Retrait de l’agrément de la fédération malienne d’athlétisme par le ministre des Sports

Alors que les athlètes maliens, qui aspirent à représenter leur pays sur la scène internationale, attendent des solutions concrètes, une nouvelle décision prise par le ministère des Sports soulève des inquiétudes au sein de la communauté sportive mondiale.

Le 13 août 2025, le ministre des Sports du Mali, Abdoul Kassim Ibrahim Fomba, a décidé de maintenir une ligne identique à celle adoptée en mars 2025, validant la mise en place d’un comité de normalisation pour régir la Fédération malienne d’athlétisme (FMA).

Une décision qui va à l’encontre des discussions préalables et de l’esprit de coopération qui semblait avoir émergé cet été. En effet, après plusieurs échanges téléphoniques, une voie de concertation semblait se dessiner, visant à réformer la gouvernance de la FMA de manière coordonnée et consensuelle.

Cependant, cette nouvelle position ministérielle semble être un frein à l'élan de réconciliation. Cette décision a immédiatement suscité une réaction forte de la part de World Athletics, l'organisation mondiale qui régit l'athlétisme.

Dans un courrier, Alexandre Gros, Senior Manager de la Gouvernance chez World Athletics, a mis en garde contre les conséquences de cette décision, soulignant que "World Athletics ne reconnaît pas le comité de normalisation comme légitime". Pour l'organisation internationale, la stabilité et la légitimité des structures dirigeantes sont essentielles pour garantir la bonne organisation des compétitions et la reconnaissance des athlètes maliens à l'international.

La situation est d'autant plus préoccupante que les athlètes maliens, qui ont longtemps porté haut les couleurs de leur pays, se retrouvent aujourd’hui pris en otage par ces querelles administratives. Ces dernières années, la FMA a traversé plusieurs turbulences organisationnelles, et ce conflit risque de compromettre davantage la préparation des athlètes pour les compétitions internationales.

Dans ce contexte, la position de World Athletics soulève une question cruciale : comment garantir un avenir stable et prospère pour les athlètes maliens si les structures dirigeantes du sport sont à ce point fragilisées par des désaccords internes ?

Pour l’athlétisme malien, la question de la gouvernance ne se limite pas aux seules préoccupations administratives : elle touche directement à l’avenir des athlètes, à leur préparation et à leurs opportunités de compétition. Il est donc essentiel que cette crise soit résolue rapidement et de manière inclusive, pour permettre aux athlètes maliens de se concentrer sur leur carrière, loin des turbulences politiques.

Il est à espérer que le Conseil National de Transition (CNT), le Président de la Transition et toutes les bonnes volontés du pays saisiront cette occasion pour intervenir et favoriser une solution pérenne. Le sport, et en particulier l'athlétisme, ne doit pas devenir un terrain de discorde mais doit rester un vecteur de rassemblement, d'unité et de fierté nationale.

Le temps presse, et l'avenir de l'athlétisme malien est plus incertain que jamais. Il appartient désormais aux autorités maliennes de démontrer leur engagement en faveur de la réconciliation et de l'avenir des athlètes du pays. Sans cela, le Mali risque de se retrouver dans une situation où l'athlétisme, un sport qui a tant d'histoires de gloire à raconter, se verra dans l'incapacité de briller à l’échelle internationale.