Jean-FranÇois Jodar à propos des critères de sélection : «Il ne faut pas créer des conflits entre les locaux et les expatriés»

C'est en principe aujourd'hui, mercredi 30 août, à midi que le stage de l'équipe nationale des Aigles débutera. Les poulains de Jean-François Jodar camperont à l'Hôtel International Olympe jusqu'au Samedi 2 septembre, jour de leur départ pour la Sierra Leone où ils...

30 Août 2006 - 22:55

Jean-FranÇois Jodar à propos des critères de sélection : «Il ne faut pas créer des conflits entre les locaux et les expatriés»

C'est en principe aujourd'hui, mercredi 30 août, à midi que le stage de l'équipe nationale des Aigles débutera. Les poulains de Jean-François Jodar camperont à l'Hôtel International Olympe jusqu'au Samedi 2 septembre, jour de leur départ pour la Sierra Leone où ils disputeront le premier match des éliminatoires de la CAN 2008. Répondant aux questions de nos confrères de l'ORTM, le Français a demandé aux gens d'arrêter de créer des conflits entre joueurs locaux et expatriés.

Ce sont d'abord les joueurs venus d'Europe qui ont été accueillis hier mardi 29 août. Le stage proprement dit commencera ce mercredi à midi. Le départ pour Freetown étant prévu le samedi, les Aigles auront un entraînement par jour jusqu'au vendredi 1er septembre.

Jean-François Jodar a précisé "qu'il y aura toujours des joueurs qui complèteront l'effectif". En effet, il y a quatre jours, on avait enregistré la défection de Momo suite à une blessure lors du match qu'il a disputé à Kiev avec son équipe. Il a été remplacé par Segamary Diarra de Laval. Malheureusement, Eric Chelles, lui aussi ne fera pas partie du groupe.

L'entraîneur des Aigles a déclaré "qu'il sera remplacé par Samy Traoré qui n'était pas prévu à cause de sa blessure". On doit noter que Samy a joué 45 minutes avec le PSG contre Sochaux.

D'où ce rectificatif de Jodar : "Il est donc rétabli. Il sera avec nous si son entraîneur accepte de le libérer. Pour le moment, c'est ce conflit qu'il y a actuellement entre l'entraîneur du PSG et moi car il ne veut pas lâcher le joueur alors que nous avons besoin de lui".

Se prononçant sur les critères de sélection, Jean-François Jodar a relevé que : "Je sélectionne les bons joueurs qui sont compétitifs dans leurs clubs. C'est pourquoi il y a des joueurs que je n'ai pas mis sur ma liste. Ceux-là n'avaient plus joué, il y a plusieurs mois".

Il a ajouté que "Samy Traoré n'était pas dans mon objectif car je ne savais pas qu'il pouvait jouer avant Freetown. Avec la défaillance de Eric Chelles et le rétablissement de Samy, il fallait que je réagisse. Souvent je dois prendre des joueurs qui jouent moins. Cela dépend des postes et des circonstances".

La préférence entre les joueurs locaux et les expatriés jouant dans les équipes de D2 anime les discussions dans les grins de Bamako et même dans les salons feutrés.

Sur cette question, le Français n'est pas allé avec le dos de la cuillère. "Il faut remettre les choses dans l'ordre. Le championnat de deuxième division en France a un niveau très élevé. Ce qui n'exclut pas que je prenne les joueurs locaux. La preuve est que sur ma liste j'ai ajouté Diarra Lassine et Diarra Harouna. Il y a deux autres qui sont sur la liste initiale. C'est une question de bons joueurs.

Mon problème n'est pas de jouer au Mali ou à l'extérieur. C'est être d'abord compétitif. Je prends les joueurs en fonction de ce qu'ils sont capables faire. S'il s'avère que ceux qui sont en Europe sont meilleurs, je les prendrais. Il faut aussi comprendre que les présidents des clubs en Europe ne sont pas idiots.

Quand ils décident d'acheter des joueurs au Mali, ils prennent de très bons. Ce n'est pas parce que j'ai sélectionné des joueurs expatriés que j'aurai une bonne équipe. Ce qui intéresse les Maliens c'est que nous fassions de bons résultats. Je crois que, à un certain moment, il faudra arrêter de créer des conflits entre joueurs locaux et expatriés. Ce qui est important pour tout le monde est que l'équipe nationale soit bonne. Sinon ce sera de la ségrégation".

Au sein de l'équipe nationale, on retrouve des vieux briscards comme le gardien Mamadou Sidibé, Bassala Touré qui y sont depuis plus de douze ans. Jodar a sa petite idée sur cette question : "L'équipe de France, qui était vice-championne du monde, n'était pas jeune. Je ne crois pas qu'on puisse être compétitif au plan international avec des jeunes de 20 ans. La moyenne d'âge pour une équipe A qui veut être compétitive est de 26 ans. Les gens veulent toujours du changement. Ce n'est pas le changement qui nous fera gagner. Si Zidane devient Malien, on refusera de le prendre parce qu'il est vieux? Je ne le pense pas".

Le premier match, pour lui, est toujours "un moment délicat", car "il faut bien partir dans la compétition. Pour nous, cela signifie prendre trois points. On estime que la Sierra Leone est une équipe faible dans le groupe. Il faut que contre cette équipe, nous réussissions à prendre six points. Trois chez eux et trois à domicile. Si l’on ne fait pas le maximum contre de telles équipes, ce sera plus dure à la fin".

Ce n'est pas que Jodar se moque de l'adversaire. Au contraire, il les respecte. Mais il reconnaît que "c'est un football anglo-saxon et engagé". Contre cet engagement, le sélectionneur national compte sur la technique pour battre les Leones Stars.

C'est pourquoi, il a conclu sur ce mot d'ordre : "le match sera dur, je le sais. Il faudra se battre et rester fidèle à notre tactique. Si les équipes d'un petit calibre mettent de très bonnes équipes en difficulté, c'est parce que celles considérées comme meilleures n'ont pas été sérieuses dans leur façon de jouer. Il faut que nous restions concentrés et sérieux jusqu'au bout"

Paul MBEN