Entre Nous : Un symbole de la résistance qui se brise

Le 19 août 2025, l’Etat-major général des Armées publiait un flash info au lever du soleil, informant l’opinion nationale des attaques simultanées, aux environs de 05h20, des emprises FAMa de Farabougou et Birikiwere. « Nous y reviendrons dans les détails. Unis, nous vaincrons », concluait le texte officiel diffusé via les plateformes digitales des Forces armées maliennes. Plus d’une semaine après, pas de réaction officielle.

28 Août 2025 - 15:27
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Entre Nous : Un symbole de la résistance qui se brise
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Entre Nous : Un symbole de la résistance qui se brise

Un silence qui fait le nid de la confusion. Ainsi, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Gsim) a inondé les réseaux sociaux via ses canaux de propagande de vidéos et d’images supposées être de l’attaque de Farabougou. Pour accentuer son matraquage communicationnel, le Gsim a publié, le 22 août, une vidéo dans laquelle apparaissent cinq militaires qui se disent être pris en otage lors de cette attaque. Le Groupe a aussi publié une autre vidéo où l’un de ses combattants fait un appel à la prière au sein du poste des FAMa à Farabougou.  

Un habitant du Farabougou et un élu de la Commune rurale de Diabaly, dont les propos ont largement circulé sur les plateformes digitales, ont fait des témoignages glaçants sur les événements, soulignant les déplacements massifs des populations qui ont rejoint certains villages voisins, dans des conditions pathétiques : à pied, à charrette ou à dos d’animaux !!! Des images difficilement soutenables !!!

Farabougou représente un symbole pour deux raisons fondamentales.

Primo : en 2020, soit quelques semaines après le coup d’Etat du 18 août, le village a été l’une des premières localités à subir un blocus imposé par les « groupes armés djihadistes ». Pour matérialiser la volonté de l’Etat à être auprès des populations, Colonel Assimi Goïta, alors Vice-Président de la Transition, s’y est rendu en hélicoptère pour braver ce blocus.

Secundo : Farabougou est l’un des rares villages à refuser de s’engager dans un pacte avec les « groupes armés djihadistes ». Depuis 2020, la localité dit non à la soumission et résiste aux multiples menaces. La mission de bons offices du Haut Conseil islamique conduite par Moussa Boubacar Ba de Sabati 2012 a réussi à desserrer l’étau autour du village avant que la situation ne se dégrade à nouveau. Quelle suite a été donc donnée aux recommandations formulées par cette mission ? Leur mise en œuvre ne pouvait-elle pas éviter ce qui se passe actuellement ?

Ce 19 août 2025, Farabougou a cédé sous la pression des « groupes armés djihadistes ». C’est le symbole de la résistance et de la résilience qui se brise. Et cela au moment où le chef de la milice Dan Na Ambasagou, Youssouf Toloba a alerté, le 21 août, sur la dégradation de la situation sécuritaire sur le terrain. Ne nous mentons donc pas et ayons plutôt le courage de regarder la réalité en face, afin de sauver ce qui peut l’être encore.

Par Chiaka Doumbia

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