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Les soldats français accueillis en libérateurs en mars 2013 au Nord du Mali (Pascal Gyot/AP/SIPA)[/caption]
Pour nous sortir de l'étau des djihadistes et sauver la plupart des pays du monde, la France nous a secourus. C'était à la suite d'un appel de nos autorités, homologué par les Nations unies. Depuis mars-avril 2012, à notre chevet, bien qu'ayant son calendrier et ses intentions, elle doit rester notre interlocuteur privilégié. Malheureusement, c'est plutôt notre diplomatie qui a échoué et elle s'en prend à la France.
Il est aujourd'hui très facile, par patriotisme d'annoncer et de dire que la France a trahi le Mali. Mais, au vu de la réalité géopolitique, il faut dire que le Mali a été trahi par ses propres enfants.
Depuis bientôt un an, il est murmuré de partout la libération de Kidal pour mettre fin à la situation à laquelle nous sommes aujourd'hui confrontés au septentrion de notre pays. Cependant, démocratiquement élu, IBK patauge dans ses actions à mener. Finalement, il s'embourbe.
En décidant de laver l'affront à nos autorités, les forces armées du Mali ont attaqué Kidal. Sans au préalable en informer les partenaires stratégiques ni procéder à une étude approfondie de la situation du terrain. Oubliant du coup cette anecdote :
"Ni dimi doni la yoromi, ni iko ibabô, dowèrè bè do ila" c'est-à-dire qu'il ne faut pas réagir coup sur coup au risque d’en rajouter à la douleur. Malheureusement, avec la fougue de sa jeunesse et croyant à l'efficacité retrouvée de son Armée, le jeune Premier ministre a déclaré la guerre au Mnla. Sans pour autant savoir que ces gens là sont inséparables et qu'ils restent sous la protection de certains de nos pays limitrophes.
C'est pourquoi, à regarder de près, il faut féliciter nos forces armées et de sécurité d'avoir tenu plus de 5h de combat avec ces groupes très bien armés et bien entrainés et qui maîtrisent le terrain comme la prunelle de leurs yeux. Alors, en participant ensemble au combat, les terroristes s’assuraient de prendre le contrôle de Kidal.
Se sentant en position de faiblesse, l'Armée a eu le bon réflexe de replier afin de sauver les éléments et le reste des armes. Malgré la grande perte annoncée en vies humaines, il est important d'affirmer que ni Ménaka, ni Aguel-Hoc, ni Tessalit et encore moins Anderhamboukane ne sont pas sous contrôle des groupes armés. Après l'acceptation de nos autorités de se remettre en cause en allant vers nos partenaires. Lesquels n'ont pas hésité à appuyer les positions de nos troupes dans les zones ci-dessus citées.
Avec la grande tristesse qui nous anime, il faut quand même reconnaître que la France n'a pas trahi le Mali dans la bataille de ce mercredi 21 mai 2014. En toute vérité, c'est notre diplomatie qui a failli. Ce qui nous a été préjudiciable. N'étant pas encore trop tard, c'est à Monsieur Abdoulaye Diop de mettre de l'eau dans son vin pour remettre de l'ordre dans les choses. Au lieu de rester à vilipender la France et la Minusma qui indiquent toujours leur objectif de tout mettre en œuvre pour l'intégrité du territoire du Mali UN ET INDIVISIBLE.
Boubacar DABO