Le général de division Abdoulaye Maïga a la 4e conférence sur le financement du développement à Séville
"Nos efforts de sécurisation mobilisent nos budgets nationaux, une grande partie de nos ressources est consacrée à la lutte contre le terrorisme…"

"Nous avons entrepris la création d'une Banque confédérale d'investissement et de développement avec une dotation initiale de 500 milliards F CFA"
"La Confédération des Etats du Sahel appelle la communauté internationale à faire preuve de plus de solidarité, pour déconnecter le terrorisme de ses sponsors"
Devant la 4e Conférence internationale sur le financement du développement à Séville, en Espagne, le Premier ministre, ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, le général de division Abdoulaye Maïga a pris la parole le 30 juin dernier, au nom de la Confédération des Etats du Sahel. Dans son discours, le Premier ministre a annoncé avec force la volonté des chefs d'Etat de l'AES de faire de la Confédération AES une puissance panafricaniste. Il a signalé la création d'une banque d'investissement et de développement avec une dotation initiale de 500 milliards de F CFA. Le général de division Abdoulaye Maïga s'est dit favorable à une coopération sud-sud et a appelé à des réformes courageuses de l'architecture des institutions financières internationales. Le Premier ministre a invité la communauté internationale à plus de solidarité et à déconnecter le terrorisme de ses sponsors. Voici en intégralité le discours prononcé par le général de division Abdoulaye Maïga à Séville, en Espagne.
Prenant la parole au nom de la Confédération des Etats du Sahel (AES) il me plait, à l'entame de mon propos, de vous transmettre les chaleureuses salutations de Leurs Excellences le capitaine Ibrahim Traoré, président du Faso, chef de l'Etat, le général d'armée Assimi Goïta, président de la Transition, chef de l'Etat de la République du Mali, président de la Confédération AES, et le général d'armée Abdourahamane Tiani, président de la République du Niger, chef de l'Etat et des peuples du Sahel, profondément attachés aux idéaux de la coopération au développement.
Monsieur le Président,
Les pays du Sahel, font face, depuis une décennie, à un terrorisme qui leur a été imposé, caractérisé par une implication avérée de sponsors étatiques étrangers.
Notre engagement envers nos populations est ferme : faire de la Confédération AES une puissance régionale panafricaniste, améliorer leurs conditions de vie en mettant fin à leur torture et à leur souffrance. Ainsi, sous le leadership de nos chefs d'Etat, les Forces de défense et de sécurité de nos trois pays combattent courageusement et sans relâche ces forces criminelles et obscurantistes et nous sommes certains de triompher. Cependant, dans l'immédiat, nos efforts de sécurisation mobilisent nos budgets nationaux. En effet, une grande partie de nos ressources est consacrée à la lutte contre le terrorisme, sous toutes ses formes. Cette logique s'impose toute seule, au regard, de la manifestation du terrorisme qui entrave l'atteinte des ODD, et surtout de la nécessité d'assurer l'existence de nos Etats. A titre illustratif, les groupes terroristes détruisent les écoles, brulent les centres de santé, violentent femmes et enfants. Sous le leadership des pères fondateurs de l'AES, soucieux de promouvoir un développement endogène et souverain, plusieurs actions ont été entreprises, notamment la création d'une Banque confédérale d'investissement et de développement, avec une dotation initiale de 500 milliards de F CFA, soit environ 1 milliard de dollars.
En vue de parvenir à un financement efficace, la Confédération AES d'une part préconise des investissements qui tiennent compte des priorités nationales et dans le respect de la souveraineté des Etats, d'autre part est favorable à une coopération internationale, notamment sud-sud, dans les domaines de la technologie, de l'innovation, de la science, de la transformation agricole, de l'industrialisation, de la transition énergétique, etc.
Enfin, la Confédération des Etats du Sahel plaide également pour des réformes plus hardies des institutions financières internationales et appelle la communauté internationale à faire preuve de plus de solidarité, pour déconnecter le terrorisme de ses sponsors.
Pour terminer, je voudrais au nom de la Confédération AES, insister sur le fait que dans un monde, de plus en plus, tumultueux et dominé par des menaces multiformes à la paix et à la sécurité internationales, le financement du développement nécessitera un changement de paradigme en intégrant la dimension sécuritaire dans nos programmes de développement, étant entendu qu'il doit reposer sur des préalables : la promotion de la paix et de la sécurité internationales dans le respect des souverainetés nationales et en considération des aspirations des populations".
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