Lettre à grand-père : Les compromissions se payent cash
Oui cher grand-père, c’est le journaliste Nobert Zongo qui l’a dit et le Mali l’a prouvé, « toute compromission aura son prix », dixit Nobert Zongo. Et ça a été bel et bien le cas pour le Mali très récemment en politique.

Oui grand-père, aujourd’hui, les politiques maliens souffrent tous ensemble, d’avoir à un moment donné, accepté des compromis gravissimes, sur des principes politiques indiscutables.
Oui grand-père, primo, contre le président IBK, ils ont accepté de mélanger religion et politique. C’était en 2020, les politiques maliens ont accepté un mariage contre-nature avec des leaders religieux pour former l’ex-M-5RFP. Afin de faire tomber le président IBK. Secundo, quand ces politiques, leaders démocratiques ont accepté d’être des acteurs d’une insurrection populaire contre le présidnt IBK entre le 5 juin et le 18 août.
Cher grand-père, ces politiques n’ont-ils pas doublement compromis ? Sur d’abord la laïcité qui réfute toute coloration religieuse sur la scène politique. Aussi en acceptant de se rendre coupables, s’il faut appeler le chat par son nom, de déstabilisation d’institutions et de coup d’Etat contre un président démocratiquement élu, IBK. Quelle mauvaise compromission contre la Démocratie et la République ?
Pis, cher grand-père, quand IBK est tombé et qu’il y a eu le deuxième coup de force contre le président de la Transition Ba N’daw, n’était-ce pas une autre compromission ? Et cette fois contre une transition démocratique issue de concertations nationales assorties d’une Charte de transition. Les politiques ont passé une autre compromission ! Pour, le partage de gâteau à la cerise de postes de primature et quelques ministères.
Aussi, à la deuxième phase de la transition une autre compromission. L’ex M-5RFP, cette force qui faisait balance contre tout (Cedao, UA et même le CNSP), va être sacrifié à l’autel de la compromission. Choguel Kokalla Maïga devient Premier ministre et le reste des membres influents de l’ex M-5RFP réduits au silence et éloignés carrément du pouvoir. Comme la peste. C’était là, une autre compromission. Et la dernière.
Le chat qui a parachevé la lutte va devenir lion. Compromission sur compromission, le M-5RFP est divisé en trois entre M-5 Malikura, M-5 Choguel et le M-5 Imam Diarra. La CMAS est dissoute ensuite, les autres partis politiques s’en suivent. Compromission sur des principes sacrosaints et inéluctables de la politique démocratique et républicaine. Droits et libertés ! Au finish, les partis politiques sont tous dissouts. Les hommes et femmes politiques forcés au silence, en exil ou en prison.
Et alrs, cher grand-père, les institutions sont mises en arrière-plan politique. Les trois organes de la transition (présidence, CNT et le gouvernement), sont tous occupés par des militaires. De surcroit, des généraux. De compromission en compromission. Des trocs inédits sur des principes indiscutables, aujourd’hui, le Mali avance à grand pas vers le despotisme. Quelle insécurité pour la stabilité politique et économique ! « Chaque compromission aura son prix », comme l’a dit Nobert Zongo. A mardi prochain Inch’Allah pour ma 314ème lettre
Lettre de Koureichy
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