Simple mission de routine pour sécuriser la ville de Kidal, l’armée malienne est vite débordée par la puissance de feu des groupes armés. En fait, personne ne s’attendait à cette débandade subite, même les Forces Internationales qui occupent la ville. Elle met encore une fois de plus sur la table l’inefficacité des formations enseignées par les conseillers militaires occidentaux.
Les modes opératoires des guerres semblent avoir changés et pour de bon. Désormais, la méthode de guerre traditionnelle ou les deux ennemis se font face semblent dépasser pour laisser place à la guerre asymétrique. Le mercredi jusqu’à la dernière minute les troupes gouvernementales avaient une longueur d’avance sur les groupes armés qui avaient même réclamés un cessez le feu. Mais à la dernière minute les rapports de force changent du coté des groupes armés MNLA, HCUA, MAA en front commun. Dépassés les militaires n’avaient d’autres choix que de se replier sur Anefis, pendant que d’autres regagnaient Gao. Ce retournement de situation vient remettre fondamentalement en cause la formation prodiguée par les conseillers militaires occidentaux.
En effet, depuis le début des années 2000 les USA ont injecté 600millions de dollars pour mettre à niveau les soldats maliens à travers la mission Fintlock. En 2006 lors de l’attaque d’Abéibara des éléments de la garde nationale, formés par des militaires français ployaient les jambes devant les combattants d’Ag Bahanga. Mais le malheur même de l’armée malienne commence le 17 janvier 2012, suivi du massacre d’Aguelhoc. Bon nombre de militaires formés qui étaient d’origine touaregs ont rejoint leurs frères d’armes avec arme et bagage. Les revers se multiplient jusqu’au putsch du 22 mars qui va mettre à terre notre armée et pour un bon bout de temps avec, à la clé l’occupation des villes du nord. Il faudrait attendre l’intervention « SERVAL » le 10 janvier pour que nos troupes foulent l’autre partie de la mère patrie. Dans la foulée, l’Union Européenne décide de former nos troupes pour les remettre à niveau à travers une série de séances mise à niveau. C’est ainsi que l’EUTEUM verra le jour. Les bataillons ‘’Waraba’’, ‘’Elou’’, ‘’Balanzan’’, ‘’Sigui’’ seront formés avec la dénomination de GTEA (Groupe Tactique Inter Arme). Ces militaires formés faisaient la fierté nationale lors des parades militaires. Mais les parades ne suffisent pas, devant la logique de la guerre. Le premier contingent issu de cette formation tient bon à Anefis en infligeant un cuisant échec au MNLA, qui a appelé même la France au secours. Face à cette démonstration de force le MNLA accepte l’entrée des troupes gouvernementales dans la ville de Kidal, même s’il s’agissait d’une poignée d’hommes. Avant que n’intervienne le revers militaire du mercredi. Un genre de revers que bien de pays en ont connu avant de se doter d’une armée efficace à l’image des Forces Tchadiennes.
Face aux grands défis, seule une Union Sacrée peut venir à bout du danger extérieur, à l’image de la bataille de Valmy(20septembre 1792 ) remportée par des volontaires français au cri de vive la nation.
Badou S. Koba