condoms et capotes » sonne semble-t-il mal à l’oreille des dignitaires.
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Figurez-vous que d’un côté comme de l’autre, ils sont persuadés qu’il faut faire des enfants. Donc pourquoi -diable !- utiliser des capotes si ce n’est pour le péché charnel ? Prenons un autre sujet fort épineux : celui de l’excision. Les Chrétiens sont plus à l’aise pour en parler. Les leaders musulmans gardent la piqûre d’une tradition qui n’interdit pas la pratique. L’exégèse a consisté à trouver le texte qui s’oppose à l’excès dans cette pratique, le rasage, systématique qui s’accommode fort bien avec l’expression mutilation. La difficulté est ainsi contournée. D’un côté confessionnel comme de l’autre, on a trouvé la parade qui procure le soulagement de communiquer sur le Vih/sida. L’art de la sainte exégèse procure une grande éloquence. En l’occurrence, celle qui permet aux religieux de parler des Mst dans une société de croyants. C’est donc, allègrement, que les guides spirituels participeront à une caravane destinée à neutraliser les épines du Sida. Ainsi que celles enfoncées au pied de l’Etat. Malick Sène ne s’est sûrement pas trompé d’expression.
rnBaba Dembélé
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