O.P.A sur la Douane !

La Douane malienne n’a pas fait l’objet d’un appel d’Offres, en vue de sa privatisation. Du moins, pas à notre connaissance. Mais tout porte à croire qu’elle est victime, depuis trois...

26 Juillet 2006 - 09:30
26 Juillet 2006 - 09:30
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La Douane malienne n’a pas fait l’objet d’un appel d’Offres, en vue de sa privatisation. Du moins, pas à notre connaissance. Mais tout porte à croire qu’elle est victime, depuis trois ans, d’une Offre Publique d’Achat (OPA) qui ne dit pas son nom : elle est au service exclusif de son patron et de ses parrains, tapis dans les plus hautes sphères de l’appareil d’Etat : gestion clanique des ressources humaine et financière, détournements à la pelle, chute vertigineuse de recettes, achat de conscience et de silence, etc…. tout y passe sans que cela n’offusque personne. Décidément, le pouvoir porte les germes de sa propre destruction.
 
« Pour triompher, le mal n’a besoin que de l’inaction des gens de bien », dit un penseur. Répétons-nous : face à une certaine politique de démission de nos gouvernants, qui hypothèque l’avenir de notre pays, doit-on élever la voix et encourir la colère des « dieux » qui nous gouvernent ?
Face à la gabegie ambiante à la Douane et l’affairisme du clan qui la dirige, doit-on s’emmurer dans un silence pour éviter les foudres de sa colère ? Heureux, ceux qui se posent, encore, ces questions. Car, il y a longtemps que le « chauve qui peut » a gagné les consciences. Il y a longtemps que l’oligarchie douanière a anesthésié les convictions. Avec espèces qui sonnent en trébuchant. Et partout, le même constat, l’amère constat : motus et bouche cousue. Personne pour dénoncer ces détournements à la pelle. On reste de marbre, face à la gestion clanique de la Douane, face à cette gabegie ambiante qui hypothèque l’avenir de dix millions de maliens. Et de leurs enfants.
Partout, le même silence assourdissant. Parce que le tout-puissant patron de la Douane verse des liasses dans notre escarcelle. Donc, il faut applaudir ses faiblesses, tolérer ses fantasmes.
 
La Douane où les Etablissements Cheick Kéita
La Douane est devenue, depuis trois ans, un monde à part, avec ses « dieux », ses anges, ses prophètes et ses esclaves. Un monde, avec ses lois, ses règles. Un monde dans lequel prévaut une seule règle : tous ceux, qui ne sont pas avec nous, sont contre nous. Alors, il faut les briser. Coûte que Coûte. Et quoi qu’il en coûte.
C’est tout le sens de l’affaire dite des « faux dédouanements ». Une affaire à travers laquelle, le colonel Cheick Kéita entend régler ses comptes avec certains collègues, dont le tort est d’avoir été cité dans la presse, comme « futurs Dégés ».
Sinon, pourquoi le Dégé des Douanes avait-il écrit à l’Office National des Transports, pour contrôler les plaques d’immatriculation de certains véhicules, alors même que ces irrégularités ont été commises dans son service. Et relèvent de son ressort.
C’est exactement ce qui s’est passé dans une autre affaire de la Douane : l’affaire des Exos. Pour faire diversion, le colonel Cheick Kéita a écrit à l’Office National des Produits Pétroliers, en vue de l’ouverture d’une enquête. Or, c’est connu : tous les opérateurs pétroliers concernés, par cette affaire, sont ses pôtes.
Alors question : pourquoi la justice, notamment le pôle économique, se saisit de cette affaire de faux dédouanement, dont le montant ne dépasse guère 100 millions CFA, alors que le rapport d’enquête du Végal, accusant le colonel Cheick Kéita de « manœuvres frauduleuses » ayant fait perdre au Trésor public la bagatelle de 2 milliards CFA, continue de ronfler dans les tiroirs ?.
Pourquoi la justice garde-t-elle, encore dans ses tiroirs, le dossier lié aux Exos qui a fait perdre à l’Etat, plus de 5 milliards CFA ? Et où en est-on avec l’affaire dite du coulage du pétrole ? Le dossier a-t-il disparu sous les feuilles ? (entendez, les billets de banque).
Toutes ces sales affaires ont vu le jour à la Douane. Mais aucune n’a été jugée. Celle qui l’a été, a accouché d’un sourire.
Plus grave, elle a suscité la colère du chef de l’Etat qui, depuis, s’est muée en silence assourdissant.
Peut-on parler d’homme qu’il faut à la place qu’il faut, lorsque le colonel Cheick Kéita règne, depuis quatre ans, sur la Douane. Avec des déficits estimés à des centaines de millions par mois ? Peut-on parler de changement, dans notre pays, lorsque tout est devenu normal : le vol, le viol du dénier public, la corruption, le népotisme, etc. …
Peut-on parler de démocratie, lorsque les règles les plus élémentaires du droit, sont piétinés par ceux-là même, chargés de les appliquer ?
Peut-on parler de lutte contre la pauvreté, lorsque certains services, comme la Douane, sont victimes d’une O.P.A qui ne dit pas son nom ?
« Se mettre au service de la veuve et de l’orphelin ne dispense pas pour autant, quand l’occasion s’en présente, de défendre également le veuf et l’orphelin », a dit Pierre Dac.
 
Le Mollah Omar

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