Mort de Giorgio Armani, légende de la mode et réinventeur du vestiaire masculin, est mort à 91 ans

« Monsieur Armani, comme l’appelaient toujours avec respect et admiration ses employés et collaborateurs, s’est éteint paisiblement, entouré de ses proches. Il a travaillé jusqu’à ses derniers jours, se consacrant à l’entreprise, aux collections, aux différents projets en cours et à venir », peut-on lire dans un communiqué sur les réseaux sociaux.

Des mots partagés par La Repubblica, qui précise que le styliste était occupé ces jours-ci par le prochain défilé de mode de sa marque, prévu le 28 septembre à l’Académie de Brera, avec lequel il aurait fêté ses 50 ans. « Il était ainsi : inarrêtable », salue le quotidien, tandis que le ministre italien de la Culture Alessandro Giuli le qualifie d’« ambassadeur de l’identité italienne dans le monde ».

Connu pour son style minimaliste et distingué, Giorgio Armani n’était pourtant pas destiné à un tel avenir. Né en 1934 à Plaisance, dans le nord de l’Italie, l’aspirant médecin a connu une carrière atypique : d’abord inscrit en fac de médecine à Milan avant d’être mobilisé dans l’armée dans les années 1950, celui-ci a commencé dans la vente chez Rinascente.

Le style Armani

C’est là que son intérêt pour la mode est né. Il l’a poussé à se lancer en tant que styliste indépendant en 1970, après neuf années passées à apprendre l’art du tailoring aux côtés de Nino Cerruti. En 1974, il crée sa marque de vêtements pour hommes grâce au soutien financier de son compagnon de l’époque Sergio Galeotti.

Et tandis qu’une ligne féminine voit le jour une année plus tard, les affaires s’envolent rapidement pour lui devant le succès de ses vêtements pour de grandes stars à Hollywood, à l’image des costumes élaborés par ses soins pour Richard Gere dans American Gigolo, puis plus tard ceux de Christian Bale (American Psycho) et Leonardo DiCaprio (Le Loup de Wall Street).

Chez les hommes comme pour les femmes, le maître-mot est resté le même : un respect des matières et du made in Italy. Son credo ? Des silhouettes fluides et raffinées pour mieux brouiller les pistes du vestiaire masculin féminin. De quoi séduire acheteurs et acheteuses, mais aussi fidéliser les célébrités, dont Diane Keaton, Cate Blanchett et Isabelle Huppert.

L’indépendance avant tout

« Je veux donner aux femmes plus de liberté et de possibilités d’être différentes. Ma proposition est destinée à une femme qui veut pouvoir se transformer au gré de ses humeurs et de ses sensations. Où elle veut, quand elle veut, en mixant les genres », soufflait-il encore en conférence de presse, en 2019.

Mais Giorgio Armani ne s’est pas attiré que des louanges. En 2015, ses propos sur l’accoutrement efféminé de certains homosexuels ont provoqué un tollé. Ceux en 2020 comparant les tendances vestimentaires à des viols, aussi. Plus récemment, son entreprise s’est retrouvée au cœur d’une affaire d’ateliers clandestins exploitant des travailleurs chinois dans des usines près de Milan.

Côté business, lui a toujours voulu rester indépendant, refusant d’être coté en Bourse. Un parti pris rare dans l’industrie de la mode, qui l’a mené à la tête d’un véritable empire, comme en témoignent Armani Jeans, Armani Junior, Giorgio Armani Privé et autres déclinaisons de la marque. Quel avenir désormais pour les 500 boutiques ? Mystère. Mais, comme il l’a toujours dit, la maison restera entre les mains de la famille.

Source: https://www.huffingtonpost.fr/