ENTRE NOUS : A quoi joue le pouvoir à Kidal ?

Au lieu de jouer avec responsabilité son rôle régalien, l’Etat malien continue de bluffer sur les vertus d’une paix censée avoir été préservée par les douteux accords d’Alger, assisté en cela par une horde de thuriféraires d’un régime qui n’adore que ça...

25 Août 2006 - 00:16
25 Août 2006 - 00:16
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Au lieu de jouer avec responsabilité son rôle régalien, l’Etat malien continue de bluffer sur les vertus d’une paix censée avoir été préservée par les douteux accords d’Alger, assisté en cela par une horde de thuriféraires d’un régime qui n’adore que ça.. Au même moment, les rebelles sont en train de s’organiser et de monter la pression. Dans cette curieuse affaire à fort relent de marché de dupes quelqu’un, forcément, se paie la tête du peuple malien.

Une atmosphère de ni paix ni guerre. Le statu quo n’enthousiasme que ceux qui veulent prendre des vessies pour les lanternes. Le nord Mali n’a jamais été aussi mouvementé, et tout se passe comme si les plus hautes autorités de la république n’ont aucune conscience de ce qui se passe dans cette partie du territoire. A moins qu’elles ne bluffent.

En continuant d’organiser des tapages abusivement relayés par les médiats publics dans la capitale et dans certaines parties du pays, le pouvoir  démontre qu’il n’est pas tranquille

Mais ce que ATT et ses mauvais conseillers n’avouent pas à ce jour, c’est qu’ils sont à hue et à dia, entre le marteau de leur conscience rejoignant celle d’une opinion avisée et l’enclume des cadres de l’alliance qui maintiennent la pression. C’est dire à quel point la situation se complique de jour en jour.

Une belle manière de dire aux organisateurs des marches, concerts et conférences de presse qu’ils ont intérêt à mettre un peu d’eau dans leur vin, s’ils ne veulent pas être attrapés dans un avenir très proche par la vérité des accords. Pendant que le pouvoir cherche à masquer sa déculottée  derrière de laborieux et ridicules exercices de mobilisation, les mutins des Iforas travaillent, eux, à organiser les structures de l’Alliance du 23 mai.

Qui veut la paix prépare la guerre, le mouvement vient de porter à sa tête Iyad Ag Ghali, un ancien des années de braise, rompu aux techniques de la guerre d’usure, pour ne pas parler de la guérilla, celle  qui éprouverait n’importe quelle puissance économique.

Ce n’est pas sans raison que les égarés de l’Alliance claironnent sur tous les toits, en tout cas sur leur site, qu’ils resteront dans les montagnes tant que Kidal restera en état de guerre. Un état de guerre qu’ils justifient par la présence des barrages de blindés à l’entrée et à la sortie de la ville, mais aussi des fouilles permanentes opérées sur des paisibles voyageurs. Du baratin de communicateurs chevronnés qu’ils ont été depuis le début de cette révoltante affaire, destiné à convaincre l’opinion nationale et internationale que, contrairement à ce qui se dit à Bamako, rien n’est fait et la paix n’est pas pour demain.

«Nous pensons que le retard des autorités n’est pas fortuit, depuis le 11 Août que nos représentants sont à Kidal mais ils ne cessent de nous interpeller pour attirer notre attention sur le fait qu’aucun des préalables n’est pris en compte.

Pour les préalables il s’agit de : la levée des barrages et blindés aux entrées et à l’intérieur de la ville de Kidal, la libération des personnes détenues, le retour progressif des troupes venues en renfort à Kidal et dans les autres villes (Menaka, Aguel Hoc, Tessalit) et autres actes matérialisant la délocalisation des casernes comme stipulée  dans l’Accord d’Alger.

Donc devant la non exécution de ces préalables onze jours après l’installation du comité de suivi, nos envoyés se verraient obligés de quitter le siège du comité surtout quand dans leur rapport reçu ici ils nous soulignent le départ sur Bamako des représentants du gouvernement. Devant une telle situation nous affichons une fois encore notre bonne volonté en attirant l’attention des plus hautes autorités et surtout la bonne foi du chef de l’Etat à diligenter la mise en œuvre des préalables soumis par le Comité de Suivi ».

Pourquoi le pouvoir persiste-t-il donc à faire croire que tout va bien à Kidal? Croit-il encore pouvoir faire durer cette situation de ni paix ni guerre tout en laissant entendre que tout va bien chez nous ?

Le Mali de 2006, celui du président ATT est malade, malade du mensonge et de la couardise… Des attitudes qui, si elles continuent, ne dureront pas et si elles durent, elles ne continueront pas. On se rendra à l’évidence, au fur et à mesure que l’échéance électorale approche.

Sory HAIDARA

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