Après plus de 10 ans de présidence, Dioncounda Traoré n’a pas pu asseoir son autorité à l’Adéma/PASJ. C’est pourquoi, il est aujourd’hui défié par de nombreux camarades dans la course à la désignation du candidat du parti à la présidentielle de 2012. Cette multiplicité de candidatures sonne comme un échec personnel du président de l’Assemblée nationale.
Parachuté à la tête de l’Adéma/PASJ en 2000 par l’ancien président Alpha Oumar Konaré, dix ans plus tard, Dioncounda Traoré n’a pas pu asseoir son autorité sur le parti. Lui à qui certains attribuent des qualités d’hommes de compromis, n’est jamais parvenu à devenir le seul maitre à bord du bateau rouge et blanc. Incapable de gérer les égos des uns et des autres, il est allé jusqu’à cautionner en 2002 l’existence des clans à l’Adéma/PAJS en demandant à chaque camp de fournir une liste de candidats pour la formation du gouvernement de consensus du président Amadou Toumani Touré. C’était sans nul doute une manière de reconnaître à certains barons leur leadership pour ne pas s’attirer leurs colères. Une fuite en avant qui a été dénoncée en son temps par Mme Sy Kadiatou Sow qui a préféré s’en aller que de continuer à militer dans un parti où il n’existe aucune autorité, par conséquent aucune discipline.
C’est ce manque de charisme et d’autorité qui entraine aujourd’hui l’Adéma dans une autre épreuve très délicate que constituent les primaires en cours. Car il est peu évident que la Ruche s’en sorte sans dégâts surtout que les partisans du président du parti ne semblent reculer devant rien pour gagner la compétition. Ils étaient rentrés en campagne depuis plusieurs mois en investissant le terrain avec l’argent du parti dont la gestion mérite d’être scrutée sérieusement par les inspecteurs des finances car provenant des caisses de l’Etat.
En se payant les services de certains politiciens en totale perte de vitesse, le questeur de l’Assemblée nationale entend écraser tous les conquérants sur le passage de son champion de président qui lui a donné la carte blanche pour faire ce qu’il veut des fonds de l’Assemblée nationale. D’ores et déjà, ils ont essuyé un premiers revers avec l’organisation des primaires qui constitue l’échec de leur plan pour faire choisir Dioncounda Traoré comme candidat naturel, concept banni du parti de l’Abeille depuis la fin du règne d’IBK d’ailleurs poussé à l’époque vers la sortie à cause de cette prétention. Le deuxième revers pour le président du parti majoritaire est la multiplication des candidatures qui sonne effectivement comme un échec personnel car la longévité et son statut devaient plaider d’emblée pour son choix. Cela n’est pas le cas et c’est pourquoi, il devra batailler comme n’importe quel militant pour décrocher le sésame. Et cela s’annonce périlleux pour eux.
Markatié Daou
Primaire à l’Adema/Pasj :
Les forces en présence
Ils seront 7 prétendants à vouloir devenir candidat de l’Adéma/PASJ pour la présidentielle de 2012, mais avec des chances de succès très disparates. Selon de sources concordantes, le jeu devra se faire entre le président du parti, Dioncounda Traoré et son 1er vice-président, Iba N’Diaye avec un léger avantage pour le second.
Depuis le dimanche dernier, le comité exécutif de l’Adéma/PASJ dispose de la liste complète de tous les prétendants à la candidature du parti pour l’élection présidentielle de l’année prochaine. Il devra choisir entre 7 prétendants qui sont Dioncounda Traoré et son 1er vice-président, Iba N’Diaye, le 2e vice-président Sékou Diakité et quatre autres postulants qui sont des instances locales du parti, à l’instar d’Ousmane Traoré, Harouna Bouaré et un Malien vivant en France. Et chaque camp a commencé à compter ses partisans avec une certaine prudence car en la matière, les surprises, surtout de très mauvais goûts ne sont pas à écarter quand ça se passe au parti de l’Abeille où on se rappelle, comme c’était hier, comment Soumaïla Cissé, a inversé la tendance entre la nuit et la matinée, pour rafler la mise au nez et à la barbe de son ancien ami, Soumeylou Boubèye Maïga, grandissime favori à cette convention d’investiture de 2002. L’argent était passé par là et on craint s’il n’aura pas encore raison de la qualité et de l’avantage de certains candidats comme Iba N’Diaye qui a un léger avantage aujourd’hui sur les candidats. De sources concordantes, il compterait dans ses rangs 22 membres du CE contre 19 pour le président Dioncounda Traoré et moins de 10 pour le 3e larron, Sékou Diakité. Les autres se partageront une dizaine de voix. Les voix pour faire la différence se chercheront du côté des indécis qualifiés de pro-ATT. Ceux-ci qui ont voulu attendre la dernière pour cet exercice démocratique ont toujours le regard tourné vers Koulouba pour recevoir des consignes qui ne viendront certainement jamais car ATT n’est pas prêt à se mouiller, lui qui n’aspire qu’à bien finir sa présidence.
Markatié Daou