Gouvernement d’Union Nationale : "Il faut un Premier ministre consensuel et compétent "

Face à la crise institutionnelle et à l’incompétence notoire du PM de la transition, les responsables du FDR et leurs alliées politiques et civiles ont décidé de monter au créneau en exigeant dans une déclaration la démission du Premier ministre Cheick Modibo Diarra. C’est pour expliquer davantage cette position du FDR que le parti  ADEMA  PASJ a initié à son siège ce jeudi 26 juillet dernier une rencontre d’échanges et d’information animé par le Pr Ibrahima Ndiaye 1^er Vice- Président du parti. Dans sa déclaration, le Pr Ibrahima N’Diaye dira que dans un contexte démocratique qu’il est normal  que des diversités de point de vue et de position existent. L’important est que chaque parti puisse expliquer le bien fondé de sa position et il revient à la population d’en apprécier. Et cela, pour expliquer que l’heure est venue en cette période critique de la transition de donner la chance aux hommes politiques pour jouer leur partition. Expliquant leur demande de gouvernement d’union nationale, le Pr Ndiaye dira que le PM actuel  a en trois mois déçu les maliens par sa manière de procéder  et ses choix portés sur les personnes. A travers ses nominations, le chef d’orchestre du gouvernement réveille les vieux démons que les événements de 1991 ont endormis. Et ce gouvernement d’union nationale  ne sera possible qu’avec le départ du PM actuel a souligné le responsable de l’ADEMA qui a émis des réserves quant à la sincérité de ce gouvernement dans l’organisation d’élections crédibles, libres et transparentes. Pour Ibrahima N’Diaye, des propos comme "le Mali a sombré durant les 20 dernières années" ou que "rien n’a été fait durant cette période" sont inacceptables pour le peuple malien. Au contraire soulignera-t-il, c’est le bilan de ces trois derniers mois qui reste catastrophique avec son lot d’agressions et d’enlèvements d’hommes politiques et de journalistes. Donc, les actes posés et les propos que tient le PM actuel ne rassurent ni la classe politique, ni les autres maliens, d’où la nécessité pour le FDR de mettre un homme consensuel et compétent à la tête de la primature. Concernant les militaires arrêtés suite aux événements du 31 avril, M. Ndiaye dénoncera le traitement illégal qui leur a été réservé  en affirmant aussi que la seule différence entre les deux coups (du 22 mars et du 31 avril) est que le second a échoué contrairement au premier. Il demande donc, par la suite la libération de tous les détenus (civils et militaires) liés à ces événements. Concernant la lâche agression du Président de la République par intérim, M. N’Diaye a déploré que malgré l’existence des vidéos, des photos et d’autres preuves palpables, qu’aucun individu ne soit à ce jour arrêté. Toujours concernant la présidence de la République et s’agissant de la personne du Pr Dioncounda Traoré, la polémique doit cesser dans la mesure où il est là dans l’esprit de la Constitution c’est-à-dire,  jusqu’à ce qu’un scrutin désigne son successeur. Iba N’Diaye dira que celui qui doit partir c’est le PM qui tire sa légitimité de la CEDEAO. Pour la sécurisation de la transition et sur l’envoi des forces de la CEDEAO, il dira que le gouvernement a accepté dans les faits en la mesure où l’équipe d’évaluation a accompli sa mission avec l’aval de ce gouvernement qui parait indécis sur ce point. Pour le délai du 31 juillet demandé par la CEDEAO pour la formation d’un gouvernement d’union nationale, le responsable de l’ADEMA déclarera qu’il faut seulement éviter de se mettre en rupture avec l’organisation pour crainte des sanctions qui feront souffrir la population et éviter aussi qu’elle nous mette aux bans des accusés. Mais, dira-t-il, il faut faire vite pour mettre un terme à cette crise institutionnelle et se battre pour la libération nord, la préparation des élections et pour une sécurité alimentaire.  

Dieudonné Tembely