Le premier tour de l’élection présidentielle de 2007 s’est déroulé le 29 avril dernier, sur toute l’étendue du territoire national. Dans certains bureaux de vote le scrutin s’est déroulé dans le calme. Par contre dans d’autres, le vote n’a ni été serein, ni transparent …
Contrairement aux pronostics, le scrutin a été timide, au début. Mais en fin de journée, il y a eu une légère affluence. Mais le taux de participation, estimé à, environ, 30 % ne doit pas cacher les multiples irrégularités qui ont entaché ce scrutin.
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La première est l’absence des présidents des bureaux de vote et des accesseurs. A 8 heures où le vote devrait commencer, nombreux étaient les bureaux, dans le district de Bamako, qui attendaient leur arrivée. Ne faisant pas signe de vie, des assesseurs et des délégués ont été désignés par les chefs de centre, pour les remplacer. Toute chose qui a provoqué un remue–ménage et qui a entraîné le démarrage tardif des opérations.
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Dans d’autres centres, le matériel électoral a fait défaut. Dans certains cas, les urnes étaient à l’état désuet, sans scellés. Aussi, dans nombre de bureaux, il a été constaté l’absence de la fiche d’identification des électeurs. Comme dans le bureau de vote n°6, au Badialan II, en commune III. A tout cela s’ajoute l’éternel problème de la présence des délégués des candidats, dans les bureaux de vote. Cette situation a crée un désordre dans presque tous les bureaux de vote que nous avons visités.
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Le Takokélen sur fond de fraude
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Une autre difficulté, c’est l’éternel problème des électeurs en manque de pièce d’identité, ou l’absence de leurs noms sur la liste électorale. Par exemple, le cas de neuf électeurs au centre de vote du quartier de « Lazaret », dans le bureau de vote n°290, en commune IV. Un autre cas dans la même commune : celui d’un chef de famille, votant dans le bureau 167 du centre de l’ex –base aérienne.
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Dans ce bureau de vote où, le candidat A.T.T. a accompli son devoir civique, le scrutin a été interrompu pendant une trentaine de minutes par le président du bureau, Sory Niang, pour la simple déraison, que l’arrivée du candidat à sa propre succession, était annoncée. Cela a crée un embouteillage monstre devant ce bureau, tout comme à l’intérieur. Pire, le vote n’a pas été secret, car les pro –ATT était à l’entrée de l’isoloir.
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Le cas des votes sous témoignage a été une aubaine pour certains de s’adonner à la fraude. Les mêmes personnes témoignaient pour plusieurs électeurs. Des personnes âgées se sont rendues coupables de cette situation, avant de se faire démasquer par délégués des partis politiques. Pire, cet esclandre a permis à des électeurs de voter plusieurs fois, et souvent avec la carte de personnes défuntes.
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Au regard des problèmes énumérés, il est difficile d’accorder un blanc seing à la transparence et à la sincérité du scrutin. Il appartient donc aux candidats, à la CENI et surtout, à la cour constitutionnelle, de les valider ou de les annuler selon la pertinence des plaintes formulées.
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Dans tous les cas, il convient de reconnaître que le scrutin s’est déroulé, de façon générale, dans un climat serein. Mais, la clameur publique crie, déjà, au hold –up électoral, planifié et exécuté par le camp présidentiel.
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Jean Pierre James
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