Ligne de force : Les concertations peuvent attendre

11

La prise de Konna s’est déroulée hier au moment où à Bamako, des manifestants surexcités battaient le pavé, pour la deuxième journée consécutive, pour réclamer le départ du Pr Dioncounda Traoré de la présidence intérimaire de la République et la tenue des concertations nationales. Lesquelles sont censées définir et mettre en place les organes et les hommes qui vont poursuivre la gestion de la transition pour une période qui reste à déterminer.

Saouti Labass Haïdara, Dirpub L’Indépendant

En somme, disons-le tout net : c’est bien le contrôle du pouvoir politique qui motive et préoccupe les marcheurs de la capitale et de Kati, sa ville satellite, quand l’ennemi menace nos vies, notre liberté, s’approprie nos terres et nous livre à la risée universelle. Le Mali, dont ses fils et filles étaient si fiers de son immensité géographique autant que son histoire glorieuse est en train de se rétrécir comme une peau de chagrin, de perdre son âme et son lustre, de devenir un point insignifiant sur la carte du globe, son peuple subit l’affront, la peur, le déshonneur et, pendant ce temps, certains de ses enfants ne songent qu’à une chose, ne sont obnubilés que par une chose : s’emparer des leviers de commande de l’Etat pour assouvir on ne sait quel dessein.

Y a-t-il dessein plus important, plus noble, plus exaltant, à l’heure actuelle, que la reconquête des 2/3 de notre territoire national et, par voie de conséquence, le rétablissement de notre dignité bafouée aux yeux de tous les peuples du monde ? C’est cela l’urgence nationale. C’est cela qui doit cristalliser toutes nos forces, nos énergies, nos intelligences, nos moyens, nos capacités. Et pour atteindre cet objectif au-dessus de tout autre, à nul autre pareil, il n’est guère besoin de “ concertations nationales “. Ce qu’il faut, c’est souder les rangs derrière ceux qui ont en charge la gestion de la transition : le président intérimaire, le premier ministre et le gouvernement représentatif de ce qu’il convient d’appeler les forces vives de la nation (partis politiques, centrales syndicales, organisations  de la société civile, organisations professionnelles etc).

Remercier Dioncounda Traoré parce qu’il symbolise le régime ATT que l’on veut enfouir dans les trappes de l’histoire et Diango Cissoko parce qu’il a osé rendre une visite de courtoisie à un ancien président du Mali (un geste qui, en réalité, nous grandit auprès des nations civilisées) ne peut que nous fragiliser davantage face à l’ennemi conquérant et nous déconsidérer un peu plus devant l’opinion internationale.

Etre tolérants, nous vouer un respect mutuel, nous accepter les uns les autres, faire preuve d’un réel patriotisme consistant à placer le Mali au-dessus de nos petits intérêts individuels et partisans. Telle est la conduite que nous devons tenir en ces heures graves où tout peut basculer.

L’ennemi chassé du pays, l’intégrité du territoire national rétablie, nos vies et notre liberté sauvegardées, il sera toujours temps de se disputer pour savoir qui doit occuper quel poste et pour quel projet. En tout état de cause, il reviendra au peuple et à lui seul d’en décider.

Saouti Labass HAIDARA

Commentaires via Facebook :

11 COMMENTAIRES

  1. Un vrai journaliste a parlé, vraiment des gens comme vous, donne l’envie et le courage d’embrasser ce metier. J’espère que ces exaltés du pouvoir ont bien entendu le message. Des opportunistes et des fauteurs ont n’a pas besoin.

  2. Je regrette vraiment ce comportement de IBK, je pensait qu’il etait pour l’interet du Mali , mais il defend coute que coute son soif de devenir président.Finalement Dieu a bien fait de l’empecher il est capable de vendre le Mali.Quelle honte faux ladji Bourama!

  3. debarrassons nous des fauteurs de troubles que sont mariko younoussi et ibk tous des égoïstes aigris jusqu’aux os!!!
    quelle honte dire qu’on allait voter pour ibk!!! Dieu merci d’avoir empêcher les élections passées!!!

  4. Frères et soeurs maliens faisons beaucoup attention car l ennemi veut nous distraire.Pour parler de concertations il faut un état indépendant dans sa globalité.Nous sommes amputes des deux tiers et continuellement menaces ,regroupons nos forces sur ce qui est noble la stabilité du pays et la reconquête du nord le reste suivra.Encourageons les forces armées dans leur devoir le dialogue suivra c est sure.Si nous ne montrons pas que nous aimons notre pays qui va nous prendre au sérieux.Prions le Dieu tout puissant qui est le Dieu de justice et de paix pour que la tempête passe.

  5. C’est dommae pour le journaliste il a occulté les militaires qui ont aujourd’hui quoi nqu’il en soit la charge de defendre la patrie.

  6. une tres belle analyse , merci le journaliste, ces clochards politiciens qui sont la à aboyer comme un chien pour une concertation nationale, ne sont pas des maliens , se sont des rebelles parmi nous qu’il faut tous les radier…

  7. Merci, Mr Haidara, de cette analyse fort pertinente.
    Les agitations actuelles de soit disant patriotes et de quelques politiciens ambitieux n’honorent guere notre pays.Elles donnent du Mali et des Maliens une image negative dans le concert des nations.

  8. Je partage l´analyse!On pourra ajouter q les Maliens n´apprendront jams!jams! Il ya tt juste un an q ces rebelles attaquaient Tessalit, Aguelhoc et provoqa ainsi les troubles à Bamako avec le coup d´Etat…Ensuite tombèrent Kidal, Gao et Tbctu. Aujourd´hui jour pour jour á la méme date et méme schema ils attaquent Konna et au meme moment on n´a pas mieux à faire que de marcher á Bko pr le départ du Prsdt, concertations nationales…Les rebelles ont Konna sous contróle et demain ils prendront Mopti, Sévaré et San…Mes frères il faut ouvrir l´oeil, l´heure est grave!!!Nos frères, enfants, amis, parents, certains ont laisser hier leur vie! C´est le sacrifice extreme! Dc 1 peu de retenu á Bamako!!!!

Comments are closed.