Conférence d’entente nationale / Déclaration de l’opposition politique

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Soumaïla Cissé
Soumaila Cissé

Les partis politiques de l’opposition prennent acte de l’invitation qui leur a été adressée par le médiateur de la République pour participer à une rencontre d’information et d’échanges le jeudi 16 février 2017 sur l’organisation de la conférence d’entente nationale, tel qu’annoncé dans l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger.

Or, nous, partis membres de l’opposition politique, avons toujours rappelé avec insistance que :

–           L’accord de paix issu du processus d’Alger n’est pas un bon accord car il comporte les germes d’une partition du pays ;

–           L’existence de l’accord de paix ne doit nullement occulter la situation sécuritaire inquiétante dans le nord et le centre du pays ;

–           La résolution de la crise requiert le nécessaire dialogue entre les différentes composantes de la nation.

L’immense campagne de sensibilisation organisée par le gouvernement autour de l’accord de paix issu du processus d’Alger, présenté comme étant le meilleur, n’a eu aucun effet bénéfique pour le pays :

–           En 2016, 332 personnes dont 207 civiles ont perdu la vie dans le centre et le nord du Mali, soit une hausse de 121% des victimes par rapport à 2015 ;

–           L’année 2017 a déjà enregistré au 15 Février en seulement 45 jours, plus de 150 morts principalement à Gao au nord et dans le Macina au centre ;

Malgré cette situation dramatique et préoccupante pour l’ensemble de notre peuple, le Président de la République a annoncé pour le mois de mars 2017, l’organisation d’une conférence d’entente nationale.

Cette conférence, peut-elle atteindre ses objectifs si des dispositifs essentiels de l’accord ne sont pas effectifs et respectés à savoir :

  • La sincérité des parties Première garantie de l’aboutissement de l’accord (article 50) ;
  • La promotion d’une véritable réconciliation nationale (article 46) fondée entre autres sur :

–           La création d’une commission de lutte contre la corruption et la délinquance financière ;

–           La création d’une Commission d’enquête internationale chargée de faire la lumière sur tous les crimes de guerre, les crimes contre l’Humanité, les crimes de génocide, les crimes sexuels et les autres violations graves du Droit international, des Droits de l’homme et du Droit international humanitaire sur tout le territoire malien ;

–           La réaffirmation du caractère imprescriptible des crimes de guerre et crimes contre l’humanité et engagement des parties à coopérer avec la commission d’enquête internationale ;

–           La non amnistie pour les auteurs des crimes de guerre et crime contre l’humanité et violations graves des Droits de l’homme, y compris des violences sur les femmes, les filles et les enfants, liés au conflit ;

Cette conférence, peut-elle atteindre ses objectifs si ses termes de référence se référant à l’article 5 de l’accord d’Alger relatif à l’Azawad, en occulte cette affirmation essentielle :

Je cite : ” L’appellation AZAWAD RECOUVRE une réalité socio- culturelle, mémorielle et symbolique partagée par différentes populations du NORD MALI (et non le NORD DU MALI) constituant des composantes de la communauté nationale. Une compréhension commune de cette appellation qui reflète également une réalité humaine, devra constituer la base du consensus nécessaire, dans le respect du caractère unitaire de l’Etat malien et de son intégrité territoriale.” Fin de citation.

Aussi la conférence apparaît comme une manœuvre pour faire entériner de facto l’AZAWAD comme une réalité socio- culturelle.

Cette conférence, émanation de l’accord de paix d ´Alger peut-elle atteindre ses objectifs si aucun rapport d’aucun observateur Indépendant n’a jamais été rendu public conformément à l’article 63 qui stipule entre autres qu’un rapport exhaustif faisant le point de l’exécution des engagements sera rendu public tous les quatre mois.

Au moment où la crise sécuritaire s’aggrave de jour en jour, où les engagements n’ont pas été tenus et où aucun délai n’est respecté, l’opposition politique émet de sérieuses réserves quant à la pertinence et à l’opportunité de l’organisation d’une telle conférence.

 

L’Opposition politique dans son ensemble prône la paix, la justice et rejette toute forme de violence comme moyen d’expression, condamne fermement le terrorisme sous toutes ses formes, le trafic de drogues et tous les crimes en bandes organisées dans notre pays.

 

L’opposition politique réaffirme que la seule solution pacifique viable et inclusive de résolution de la crise multiforme que connaît notre pays passe par la tenue d’UNE CONCERTATION NATIONALE INCLUSIVE regroupant l’ensemble des forces vives de la nation autour des problèmes institutionnels, de défense, de sécurité, de gouvernance et de développement.

 

Bamako le 16 Février 2017

Pour les partis de l’opposition politique

Le Chef de File

Honorable Soumaila Cisse

Grand Officier de l’Ordre National

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5 COMMENTAIRES

  1. 😆 😆 😆
    Ces mafieux de grands chemins escrocs depuis toujours jouent et manipulent le peuple morribond malien. 50 ans waouhhh plus ou moins depuis si je peux me permettre 1960 😆
    Elle est bonne celle la de ces sacrés fripouilles, sacrés vauriens de renards 😆 😆 😆 .
    Je le repete tous ces requins, crocodiles, coyotes, vautours et vampires tant du pouvoir que de lopposition doivent etre jetés pour toujours a la poubelle pour incinération.
    Du nouveau et Renouveau surtout avec des hommes et femmes qui ont l’Audace et le Courage pour faire le Vrai Changement par tous les moyens necessaires. Voila ceux dont Nous avons besoin.
    Les escrocs super hyper vampires Nous dirigent avec leurs clans se requins crocodiles coyotes loups vautours et rapaces depuis plus de 50 ans….Allez aux diables pouvoir et opposition.
    Posons Nous mêmes la et les Questions si le Maliba est leurs heritages paternels et maternels?????????

  2. Les absents ont toujours tort , il faut aller à cette conférence de mésentente nationale pour dire NON et NOn au concept Azawadmachin-chose mémoriel qui n’est une mémoire historique ni une mémoire politique, même pour moi qui suis natif de l’Azawad géographique ARAOUANE est le site qui a une vraie mémoire historique parce que fondé , au 1 5ieme siècle par Ahmad ag Adda , le patriarche des Cherifen sahariens dont la ville d’attache est Tombouctou.

    Les descendants de Ahmad ag-Adda s’appellent Cherfi, Moulage et Araouani-deg Adda, aucun nom Azawadi ne figure dans les annales de l’histoire de cette région .

    Sincèrement

  3. Si en son temps vous aviez écoutez Amadou Haya Sanogo , vous et votre FDR qui ont rejeté de façon véhémente l’ invitation à la concertation nationale
    prévue dans l’Accord Cadre de Ouagadougou au Burkina-Faso , on n’en serait pas là aujourd’hui . Ce problème de l’Azawad serait déjà résolu .
    Avec l’arrivée d’IBK vous n’avez cessez de le harceler quand à la tenue
    de cette entente nationale , maintenant qu’on y arrive , vous voulez reléguer ça au second plan pour ensuite rebondir après sur peut être la mauvaise foi
    du gouvernement . Ce sont ceux la , qui les premiers ont demandé une intervention étrangère dans notre pays pour un mobile personnel et égoïste
    qui nous ont mis dans cette merde .
    Nous n’avons pas oublier . C’est une histoire déjà écrite .

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