EID :Moribabougou: la police abat son fils et fait croire à un « accident de la circulation»

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Espace d’Interpellation Démocratique 2017 au Mali : Les activités lancées par le Médiateur de la République

En soin intensif, je me suis rendu compte que la tête de mon fils et le reste de son corps n’était plus de la même couleur. A l’Espace d’Interpellation Démographique (EID 2017), l’intervention d’Ismaël Thioro a fait froid dans le dos de son auditoire, dans la salle et devant les petits écrans. La réponse du gouvernement n’est pas des plus rassurantes.

Une nuit, débute Ismaël Thioro, on m’a appelé et m’a informé que mon fils était aux urgences à l’hôpital Gabriel Touré. Je m’y suis rendu précipitamment pour le voir. Mais j’ai été bloqué à l’entrée. Un médecin m’a assuré que je ne pouvais pas encore entrer. Un homme s’est approché de moi, il s’identifie comme un policier en civil. Il dit le nom de mon fils et me demande si je suis bien le père. Je le lui confirme. Il m’explique que mon fils a eu un accident de circulation, sans me laisser le voir. Tard dans la nuit, on me demande de payer les frais de scanner avant une opération que mon fils doit subir. J’ai payé ainsi que les ordonnances qui m’ont été données.

Puisqu’ils ne me laissaient pas voir mon fils, j’ai décidé de partir. C’est en ce moment que le policier m’a expliqué qu’ils vont me remettre ses effets personnels. Après cela, un médecin m’a annoncé que l’opération n’aura plus lieu. Il m’a indiqué que mon fils était dans le coma et que son état était stable. Vers 2h du matin je suis rentré à la maison pour apporter  cette nouvelle à ma famille. Là, j’ai trouvé ma propre mère et ma femme encore éveillées. Elles m’ont informé que mon fils cadet état en proie au palu. J’ai transporté ce dernier dans un hôpital et à mon retour vers 4h, je me suis rendu encore au CHU Gabriel Touré.

Une balle dans la nuque

Le matin, on m’a refusé encore l’accès à la salle. «Je suis un homme, je leur ai dit. Si mon fils a été amputé, cela n’est pas une raison de m’empêcher de le voir». A ces propos, vu que je commençais à m’emporter une femme, qui devait être leur chef, a ordonné de me laisser voir mon fils. Dans la salle, mon fils, inconscient, était sous assistance respiratoire. J’ai fait le tour du lit, aucune blessure à part un bandeau sur la nuque. J’ai demandé à la dame, comment un accidenté de la route qui n’a aucune égratignure peut être dans le coma?  Elle ne m’a rien dit. Je suis resté sans réponse. Au bout de quelques jours, je me suis rendu compte que la tête de mon fils et le reste de son corps n’était plus de la même couleur. Sa tête devenait plus noire et les machines s’alarmaient de plus en plus. J’ai demandé à voir le médecin traitant. Je lui ai supplié de me dire la vérité.

Il s’est levé de son siège et m’a donné dos. Il m’a dit : «le vieux on a fait tout ce qui était dans notre pouvoir pour sauver ton fils mais nous ne pouvons plus rien. Car sa blessure à la tête s’est infectée». Après 9 jours, mon fils est décédé. Et quand je suis allé à la police pour récupérer sa moto. Aucune égratignure aussi sur la moto. J’ai demandé à avoir le PV de constat. «Il n’y en a pas », m’a dit le commissaire. Cela m’a laissé perplexe. C’est après qu’un témoin m’a expliqué comment les policiers, en poursuivant des présumés bandits, ont tiré. Mon fils qui était arrêté, chez le boutiquier de quartier, a reçu une balle dans la nuque. Ils ont été d’abord dans un CSRF, s’apercevant de la cause réelle de la blessure, le médecin là-bas les a chassés. Je ne demande pas autre chose. Depuis 2015, j’attends que la justice fasse la lumière sur ce qui est arrivé à mon fils, a conclu, précipitamment Ismaël Thioro dont le temps d’intention était épuisé.

Dans les éléments de réponse qu’il a apportés, le ministre Kassim Tapo a, au nom de son nouveau collègue de la Justice, évoqué le «secret de l’instruction». «Le dossier est devant la justice, il faut qu’il suive son cours», a dit le ministre Kassim Tapo. Une nouvelle peu rassurante pour la famille du défunt. Car, depuis deux ans que Monsieur Thioro se bat pour faire justice, aucun des agents incriminés n’encore été inquiété.

Mamadou TOGOLA

 

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4 COMMENTAIRES

  1. afka,
    Je ne vois pas trop en quoi le Président IBK serait fautif dans cette histoire. Il faut être sérieux dans les critiques ( sauf à vouloir faire de l’humour ). Et dans le cas présent ce serait malvenu de faire de l’humour. Un Père qui pleure son enfant…
    A dire que IBK est responsable de tout et de n’importe quoi, ce serait tourner en dérision le débat politique…
    Ici, dans cette affaire ce sont des policiers qui se seraient mal comportés envers un Père de famille éploré… S’il leur est si difficile de lui dire qu’ils ont commis une erreur… Et que c’est eux qui seraient à l’origine de l’accident arrivé à son fils… ?

  2. Vous avez élu IBK et des buveurs d’alcool. Vous aurez les récompenses.
    Je vous demande de l’élire encore pour bien vous maltraiter.

  3. des soulars comme c ministre que peut t il faire rien du tout et c espace est tout sauf la verite vraiment desoler pour c pere de famille c pouvoir ne fait que renforcer l injustice

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