AES-Cedeao : Un début de consultations prometteur

Ce rendez-vous de Bamako marque le lancement d’une série de consultations et de rencontres entre les deux organisations ouest-africaines afin de préserver les acquis (libre circulation des personnes et des biens, droits d'établissement, liberté de commerce et d'investissement) et de peaufiner les perspectives pour une cohabitation plus harmonieuse

23 Mai 2025 - 09:49
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AES-Cedeao : Un début de consultations prometteur

L’atmosphère était détendue, hier au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, à l’occasion de la première réunion entre la Confédération des États du Sahel (Confédération AES) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), initiée en prélude aux négociations proprement dites. Visiblement, il n’y avait aucune inimitié entre les représentants des deux parties qui ont, au contraire, affiché leur volonté de travailler ensemble pour le bonheur de leurs populations. La délégation de l’AES comprenait le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop et ses homologues du Burkina Faso, Karamoko Jean-Marie Traoré et du Niger, Bakary Yaou Sangaré, accompagnés de leurs proches collaborateurs. Tandis que la délégation de la Cedeao était conduite par Dr Omar Alieu Touray, président de la Commission de l’organisation.

Ce rendez-vous de Bamako marque le lancement d’une série de consultations et de rencontres entre les deux organisations ouest-africaines afin de préserver les acquis et de peaufiner les perspectives pour le plus grand bonheur de leurs populations. «La consultation entre la Cedeao et la Confédération AES vise à lancer le processus de négociations entre les deux parties au bénéfice des populations de notre espace commun, pour nous permettre de finaliser toutes les modalités de retrait de nos pays, mais aussi d’envisager ensemble un avenir en essayant de travailler à préserver nos acquis», a introduit le chef de la diplomatie malienne. Selon Abdoulaye Diop, après la décision de retrait des trois pays en janvier 2024, la Confédération a confirmé sa disponibilité de travailler avec la Cedeao pour la matérialisation de cette volonté. Et la Cedeao a aussi réitéré son intention de g
érer cette situation dans un esprit de responsabilité, de complémentarité au service des populations.

Le ministre Diop a fait savoir que ce travail en commun s’inscrit dans le cadre de la vision des trois Chefs d’État de la Confédération et se traduit par leur engagement et leur détermination à mettre l’intérêt des populations du Sahel au centre de leurs actions. L’illustration de cette vision, a-t-il argumenté, a été matérialisée par la décision du collège des Chefs d’État de faire de la Confédération AES un espace exempt de visas pour les ressortissants des pays membres de la Cedeao. D’après Abdoulaye Diop, les États membres de la Confédération AES ont certes quitté la Cedeao, mais ces pays restent attachés à la stabilité de notre espace, à sa prospérité et au renforcement des liens d’intégration des peuples.

Fraternelle et constructive- Le chef de la diplomatie malienne espère que cet état d’esprit servira de socle à l’établissement de relations de coopération entre la Confédération et la Cedeao. D’après lui, une coopération fraternelle et constructive entre les deux entités sera certainement un signal fort d’une Afrique de l’Ouest qui se veut souveraine en quête de stabilité et de prospérité. «Cette rencontre est le témoignage du courage et du pragmatisme dont nous faisons preuve à engager un dialogue direct, sans intermédiaire, ni ingérence extérieure, ce qui est une preuve de maturité et de responsabilité», a fait remarquer le ministre Diop. Pour le patron de la diplomatie malienne à l’issue des discussions, les deux organisations ouest-africaines parviendront à la mise en place d’éléments permettant d’aller vers un cadre de négociations sur les modalités pratiques de ce retrait et dégager des perspectives.

«Nous sommes confiants que ces discussions vont poser les jalons pour une collaboration renforcée, dans différents domaines, y compris dans le domaine de la paix et de la sécurité, pour le bien de l’Afrique de l’Ouest et de ses populations», a, pour sa part, indiqué le président de la Commission de la Cedeao. Dr Omar Alieu Touray a noté que c’est l’unique moyen de faire avancer les choses et de trouver des esquisses de solutions. Selon lui, c’est la traduction concrète de la volonté des Chefs d’État de trouver des solutions africaines aux problèmes africains.

D’après Dr Omar Alieu Touray, cela démontre que la Cedeao et l’AES sont capables, par elles-mêmes, de trouver des solutions aux problèmes. L’émissaire de la Cedeao est persuadé que les activités socio-économiques transfrontalières sont renforcées par les liens de parenté qui lient les populations d’une frontière à l’autre. Il a évoqué également la pertinence de sauvegarder les acquis de l’intégration régionale obtenus durant les 50 dernières années dans différents domaines notamment, la libre circulation des personnes et des biens, les droits d’établissement, la liberté de commerce et d’investissement.

Le communiqué conjoint publié à l’issue de la rencontre précisera qu’au cours des échanges, les deux parties ont adopté le relevé des conclusions des consultations en vue du lancement des négociations entre la Confédération AES et la Cedeao. Elles ont abordé les questions importantes relatives aux aspects politiques, diplomatiques, administratifs et institutionnels, juridiques, sécuritaires et de développement économique et social.

Les deux parties ont aussi rappelé la volonté des Chefs d’État de la sous-région de privilégier l’intérêt supérieur des populations ouest- africaines en sauvegardant les acquis de l’intégration sous régionale, notamment la libre circulation des personnes et des biens, jusqu’à la conclusion de nouveaux accords. Elles ont exprimé une préoccupation commune sur la situation sécuritaire et sont convenues de l’urgence de travailler à créer les conditions nécessaires à une coopération efficace dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Enfin, les deux parties ont salué l’esprit de fraternité et de responsabilité qui a animé ces premiers échanges directs et sont convenues de les poursuivre, guidées en permanence par les intérêts des populations ouest-africaines.

Namory KOUYATE

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