Choguel inculpé : la Cour suprême lève le voile sur une affaire explosive
L’ancien Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a été placé sous mandat de dépôt ce mardi 19 août 2025. Lui et plusieurs anciens collaborateurs sont accusés d’atteinte aux biens publics.

Un communiqué du Procureur général près la Cour suprême du Mali dévoile l’ampleur d’un dossier bien plus vaste et plus grave qu’il n’y paraît.
Un « dossier avion présidentiel » bis ?
Tout semble indiquer qu’on pourrait faire face à un nouveau scandale de type « avion présidentiel ». Déjà, une dizaine de personnes sont entre les mains de la justice, dont au moins trois ont été placées sous mandat de dépôt par la Cour suprême. D'autres sont poursuivies sans être détenues, à l’instar du professeur Issiaka Ahmadou Singaré, ancien directeur de cabinet de Choguel, âgé de 80 ans.
Un dossier à deux volets
Selon le procureur général, Mamoudou Timbo, les poursuites sont engagées pour des faits graves : corruption, faux et usage de faux, blanchiment d’argent, et atteinte aux biens publics à hauteur de plusieurs milliards de francs CFA. Les personnes mises en cause sont des fonctionnaires de l’État ainsi que des opérateurs économiques.
Le communiqué précise qu’une disjonction des procédures a été opérée. Les faits relevant du champ d'action du Pôle judiciaire spécialisé dans la lutte contre la délinquance économique et financière ont été transmis au Procureur national financier. Quant à la Cour suprême, elle a d’ores et déjà entamé les premières étapes du processus judiciaire, avec des interrogatoires de première comparution et des inculpations.
Les poursuites s’appuient sur un rapport du Vérificateur général concernant la gestion des finances publiques de la Primature entre 2021 et le 30 novembre 2024. Sont également concernés les acteurs impliqués dans la gestion des marchés publics conclus dans le cadre de la convention de partenariat entre la Primature et l’AGTIER (Agence de Gestion des Travaux d’Intérêt Économique et Régional).
Choguel dénonce un « rapport commandité »
Le 3 août dernier, dans une série de vidéos en bambara, en français et en sonrhaï, Choguel Kokalla Maïga avait dénoncé un rapport «commandité », qu’il accuse d’être une manœuvre pour le réduire au silence. Quelques instants après l’annonce de son incarcération, un message énigmatique a été publié sur sa page officielle Facebook : « Ils ont commis l’irréparable. »
Mamadou TOGOLA /maliweb.net
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