Démocratie : rnLes gouvernances en cause

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Les remous dans les pays arabes posent évidemment la question de la gouvernance. Lors de ces manifestations, le modèle démocratique est réclamé. Suffira-t-il pour apaiser les révoltes ? La question est d’autant plus troublante que des chefs d’Etats comme  Zine Abidine Ben Ali et Hosni Moubarak ont été désignés à la suite d’élections. On pourrait sûrement rétorquer que, pour le cas de Hosni Moubarak, le système électoral était faussé par l’absence de concurrents. Toujours est-il que les révolutions dans ces pays ont posé des problématiques de gestion politique. C’est dire que les chefs d’Etat ne peuvent plus uniquement se prévaloir des élections pour justifier leur pouvoir.

 La légitimité est une donnée devenue évidente. Il faut surtout adhérer au corps social. C’est pourquoi, interviewé par la presse internationale, le président ATT avait indiqué : ‘’ je souhaite au Mali d’avoir un très bon président, pondéré, ouvert, disponible, travailleur, et surtout profondément enraciné dans nos valeurs de culture.’’ En fait, la gestion de l’Etat ne se limite pas au niveau central ou institutionnel. Il faut une dimension beaucoup plus sociale et c’est faute de l’avoir appliqué que des chefs d’Etat se retrouvent confrontés à leurs populations. Les principales accusations portent surtout sur l’accaparement du pouvoir par des clans, familles et amis et la mauvaise gouvernance.

Le mode de désignation des gouvernants, à lui seul, ne suffit donc plus pour s’arroger le principe de démocratie et diriger certains pays. C’est pourquoi les souhaits du président de la République ATT ont valeur de mise en garde. L’expérience du pouvoir lui a fait tirer la sonnette d’alarme sur  la nécessité de l’enracinement dans nos valeurs de culture qui explique le besoin de légitimité des leaders. Il faut effectivement que les citoyens se reconnaissent dans la manière dont leur cité est gérée. A ce titre, le clan, la famille et les amis ne peuvent constituer la majorité. Or, une minorité ne peut confisquer la démocratie.

Baba Dembélé

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