Le Premier ministre interpellé en « questions d’actualité » : Les dessous d’une tentative de défiance avortée

25 Avr 2022 - 02:19
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Le Premier ministre interpellé en « questions d’actualité » : Les dessous d’une tentative de défiance avortée
Au-delà de l’opération de communication, l’interpellation du Premier ministre par le CNT a finalement révélé une certaine entente entre le président de la Transition et le locataire de la primature. maliweb.net - De bonne source, les conseillers du CNT, avec à leur tête le Colonel Malick Diaw nourrissaient l’ambition secrète d’obtenir la démission du chef du gouvernement. Mais, après réflexions et concertations, ils ont décidé de simplement montré au PM Choguel que le peuple n’est pas satisfait de l’évolution de la Transition. En effet, dès l’entame de cette session de questions adressées au Premier ministre, certains conseillers ont affiché les couleurs. C’est ainsi que Nouhoum Sarr, Amadou Albert Maïga, Mme Diarra Racky Talla ont sonné une forme de révolte en exposant les « motifs de déception » contre les actions du chef du gouvernement. Nouhoum Sarr ira jusqu’à entrevoir la possibilité de « renvoi » de l’élève pour la note de 3 sur 10 attribuée à la réalisation de son plan d’action gouvernementale. Alors que l’économiste Amadou Maïga se montrera plus teigneux encore sur les incohérences dans la gestion budgétaire et des finances publiques par l’équipe gouvernementale. C’est donc, relèvent les observateurs, un coup préparé pour convaincre l’opinion sur « l’incompétence » du Premier ministre et la nécessité de le pousser à la démission, à travers un vote de défiance. Heureusement pour Dr Choguel Kokalla Maïga qu’à l’entame de la séance, le président du CNT, véritable numéro deux du pouvoir de transition, avait indiqué qu’il n’y a pas lieu de poser la question de confiance du locataire de la primature. Il semble que le Colonel Malick Diaw n’avait pas, après avoir initié cette interpellation annoncée dès l’ouverture de cette session d’avril du parlement provisoire, écarté cette option. Il a donc fallu que le chef de l’Etat, le Colonel Assimi Goïta et le président du CNT discutent autour du sujet. Pour le premier, il n’est pas question de scier la branche sur laquelle le pouvoir militaire s’est assis. Alors que le second entrevoyait que le chef du gouvernement est plus dans l’autosatisfaction et la confrontation avec les partenaires du pays. C’est après des échanges poussés que le président des parlementaires de transition se serait résolu à simplement faire secouer le cocotier par ses collègues. Ce qui leur permettra de démontrer au peuple que le CNT remplit bien sa mission et est intraitable dans le contrôle de l’action gouvernementale. Laquelle assurance avait été transmise au chef de la Cité administrative qui, en conseil de cabinet sur le sujet, avait rassuré sa troupe. « Chacun est dans son rôle », « l’objectif de cette interpellation est de maintenir l’opinion publique en haleine totalement informée sur toutes les étapes du processus de transition », avait indiqué Dr Choguel Kokalla MaÏga. Mais, l’autre objectif de l’opération était de montrer au PM que lui-même et son pouvoir ne sont assis que sur le bon vouloir du CNT, émanation des forces vives du pays. En clair le colonel Malick Diaw voudrait aussi un message au leader du M5-RFP que la division dans les rangs de ce mouvement peut fragiliser son assise. Puisque plusieurs conseillers du CNT sont aussi issus des rangs du M5-RFP et nombreux sont ceux qui ne soufflent plus dans la même trompette que Dr Choguel Kokalla Maïga. En outre, le Colonel Malick Diaw se méfie d’un certain  rapprochement du Premier ministre vis-à-vis du chef de l’Etat, à son détriment. En le convoquant devant les parlementaires provisoires pour le soumettre à un interrogatoire de quasi-mise en garde, l’homme fort du coup d’Etat du 18 août 2020 réaffirmera son influence à la tête du pays. Cette posture de Malick Diaw s’explique par le fait qu’auprès de chefs d’Etat de la sous-région, le Premier ministre Choguel Maïga est un stratège politique rusé à surveiller comme du lait sur le feu. C’est donc pour exercer les prérogatives de surveillance et de marquage à la culotte que le président du parlement provisoire a mis en branle ses protégés et « honorables parlementaires » à tester la loyauté du locataire de la Cité administrative. Enfin, pour certains observateurs, cette interpellation du Premier ministre est une sorte d’avertissement et une sorte de ballon d’essai pour voir la réaction de l’opinion sur le bilan à mi-parcours de Choguel Maïga. Ceci, dans la mesure où le colonel Malick Diaw est fortement attaché au réaménagement de l’équipe gouvernementale afin d’inclure plus de forces politiques et sociales à la gestion du pays. Comme on le voit, le Premier ministre a donc failli être éjecté par une motion de défiance, mais c’est sur conseils et plaidoyers de certains alliés politiques que le président de la Transition a prêché la pédale douce, le temps de sortir le pays de la turbulence de l’embargo et des tensions avec certains partenaires. Boubou SIDIBE / maliweb.net

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