Pourquoi les politiciens maliens détestent les réseaux sociaux.

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Contrairement à ce qui se dit, les hommes politiques font très attention à leur communication, mais pour cela ils décident de ne pas communiquer, ce qui est une forme de communication. Le silence est une vertu, notamment lorsque l’on a une forte propension au dérapage incontrôlé et autres envolées acidulées au jus de chaussettes.

Je ne reviendrai pas sur la crise de la pensée politique qui dure au Mali depuis les années 70, assez a été écrit là-dessus. Depuis l’avènement de la démocratie en 1992 et la libéralisation des ondes, le combat politique a pris place dans les médias fini la clandestinité.

Les médias sont un moyen d’accès direct au peuple, surtout les radios en langues nationales dans un pays, où l’illettrisme est un fléau, tout le monde l’écoute, du berger à Tessit, à l’agriculteur de Koulikoro.

Les médias qui devraient être le lieu de confrontation des idées, sont devenus, le lieu de la rumeur, du mensonge et du débat de caniveau.

La logique de la Communication s’est inversée, on ne cherche pas à séduire, l’auditeur, le lecteur ou le téléspectateur, on cherche à salir l’adversaire politique, qu’il devienne plus sale, qu’il ne pourrait me salir, ainsi les maliens devront choisir entre celui qui est le moins mauvais des deux.

Et, face à ces médias classiques, qui restent dominants sont apparus, Facebook, twitter et autres. Quelle révolution pour le citoyen, l’opinion est une denrée peu chère, chacun se lâche sur la place publique, sur tous les sujets. Et ça fait peur à nos politiques, qui se demandent finalement de quel droit un citoyen se permet de juger son action, après tout il est l’élu parmi les élus.

Par la force des choses, les politiciens ont débarqué sur les réseaux, la campagne 2013 fut un bel exemple de la bataille, mais avec une leçon, celui qui gagne sur les réseaux ne gagne pas forcement dans la vraie vie!

Et las d’être apostrophés pour leurs mauvaises conduite, ils ont fini pour certains par tomber dans le dédain, et l’insulte envers les internautes qui osaient les interpeller ou révéler leurs casseroles. Après tout ils sont ELUS, et dans leur mentalité ils n’ont de compte à rendre à personne.

Bien sûr parmi les internautes, il y a des grossiers personnages, des menteurs professionnels, des affabulateurs, mais aussi des gens doués d’intelligence qui ont su saisir toute la dimension de l’outil mis à leur disposition.

Au fond, le réseau a donné aux maliens, ce qu’ils n’ont pas osé prendre dans le réel, c’est ça à dire cette possibilité d’interpeller n’importe lequel des hommes politiques et de lui dire le fond de sa pensée, et ça ils n’y étaient pas habitués, et ça fait peur, perdre la lucidité à certains.

Un Ministre a traité ceux qui dénonçaient l’achat de l’avion Présidentiel « d’aigris », un autre s’est lâché à l’Assemblée nationale en traitant les débats sur Facebook et twitter de « débats de caniveaux », enfin c’est le Vice-Président de l’Assemblée nationale qui traitent les utilisateurs de ces réseaux de « drogués », ces comportements traduisent une peur des réseaux et de ceux qui osent dire ce qu’ils pensent.

Pour exemple quand le poil à gratter Ras Bath, qui n’en jamais une, diffuse une vidéo sur YouTube, elle est vue 40.000 fois dans la journée, téléchargée sur les téléphones et partagée en audio, les rumeurs partent de Facebook et twitter, mais les fuites également.

Les politiciens ont peur de ce qu’ils ne peuvent contrôler, le journaliste qui écrit un article un peu trop salé il est possible de s’entendre avec lui, comprenez lui graisser la langue, comment s’entendre avec des milliers d’aigris.

Par askiamohamed.wordpress.com

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6 COMMENTAIRES

  1. Normal pour ses politiciens car les réseaux sociaux à la différence des médias locaux , sont libres d’accès et rarement censurés . Ils ont intérêt à avoir un comportement plus digne , plus transparent et plus honnête , dans l’exercice de leur travail de politique . Le vrai MALHEUR du Mali aujourd’hui , se sont ses politiciens sans état d’âme pour cette pauvre population . Les Maliens en particulier et les africains en général doivent comprendre que le copier-coller de la politique de l’Occident n’est pas compatible avec notre mode de vie à l’africaine . On se développait mieux avec nos pratiques ancestrales qu’aujourd’hui . Lorsqu’on a abandonné nos bases pour copier sur les Occidentaux , la première conséquence visible , est qu’on a droit à aucun respect aux yeux des Occidentaux , aucune dignité et nous sommes chaque jour humiliés par eux à cause de notre mendicité .La deuxième conséquence est que nous ne pouvons rien décider chez nous sans leur accord , c’est vérifiable . La troisième conséquence , est que nos biens ( ressources minières ) sont pour eux car ils nous ont fait ENDETTER à VIE , c’est vérifiable . Qu’est ce qui nous reste encore , même pas nos yeux pour pleurer .

    • Effectivement si L’ORTM ne pas libre les réseaux sociaux vont ds les bons sensés , la télévision et Sidiki Konaté sont les ordres de parti au pouvoir au Mali en général l Afrique

  2. Sondjata Keita dit qu’il n’y a pas d’internet connection dans sa case sacree de Kankaba. El Hadj Oumar Tall dit que les montagnes de Badjangara l’empechent de recevoir ses messages. Biton Coulibaly dit qu’il n’y a pas d’ordinateur a’ Segou… etc.
    On continue a’ utiliser le DOUNOUNBA pour communiquer!!!

  3. Pour les Gouvernants, la télévision, internet et les réseaux sociaux, c’est pas bon pour leur image… Avant, quand il n’y avait que la Radio, c’était le bon temps pour les ” fama ” ( les Puissants ), le Mansaké ou Djamanatigui . Comme on les entendait parler à la radio, mais on ne les voyait pas, alors les Gens les imaginaient…, cela créait une sorte de culte de la Personnalité. Puisqu’on ne les voyait pas on les craignait encore plus … !

  4. La plupart de ces opposants sont de grands corrompus, incompétents et sont issus du même parti ladema. Ils sont comptables de la situation actuelle du Mali. Ils ne sont pas capables de faire propositions concrètes face à ce président qui en cours d’idées pour satisfaire les besoins les plus simples des maliens.

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