L’opposition et la présidentielle de 2018 : Un destin politique compliqué.

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Les cadres des partis politiques qui ont combattu le président Keïta tout au long de cette mandature, peinent à se frayer le chemin qui conduit à Koulouba alors que tous à l’unisson clament l’alternance, oubliant au passage que cela n’est possible que par l’organisation et la tenue de ce scrutin d’importance capitale.

Leur premier adversaire avant même de se frotter au tenant du fauteuil, n’est autre que leur propre ego surdimensionné. Personne ne veut de personne et chacun en ce qui les concerne ne pense qu’à sa
seule personne, à sa seule et unique candidature. Cela est-il seulement possible ? Supposée  unie et solidaire depuis le début de ce quinquennat et en toile de mire, les atroces batailles de déstabilisations livrées contre le pouvoir dans sa gestion des affaires publiques de tous les jours notamment, la révision constitutionnelle, l’opposition malienne à 4 mois de la décisive
présidentielle bute à l’essentielle, celle de la candidature à même de contrer valablement le président Keïta. En début de la semaine, dernière, certains de ces ténors se seraient concertés dans la perspective de donner un écho favorable à la méthode Tièbilé, celle d’une candidature unique, un seul cheval sur le dos duquel tous miseraient le jour ‘’J’’. Assurément, la dite rencontre n’a convaincu
que l’état des yeux qui serait plus gros que le ventre, tous ou presque tous,  ne voyant midi qu’à leurs seules et propres demeures.
Ce qui sans complaisance aucune, n’est ni possible, ni réfléchie. Les différentes batailles politico- médiatiques menées ensemble contre la gouvernance Keïta ne se justifiait raisonnablement que par l’attitude d’une opposition qui joue son rôle, celui d’un opposant qui n’applaudirait jamais qu’importent l’engagement et le sérieux dans les actions menées par une majorité. A raison dira – t –on, puisqu’elle est dans son rôle et le moindre faux pas de cette majorité s’offrecomme un pain béni. Donnant jusqu’ici l’impression d’une opposition moderne, elle en est aujourd’hui réduite à tenter le diable, en cherchant à faire du neuf avec la viellerie. Chacun pour soi au premier tour, et tous derrière celui qui réussirait à émerger face au président sortant, les chances d’un takokelen définitivement impossible. Pire, les actions de cette opposition jusqu’ici, ne se sont confinées que dans la seule ville de Bamako où l’électorat connu
pour être absolument versatile, n’est pas du tout engagé lorsqu’il est question de sortir un seul dimanche pour voter ne serait-ce que pour son propre camp. Pour tout dire, le bamakois ne vote même pas.
Aujourd’hui, notre longue et modeste expérience nous permet de dire sans détour que le bamakois friand de la rue et des actions violentes s’il le fallait, déteste les urnes plus que le chat, le poisson et la
nage. Très mal connue dans le reste du pays à l’exception d’un, deux ou trois leaders, l’opposition dans sa large majorité, se refuse la sagesse de s’aligner derrière une seule et unique candidature au premier tour sachant, que même au second tour, elle serait incapable de réunir tout le monde derrière le plus chanceux d’entre ces candidats qui se décident déjà au chacun pour soi. L’éparpillement des efforts qui consiste à l’exercice périlleux du chacun pour soi sur un nombre impressionnant de candidature, ne profiterait qu’au seul président sortant qui entre les deux tours,  se taperait le luxe de récupérer  ceux d’entre eux qu’il souhaiterait. Les egos passeraient –ils par là ? Inutile de le dire, la réponse est oui. Qui dans ce lot
parviendrait – il à  convaincre les vieux routiers de la nécessité de sa seule candidature au détriment de tous ? Les promesses politiques sont ce qu’elles sont et personne ne peut absolument rien contre un
président élu et le plus amère n’aura que ses yeux pour pleurer avant de chuter dans une opposition noire et très souvent moralement injustifiée. Alors question, comment l’opposition va s’y prendre pour
réaliser l’alternance dont elle rêve tant et pour laquelle, elle n’a laissé aucun répit au pouvoir ?

Se remettre en cause ou couler comme un navire en détresse.

C’est maintenant ou jamais. L’opposition si elle veut prouver son existence et sa détermination à conquérir le pouvoir conformément à ses vœux d’alternance cette année, doit se remettre en cause, en bottant à la touche les pitoyables querelles d’ego. N’ayant pas les mêmes forces, les plus faibles politiquement s’entend, doivent travailler à rallier les points de vue des uns et des autres dans la
perspective non pas de choisir un parfait inconnu pour l’opposer au président Keïta, mais un homme connu, capable d’aller au charbon. Pour une fois depuis de très longues années, je suis d’avis avec l’honorable Tièbilé Dramé qui selon des sources dignes de foi, se battrait de toutes ses forces afin que son bord politique se sorte des sentiers battus en présentant un seul homme maintenant et le préparer
à l’affrontement du 29 juillet. Mais puisque ces gens-là, chacun en ce qui concerne les cadres de l’opposition, voit midi à  sa porte, inutile donc d’espérer. En attendant, c’est le camp présidentiel qui
se frotte les mains.

Sory de Motti

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