Nommé en avril dernier plus d'un mois après le putsch militraires, Modibo Diarra paie sans doute, le fait qu'il n'a pas su créé de dynamique et de consensus autour de sa personne.
Cheick Modibo Diarra était bien connu au Mali, ce pays qui l’a vu naître il y a 60 ans, mais comme astrophysicien travaillant pour la Nasa et comme gendre de Moussa Traoré, l'ancien président.
Son irruption sur la scène politique et surtout comme Premier ministre intervient à la faveur du coup d’Etat militaire qui renversa le régime du président Amadou Toumani Touré actuellement réfugié à Dakar au Sénégal.
Nommé Premier ministre de transition en avril par le président intérimaire Dioncounda Traoré, Cheik Modibo Diarra n’a en réalité jamais fait l’unanimité au sein de la classe politique.
Alors que certains acteurs politiques trouvaient qu’il était trop proche des militaires putschistes, d’autres ont toujours défendu que Cheick Modibo Diarra travaillait pour son propre compte dans la perspective des élections post- crise. Mais l’homme a toujours déclaré travailler pour le Mali, pour la reconquête du Nord Mali.
Ouattara ne le recevait plus
Ses relations avec le président intérimaire Dioncounda Traoré n’étaient pas non plus des meilleures. Les deux hommes ont plutôt eu des rapports teintés de méfiance mais par moment ouvertement antagonistes précisément sur l’intervention militaire internationale dans le Nord du Mali.
Le Premier ministre dont toute porte à croire qu’il a été contraint à la démission par les militaires putschistes était favorable à cette intervention alors que Dioncounda Traoré développe plutôt une opinion favorable à la négociation avec les groupes armés.
Les fréquentes prises de position de Cheick Modibo Diarra en faveur de l'intervention rapide d'une force militaire internationale dans le Nord du Mali ont probablement contribué aussi à dégrader ses relations avec le chef de putschistes, le capitaine Amadou Sanogo.
Diarra avait également de mauvais rapports avec la plupart des chefs d'État de la Cédéao : l'ivoirien Ouattara ne le recevait plus, et le médiateur le burkinabé Compaoré, qui avait pourtant cru en lui, avait fini par donner des signes de lassitude.
bbc.co.uk/