Le gouvernement d’union nationale : La montagne a-t-elle accouché d’une souris ?

24 Août 2012 - 00:10
24 Août 2012 - 12:09
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Avons-nous inutilement perdu du temps dans des querelles de chiffonniers ?  Oui et non (c’est selon) au regard de l’ossature de la nouvelle équipe gouvernementale tant souhaité  par les maliens, surtout par les différents regroupements politiques. Le gouvernement Cheick Modibo Diarra II  qui a vu le jour, le lundi 20 Août, au petit soir n’est pas à la hauteur des attentes et des pressions qui ont valu à sa composition. La première lecture de la liste du gouvernement a surpris plus d’un. Mais le flash spécial de l’ORTM a mis fin aux confusions. La grande tempête annoncée pour balayer  l’ancien gouvernement n’a pas eu lieu. Au finish, le gouvernement est resté presque entier.  Sur 24, il n’ya  eu que 6 départs. 13 nouveaux ministres ont fait leur entrée et 18 sont restés.  Et pour cause ? Après avoir salué et applaudi le gouvernement formé par le premier ministre de plein pouvoir, la classe politique, dans sa grande majorité, a vite désenchanté. Elle est entrée dans une contestation et des critiques acerbes contre le premier ministre accusé d’incompétence et d’incapacité notoire après trois mois de fonction. La contestation aura un écho favorable auprès de la CEDEAO et de son médiateur désigné pour gérer la crise malienne, le président du Faso, Blaise Compaoré. Au mois de juillet dernier, un second sommet de la CEDEAO avec les forces vives de la nation malienne a lieu à Ouaga, la capitale Burkinabé.  Ce sommet boycotté par le premier ministre Cheick M.Diarra sera le point de départ de la formation d’un gouvernement d’union nationale et inclusif. Mandat a été donné au président Dioncounda Traoré depuis son exil sanitaire à Paris de former ce gouvernement au plus tard le 31 juillet 2012. Mais la réalité du terrain obligea de jouer aux prolongations jusqu’à ce jour lundi 20 Août. Mais d’ici là, que de déchirements, de tiraillements et de périls inutiles sur le pays.  Une fois  de plus, les hommes politiques ont passé à coté de la plaque. Encore une fois de plus, le sort a voulu que Dioncounda  Traoré soit le sauveur du Mali.  Revenu de Paris avec une forte détermination et engagement sans faille, il rencontra une à une toutes les forces vives de la nation pour les expliquer les mesures phares annoncées dans son adresse à la nation. Pendant ce temps, la pression ne cessait de monter sur lui. Ceux qui veulent qu’il chasse le premier ministre et ceux qui pensent qu’il faut le  maintenir. La plus grande pression venait du camp du président lui, le FDR. Certains radicaux ont brandi toutes sortes de menaces. Au même moment, Cheick Modibo Diarra préoccupé par son propre sort multipliait le intriques et les manœuvres. Son débat à la télévision nationale pour parler de ses 100 restera longtemps gravé dans les mémoires. Plus le temps passait plus la pression montait jusqu’à l’accord de principe donnant au  président de la république, au premier ministre et la junte militaire  5 portefeuilles ministériels chacun. Si les militaires ont renforcé leur présence avec le ministère du transport et de la sécurité routière, le premier  ministre a pu garder 18 de ses anciens ministres et obtenir de nouveaux rentrants. Mieux, deux jours après la nomination, il nommé comme conseillers avec rang de ministre trois des anciens ministres. Pendant ce temps, le président Dioncounda Traoré  qui a reçu mandant  de former le gouvernement, s’est contenté des 5 ministres au non du FDR. Aujourd’hui, le grand silence qui entoure la formation du nouveau gouvernement est le témoignage de la déception  de certains hommes politiques obligés de garder le profil bas. Selon un militant de l’Adema qui connait bien le président Dioncounda,  il pense que l’homme a su faire pression sur lui-même et son regroupement politique au nom de la paix et de la stabilité sociopolitique du pays. « C’est un homme de sacrifice, il pense que c’est à lui et ceux qui le suivent de montrer la voie aux autres quitte à prendre des coups. », laissa entendre notre interlocuteur. Un autre observateur avisé de la scène politique malienne que nous rencontré, dira ceci : « je pense simplement qu’au nom de la paix, on a sacrifié la qualité et la représentativité. Le quota est un quota biaisé car le gouvernement n’a pas été dissout à 100%. La répartition des postes n’a rien d’équitable, c’est un rééquilibrage permettant aux uns et autres de mettre la balle à terre. Je ne doute pas de la qualité des nouveaux ministres, ils apporteront une grande contribution pour la paix et la stabilité ». Pour une fois, les maliens et les maliennes doivent être positifs et voir l’intérêt du Mali. Il n’y a ni vaincu ni vainqueur, c’est la paix et la stabilité, gages de la reconquête de l’intégrité territoriale qui ont gagné. Alors, ensemble avec Dioncounda et Cheick Modibo Diarra pour un Mali réunifié et réconcilié avec lui-même. Amen ! Ibrahima Coulibaly

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