Journée de l’enfant africain : Sous le signe de l’éducation à nos valeurs
À l'instar des autres communautés africaines, notre pays a commémoré, hier au Centre international de conférences de Bamako (CICB), la 34è édition de la Journée de l'enfant africain. L'événement était couplé au lancement des États généraux sur la situation de la femme, de l’enfant et de la famille.

La cérémonie était présidée par la ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Diarra Djénéba Sanogo. C’était en présence du chef de la protection de l’enfance du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), Frank Kashando, et de la présidente nationale du Parlement des enfants, Fatoumata D.D Kane.
La Journée de l’enfant africain, célébrée le 16 juin de chaque année, a été initiée en 1991 par l’Organisation de l’unité africaine, actuelle Union africaine (UA) en souvenir du massacre de centaines dLa célébration de cette journée offre l'occasion de sensibiliser le public sur les d’enfants lors d’une marche, le 16 juin 1976, à Soweto en Afrique du Sud pour réclamer de meilleures conditions d'études et l’enseignement dans leur langue maternelle.
roits et devoirs des enfants. Au niveau international, l’événement est célébré sous le thème : «Planification et budgétisation pour les droits de l'enfant, progrès depuis 2010». Quant au thème national, il est intitulé : «Nos valeurs et cultures, un bouclier pour nos enfants».
La commémoration de cette journée sera marquée par l'organisation de conférences-débats sur le thème national, le lancement officiel du Système de gestion de l'information sur la protection de l'enfant au Mali le 18 juin, la projection du film intitulé : «La bande à Awa», la remise officielle de dons en vivres et non-vivres à des centres d'accueil des enfants en situation difficile à Bamako et dans d’autres régions.Y compris l'inauguration d'un système d'énergie solaire au Centre d'accueil et de placement familial : «Pouponnière» et le dépôt de gerbe de fleurs au Mur des enfants dans l’enceinte de la Cité des enfants.
La ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille a expliqué que le thème national a été retenu en lien avec la volonté présidentielle de décréter 2025 «Année de la culture». Mme Diarra Djénéba Sanogo a indiqué que ce thème est un appel à recourir à nos pratiques socio-culturelles communautaires positives visant la protection, le développement et le bien-être de l'enfant.
Elle a rappelé les acquis de notre pays, en termes de protection des droits de l’enfant de 2010 à nos jours. Ils portent, entre autres, sur l'élaboration de la Politique nationale de promotion et protection de l'enfant en 2014 et de la Politique nationale de promotion de la famille en 2015. S’y ajoutent la création du Programme national pour l'abandon des violences basées sur le genre en 2019, la promulgation de la Constitution du 22 juillet 2023 et du Code pénal en décembre 2024.
Parlant des états généraux de la situation de la femme, de l’enfant et de la famille organisés par son département, la ministre chargée de la Promotion de la Femme reste convaincue que les propositions qui y seront recueillies à la base apporteront des réponses endogènes et concrètes aux problèmes qui entravent la promotion de la femme et de la famille. Mais aussi l'épanouissement de l'enfant dans notre pays.
Pour la circonstance, cinq axes thématiques seront au cœur des discussions lors des concertations régionales et nationales. Il s’agit de la gouvernance, genre et autonomisation de la femme et de la fille, la protection et promotion de l'enfant, la promotion de la famille et la violence à l'encontre des personnes, y compris les Violences basées sur le genre (VBG), ainsi que les questions transversales. La commission nationale d’organisation de ces assisses est présidée par l’ancienne ministre chargée de la Promotion de la Femme, Mme Maïga Sina Damba.
La présidente nationale du Parlement des enfants a salué les avancées en matière de protection des droits de l’enfant. Cependant, Fatoumata D.D Kane a regretté, entre autres, le manque d'infrastructures scolaires et de loisirs, l'insécurité, les pratiques culturelles néfastes, le travail des enfants, le mariage d'enfants surtout chez les filles, les violences et abus, le non enregistrement à la naissance. Mais aussi l'enrôlement des enfants par les groupes armés terroristes, la fermeture des écoles et la déscolarisation des filles.
Pour sa part, le chef de la protection de l’enfance de l’Unicef a apprécié les avancées de notre pays malgré le contexte particulièrement difficile. Frank Kashando a cité à titre d’exemples la vaccination de plus de 180.000 enfants dits zéro dose en 2024, l’augmentation de près de 3% du taux brut de scolarisation au niveau de l’enseignement fondamental 1 et 2. Au-delà de ces efforts, il soulignera que la mortalité infantile, soit 52 décès pour 1.000 naissances vivantes, reste élevée. Tout comme la mortalité juvénile, soit 37 pour 1.000, selon les résultats préliminaires de l’Enquête démographique et de santé (EDS 2023-2024).
Le diplomate onusien dira que 11,6% des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aiguë et 24% présentent un retard de croissance si l’on en croit les statistiques de Smart 2024. En outre, Frank Kashando a plaidé pour des milliers d’enfants nés depuis 2012 qui, du fait de l’insécurité, n’ont pu avoir accès à un acte de naissance. Il a souhaité la prise de décision exceptionnelle pour qu’ils aient accès à la nationalité.
Mohamed DIAWARA
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