Les responsables de l’Association malienne des expulsés étaient face à la presse le mardi dernier. Ils ont, au cours de cette conférence de presse, fait le point des rencontres de Bruxelles et Malte et d’un déplacement dans la sous-région qui avait pour but de s’imprégner des conditions dans lesquelles vivent les migrants. Elle s’est déroulée au siège de l’association sis à Doumazana.
S’agissant de la rencontre de Bruxelles, qui s’est tenue, le 30 janvier 2014, le président de l’Association malienne des expulsés (AME), Ousmane Diarra, dit qu’elle a été organisée pour faire une première évaluation de processus de la Valette de 2015.
On se rappelle qu’un sommet avait réuni à La Valette, en novembre 2015, les dirigeants africains et européens autour de la question migratoire. Il déplore à ce sommet le manque de solidarité et de vision des chefs d’Etat africains contrairement à leurs homologues européens qui avaient adopté un document unique. Celle de Malte s’est déroulée, le 3 février 2017. Cette rencontre, aux dires du président de l’AME, a été convoquée pour renforcer la Libye afin de minimiser le flux des migrants en direction de l’Europe.
Il a été aussi question de la sécurité des pays voisins de la Libye pour freiner l’arrivée des candidats à l’émigration. Tout en déplorant la division entre les Etats africains au cours de la rencontre de Malte, le président Diarra les a invités à s’unir pour la défense des intérêts des migrants.
Pour ce qui est du Mali et du Sénégal, Ousmane Diarra dira qu’ils sont invités par l’Union européenne (UE) à signer l’accord de réadmission pour bénéficier du fonds fudiciaire dont le montant à été vu à la hausse (2 milliards de F CFA). Il ajoutera de passage que notre pays a bénéficié de ce fonds pour financer certains projets. Il craint une éventuelle signature de l’accord de réadmission par notre pays qui, a besoin de 120 milliards de nos francs pour mettre en œuvre la Politique nationale de migration. Il interpelle enfin le gouvernement malien à œuvrer pour la sauvegarde des intérêts des Maliens de l’extérieur en ne signant aucun accord de réadmission et en s’opposant à l’utilisation des laissez-passer européens (LPE) par les Etats membres de l’UE.
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me Doumbia Souhadou Touré, chargée du plaidoyer au sein de l’AME et de Mamadou Konaté, conseiller juridique de l’AME ont le point de leur déplacement. Ce voyage les a conduits à Gao, Niamey et Ouagadougou.
Le constat est amer: racket, humiliations, multiplication des postes de contrôle. Au Mali, au poste de Sévaré, par exemple, les étrangers payent 25 000 F CFA. A Gao, ils expliquent que les migrants font l’objet de marchandage de la part des intermédiaires qui se recrutent dans toutes les couches de la population.
A la Sona, à la frontière Mali-Burkina Faso, ils regrettent que le centre d’accueil et d’orientation se soit transformé en centre d’identification. Tous les passagers sont identifiés par leurs empreintes dans ce centre alors qu’il a été construit pour informer les migrants des dangers sur le chemin de l’émigration.
Yoro SOW