Conférence de Presse Post-Présidentielle : rnMariko piétine la CENI et la Cour constitutionnelle

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Tirant les enseignements de la présidentielle du 29 avril dernier hier au cours d’une conférence de presse, le candidat de Solidarité africaine pour la démocratie et le développement (Sadi) Oumar Mariko a demandé la dissolution de la Commission électorale nationale indépendante. Cette structure « budgétivore » est, selon lui, « pire que l’administration dans l’organisation de la fraude électorale ».

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Mieux vaut tard que jamais, dit-on. Le candidat de Sadi qui s’était, jusque-là, retranché dans un silence mortel après la proclamation des résultats, s’est enfin décidé à parler. C’était mardi au cours d’une conférence de presse au CICB.

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De l’organisation des élections, à son déroulement en passant par la proclamation des résultats par la Cour constitutionnelle, les préparatifs des législatives, les alliances, tout a été ébauché au cours de ces échanges qui ont duré deux heures d’horloge. L’une des premières leçons ou recommandations du candidat Sadi,  bon quatrième de la présidentielle, est la dissolution pure et simple de la Commission électorale nationale indépendante (Céni).

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« La Céni, cette structure budgétivore qui dénonçait certaines irrégularités avant l’élection est pire que l’administration. Il faut la dissoudre et mettre l’argent qu’elle gaspille à la disposition des délégués des partis politiques. Ces derniers peuvent être un contrepoids au vol lors du scrutin ».

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Une autre structure fortement impliquée dans le processus électoral et fortement décriée par Oumar Mariko : la Cour constitutionnelle. Selon lui, « la Cour constitutionnelle envoie des observateurs payés par l’Etat et qui n’observent rien du tout ». A la question de savoir pourquoi son parti n’a pas envoyé de requêtes aux neuf sages, il répondra, sans équivoque, que « la Cour constitutionnelle ne valait pas la peine d’être saisie. Nous savions d’avance qu’elle ne ferait pas mieux et qu’elle ne dirait pas mieux que l’administration. La preuve, non seulement, elle a confirmé les résultats fournis par le ministère de l’Administration territoriale, mais aussi, elle a ajouté un point au score d’ATT ».

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Un système de bourgeois rentiers

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Revenant sur l’organisation propre des élections, le secrétaire général de Sadi dira qu’elles ont été une belle farce. Car, soutiendra-t-il, elles ont été émaillées d’insuffisances au nombre desquelles, « l’implication forcée de l’administration avec entre 150 000 à 300 000 F CFA par préfet, 50 et 150 000 F par maire. Les chefs de services ont été mobilisés avec des moyens de l’Etat, des généraux de réserve sont sortis de leur réserve pour aller intimider dans les coins de brousse, les gardes républicaines, les commissaires, le logo de la CMDT a été utilisé pour mobiliser des paysans tout en leur faisant des chantages. Il y a eu des pré-votes, la grosse corruption par des agents du Mouvement citoyen et de l’ADP. Bref, c’est l’argent qui a parlé ».

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Toutes choses qui feront dire au candidat malheureux de Sadi qu’« ils ont gagné les élections, nous, nous avons la victoire. Nous avons beaucoup de respect pour les personnes qui ont voté pour nous. Personne ne nous donnait le rang que nous avons. Et si ce n’est pas la fraude, ATT ne peut pas nous  battre à Niono, Koutiala encore moins à Yorosso. Il y a une lueur d’espoir car de 2002 à 2007 nous avons fait une belle ascension, et avec une forte mobilisation, le peuple pourra changer les choses », ajoutera-t-il.

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Pour les législatives de juillet prochain, le parti qui compte 36 candidats dont six femmes, entend s’organiser pour faire échec à la fraude et mettre un frein au système politique actuel qui, selon Mariko, « affame les Maliens, une classe de bourgeois rentiers incapables de produire quoique ce soit ».

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Les confrères se sont également interrogés sur certaines alliances jugées « contre-nature », notamment avec des partis du FDR dont Oumar qualifie les responsables de « gens douteux ». Comme réponse, Mariko dira que « ce sont ces partis qui sont venus à nous. Nous nous sommes dit que mieux vaut être avec certains de ces partis que d’être liquidé. Mais nous sommes restés maîtres de nos alliances. Nous sommes en politique et ce n’est pas les sciences exactes. Après les élections, chacun ira de son côté, nous à gauche. Nous voulons bâtir notre identité propre », a conclu le candidat de Sadi.

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Sidiki Y. Dembélé

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Petites phrases

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Des « Garanké Mamou » ?

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Oumar Mariko le candidat de Sadi n’est pas tendre avec les responsables de l’Alliance pour la démocratie et la République (ADP), notamment Choguel Kokalla Maïga et Mountaga Tall qu’il a qualifiés de Garanké Mamou. Ce célèbre homme de caste a chanté les louanges de moult personnalités maliennes. « Ces deux Garankés Mamou de l’ADP ont vendu leurs partis pour des postes et pour de l’argent », a-t-il dit.

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Ministre ou pas ministre ?

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A la question de savoir si Oumar Mariko sera ministre dans le prochain gouvernement, sa réponse est sans équivoque. « Je ne serais pas ministre, même si je ne suis pas député. Il y a des militants qui me disent d’aller au gouvernement pour pouvoir régler certaines préoccupations. Je dis non ». Et son parti ? Là-dessus, il dira que c’est un débat qui va se mener au sein du parti au moment opportun. « La question n’est pas pour le moment à l’ordre du jour », a-t-il ajouté.

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Kolondiéba : seul contre 28

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Dans la seule circonscription de Kolondiéba où le secrétaire général de la Sadi est candidat, il y a 28 candidatures pour deux postes de député. « Des candidatures suscitées », selon Oumar Mariko qui dénonce « la circulation de l’argent à Kolondiéba en ces temps de pré-campagne ». Quatrième à la présidentielle, Mariko, devra avec son colistier, mouiller fortement le maillot pour siéger à l’Assemblée nationale.

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Yorosso : on arnaque !

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Selon les révélations de Moussa Théra, un paysan de Yorosso qui participait à la conférence de presse d’Oumar Mariko, les populations de Yorosso sont fréquemment harcelées par les gardes. « Ils enchaînent et maltraitent tous les jours des citoyens pour les forcer à payer l’impôt et les frais de carburant des gardes », témoigne-t-il. Il a aussi révélé qu’au cours de la dernière visite du président de la République à Yorosso, tous les chefs de famille ont été sommés de payer 1000 F CFA. « Après les dénonciations des pauvres paysans, ils sont en train de restituer aujourd’hui ces sommes », a-t-il confié.

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