Convergence Africaine pour le Renouveau (CARE), c’est le nom d’un mouvement politique lancé récemment, presque incognito, par Cheick Boucadry Traoré alias Bouga, fils de l’ancien chef de l’Etat malien, le Général Moussa Traoré. L’un des aspects importants de la plate-forme de CARE, diffusée en cette année du Cinquantenaire, se trouve être la réforme de la justice. Pour Bouga, "le peuple malien n’a pas confiance en sa justice". Une justice qui a été, dit-on, bien clémente vis-à-vis de son géniteur dictateur.
Même si le célèbre chanteur ivoirien Tiken Jah Fakoly l’a pendant longtemps clamé dans ses airs engagés : "On peut pardonner, mais jamais oublier". Le peuple malien devra pardonner tout le mal que le pouvoir Moussa Traoré lui aura fait. Il doit même, en cette année du Cinquantenaire, faire l’effort nécessaire pour oublier ces années difficiles que le pays a traversées. Et surtout, ne pas rejeter tout ce qui peut avoir un rapport avec le Général Moussa Traoré. Comme le mouvement politique que préside son fils Cheick Boucadry Traoré dit Bouga. Convergence Africaine pour le Renouveau (CARE) se propose de construire une société de responsabilité, de liberté et de solidarité qui soutient les créations et innovations utiles au bien commun.
Le mouvement que préside le fils de Moussa Traoré inscrit en lettres d’or dans son plate-forme la réforme de la justice. A ce niveau, Cheick Boucadry Traoré dénonce le fait que "le peuple malien n’a pas confiance en notre système judiciaire ". Allusion à peine voilée aux différents feuilletons politico-judiciaires que le Mali a connus ces derniers temps. Une justice que certains observateurs estiment complaisante par moment et sévère dans d’autres circonstances.
La question qui se pose encore aujourd’hui est de savoir si la justice malienne a eu la main suffisamment lourde, à la hauteur des attentes du peuple lorsque le père de Bouga, le Général Moussa Traoré était à la barre. Les réponses négatives l’emportent sur les positives. Tout compte fait, l’amnistie dont il a bénéficié avec ses compagnons de la part de l’ex-premier magistrat du pays, un certain Alpha Oumar Konaré, a toujours été diversement commentée. Tout compte fait, si le fils de Moussa Traoré trouve aujourd’hui que cette justice a besoin d’être toilettée, malgré les efforts du ministre Maharafa Traoré (un autre Traoré, Sonraï, celui-ci), c’est tout un signe…
Par ailleurs, pour Bouga, le Mali doit aller vers "une société qui aide chacun à devenir acteur. Etre bénéficiaire du progrès social et qui favorise explicitement cet ancrage de base des personnes qu’est la famille, la complémentarité entre homme et femme, l’accueil de la vie et l’éducation des enfants ", souligne Bouga.
Pour le président de CARE à qui l’on prête des ambitions de vouloir être en course pour l’élection présidentielle de 2012, il impérieux que son mouvement contribue un tant soit peu à ce qu’il appelle "un développement vrai et durable, celui qui, non seulement ne sépare pas le progrès économique du progrès social et du respect de l’environnement de la primauté de l’écologie humaine : défense de l’intégrité des personnes, satisfaction de leurs besoins fondamentaux, souci de l’équilibre et de l’harmonie de leur cadre de vie ".
Démocratiser l’éducation et la connaissance, la santé, le capital, maintenir l’ordre public et assurer la sécurité des personnes et des biens, sont d’autres points importants du programme de CARE.
Bruno Djito SEGBEDJI
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