SPORTS : Une mauvaise habitude

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À la mi-temps du match Sénégal-Mali, l’animation du stade Modibo Keïta n’a trouvé mieux qu’un morceau des frères Touré Kunda pour accompagner les deux équipes au vestiaire.

Une erreur ? Pas du tout, au contraire ce genre de réflexe est devenu une habitude au stade Modibo Keïta. Quelle que soit l’affiche du jour et quel que soit l’enjeu de la rencontre, la musique étrangère résonne toujours dans les gradins de l’arène de Médina-Coura.

Plus grave, même les matches du championnat national et les compétitions de la ligue du District n’échappent pas à cette promotion, j’allais dire cette invasion de la musique étrangère. Interrogé il y a quelques mois sur la nécessité de programmer sans discernement la musique étrangère, un responsable du stade Modibo Keïta avait répondu que le service d’animation entendait ainsi apporter sa petite pierre de construction à l’intégration africaine.

 C’est vrai, notre pays a toujours été un pionnier de l’intégration africaine et nous sommes la seule nation dont la Constitution stipule qu’"on est prêt à abandonner tout ou une partie de notre souveraineté au profit de l’unité africaine". Mais de là à dire que la musique étrangère doit résonner à tout moment et en toute circonstance dans nos stades, il y a un pas que nous ne saurions franchir. Demandez donc à un joueur de l’Équipe nationale ce qu’il ressent en entendant du Coupé décalé, du Sabar, du Zouk ou du Hip hop après s’être battu pendant 90 minutes sous les couleurs nationales.

Loin de nous tout chauvinisme ou toute idée de bannir la musique étrangère dans nos différents stades. Ce que nous souhaitons simplement et qui se passe dans presque tous les pays du monde, c’est faire un discernement entre la musique étrangère et celle du pays surtout dans les compétitions internationales. Cela n’enlève rien à notre légendaire hospitalité encore moins à l’éthique sportive ou à l’esprit d’intégration de notre peuple.

S. B. TOUNKARA

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