Comité interministériel de suivi du cadre macro-économique à la primature : Le faible taux de transformation des produits agricoles décrié
La réunion du Comité Interministériel de Suivi du Cadre Macroéconomique de hier vendredi 22 juillet 2011 a porté sur l’examen de la communication écrite relative au document de Stratégie et de Plan d'actions 2012-2021 pour le développement du secteur agro-alimentaire au Mali. Ce document a été présenté par le Ministre de l’industrie, des investissements et du commerce.
Les discussions ont permis de soulever plusieurs problématiques et surtout d’apporter des contributions de qualité. C’était sous la présidence du Premier ministre, Chef du Gouvernement Mme CISSE Mariam Kaïdama SIDIBE. Dans ses mots de conclusions, le Premier Ministre a tout d'abord félicité le ministre de l'Industrie des Investissements et du Commerce pour la bonne qualité des documents soumis à l'appréciation de la présente session du Comité Interministériel de Suivi du Cadre Macroéconomique. Par la suite, ses interventions ont été centrées sur les observations concernant les éléments de participation ; le Plan de financement ; le Dispositif institutionnel. Il est suggéré d'Inviter le Ministère de l'Economie et des Finances à prendre en charge les observations pertinentes des participants et à finaliser le dossier du projet dans des délais raisonnables.
Faiblesse structurelle de l’économie malienne
L'économie du Mali est essentiellement basée sur le secteur primaire. Le secteur secondaire dans le PIB se situe à moins de 20 %. Dans ce secteur, la part de l'industrie occupe à peine 10 %, celle du secteur manufacturier 4 %. Cette situation traduit le faible degré d'industrialisation du Mali, en comparaison notamment avec d'autre pays de l'UEMOA.
Les produits primaires non transformés représentent toujours plus de 90 % de la valeur des exportations. Le taux de transformation des produits agricoles est faible et le Mali est importateur net de produit agricoles transformés.
Cette faiblesse structurelle de notre économie trouve son explication dans l'insuffisance d'infrastructures de transformation et de conservation, de la recherche-action, le faible niveau de développement des chaînes de valeur à l'intérieur des filières agricoles et l'inexistence d'une véritable stratégie de développement de l'agro-alimentaire dont les éléments se trouvent aujourd'hui traités dans les documents de politiques sectorielles sans une réelle synergie.
Conscient de l'importance de la contribution du secteur primaire dans la formation du PIB, l'Etat a consenti de gros efforts pour l'amélioration de la production et de la productivité agricoles. Quant aux activités du secteur agro-alimentaire, (stockage/conservation, conditionnement, transformation et commercialisation), bien que leur importance soit également reconnue dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, elles n'ont pas encore bénéficié d'une stratégie cohérente de développement.
Les enjeux sont pourtant stratégiques car c'est ce secteur qui fait le lien entre les produits agricoles crus et les besoins toujours croissants de produits manufacturés. C'est aussi ce secteur qui permet de réduire les pertes post récoltes estimées aujourd'hui à presque 50 % pour certains produits de transformer les sous-produits et résidus agricoles toutes choses qui contribuent à la création de nouveaux emplois. L'objectif global de la Stratégie de développement du secteur agro-alimentaire est d'augmenter la richesse nationale et d'assurer la sécurité alimentaire.
Afin d'atteindre cet objectif, 5 axes d'intervention correspondant aux objectifs spécifiques ont été définis, à savoir: le développement d'un tissu d'unités agro-alimentaires diversifiées. déconcentrées et performantes; le développement et la vulgarisation des techniques et technologies appropriées et modernes de stockage/conservation et de transformation; l'amélioration de la qualité et de la présentation des produits agro-alimentaires fabriqués au Mali en vue d'une meilleure compétitivité; le développement des marchés de produits agro-alimentaires fabriqués au Mali ; le renforcement de l'organisation des acteurs et des capacités d'intervention des organisations professionnelles du secteur agro-alimentaire.
La Stratégie et le Plan d'actions de développement du secteur seront mis en œuvre sur une période de dix ans (2012-2021) dans le cadre d'un dispositif institutionnel durable bâti autour du Centre National d'Appui au Secteur Agro-alimentaire (CNASA).
Spécialisé dans la valorisation des produits à fort potentiel de développement, le CNASA aura pour principale mission de promouvoir les activités du secteur agro-alimentaire en appuyant les acteurs et les organisations professionnelles dans les activités post récoltes. Il sera déconcentré avec des représentations zonales dénommées « Centre Régional d'Appui au Secteur Agro-alimentaire (CRASA) ».
Le mécanisme de suivi-évaluation sera assuré par un Comité de Pilotage présidé par le Ministère chargé de l'Industrie. Le coût global du Plan d'actions décennal proposé s'élève à 15,3 milliards de FCFA devant être pris en charge comme suit:• Etat: 8.0 milliards de FCFA (52.1 %) ;
Partenaires Techniques et Financiers: 4.8 milliards de FCFA (31.3 %) ; Collectivité Territoriales: 1.8 milliard de FCFA (11.8 %) ; Secteur privé: 730.1 millions de FCFA (4.8 %).
Le dossier a fait l'objet d'une réunion interministérielle le 3 mai 2011 ainsi qu'une réunion de coordination des Secrétaires Généraux le 16 juin 2011. De même les organisations professionnelles du secteur ont été consultées.
Source La Cellule communication de la Primature
Quelle est votre réaction ?






