Mobilisation des ressources fiscales et le financement des SSB : Oxfam Novib et les collectivités engagent le débat

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Pour la Journée internationale de l’accès universel aux services sociaux de base, Oxfam-Mali, en collaboration avec les collectivités décentralisées et le ministère de l’Economie et des Finances, a organisé le mardi 23 juin, au CICB, un débat public sur la mobilisation des ressources fiscales et le financement des SSB.

La cérémonie se situait dans la campagne “A égalité”, qui a pour but de mettre en place une fiscalité progressive qui assure une meilleure redistribution des ressources à travers la collecte des impôts et le contrôle des flux illicites d’argent et s’assurer que les revenus générés par les impôts et taxes soient investis dans le financement des services essentiels dans le but de lutter contre les inégalités.

Le maire de la Commune rurale de Dialakorodji, Oumar Guindo, a fait savoir que malgré la coexistence de plusieurs programmes dans tous les domaines des services sociaux de base, les populations de Dialakorodji souffrent encore de l’insuffisance de la couverture de leurs besoins, notamment dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement.

“Les usagers profitent des actes administratifs pour se permettre tout. Cela par l’implantation d’écoles privées, de cliniques et l’occupation anarchique du patrimoine de la collectivité. Or, les biens communaux publics et privés constituent le patrimoine domanial de la communauté. Il s’agit des voies publiques, des cours d’eaux, mares, lacs, forêts… Pas un de ces biens n’est plus utilisé à bon escient…”

Selon le maire Guindo, la notion de recevabilité est complètement ignorée par les particuliers, ce qui pose un véritable problème de la mobilisation des ressources. “La Commune est le responsable de son développement social et culturel. Grâce à son autonomie financière, elle peut réaliser les travaux utiles à son développement. Mais, si la mairie se trouve amputée par les citoyens, elle n’est pas une magicienne du développement”, a-t-il fait savoir.

Le directeur des programmes d’Oxfam, Aboubacar Coulibaly, a souligné que l’accès universel aux services sociaux de base est un indicateur significatif dans la réduction des inégalités dans un pays. Le déficit dans la couverture de ces besoins s’explique par l’insuffisance des ressources financières allouées à leur financement très tributaire à l’aide extérieure, expliquera-t-il.

Pour inverser la tendance, Oxfam et ses partenaires de la campagne “A égalité” comptent changer la donne en optant pour des services sociaux de base, financés par un système fiscal juste et équitable au niveau décentralisé, mobilisant des ressources domestiques adéquates et bien utilisées pour lutter contre les injustices, promouvoir l’égalité des chances et améliorer le cadre de vie des citoyens.

“Dans ce combat, il revient à l’Etat de revoir le système fiscal à travers la conception d’un système qui fait que les entreprises paient leurs impôts là où elles créent de la valeur économique, notamment une révision des droits d’imposition entre les pays sources et les pays de résidence”, a-t-il dit.

Selon lui, il faut aller vers la reconnaissance de la nocivité de la concurrence fiscale entre les différents pays et un engagement à éliminer les incitatifs fiscaux injustes, à uniformiser les règles du jeu et à lutter davantage contre le secret fiscal. “En ce qui concerne les contribuables, sachant que les revenus fiscaux sont indispensables au financement du développement, chacun doit payer sa juste part pour freiner la perte, tous les ans, des milliards de dollars en raison de l’évasion fiscale des entreprises et d’une concurrence fiscale déloyale…”

Bréhima Sogoba

 

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