Edito / Wade, cet autre Messi

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S’il n’a pas l’agilité physique de Lionel Messi, Abdoulaye Wade jouit encore d’une extraordinaire vivacité d’esprit. Mais, le président sénégalais et la méga-star du Barça ont d’égales compétences en feintes du corps et en jaillissements. Et ils se valent en ce qui est de savoir créer la surprise et l’événement. Car autant les défenses adverses n’ont pas souvent vu venir le microscopique attaquant, autant la classe politique sénégalaise a donné plusieurs fois la sensation d’être prise de court par son plus grand animal.

L’élection à l’américaine envisagée par le président-avocat n’étant partie que d’une longue série de propositions d’innovations qui suscitent toujours une levée de boucliers, notamment de l’ancien parti au pouvoir, le PS à travers son éloquente porte-parole, Me Aissata Sall Tall. Mais, à tous les coups, le résultat est garanti : l’opposition voit rouge soudain et en oublie que Dakar broie du noir sans pourtant avoir été frappé par les missiles de l’Otan ; ensuite les sabres sortent contre Karim Wade comme si l’objectif du père était de faire du fils le souffre douleur national, par conséquent un candidat fort de sa victimisation et de ce qui sera resté du Pds dès que le plan annoncé se concrétise.

 Et enfin le dernier sacrilège présidentiel, comme dans ce cas-ci la présence du président à Benghazi et son coup de gueule contre l’ami Kadhafi, est relégué au second plan. Jusqu’au suivant et ainsi se perpétue le jeu du chat et de la souris d’une des démocraties les plus enviées du continent hier. Mais cette fois-ci, contre le ticket proposé, l’opposition n’hésite même pas à appeler à l’incivisme, donc à la violence. Et là, c’est une rupture avec sa conduite jusque-là. De même qu’une petite différence entre Wade et Messi . Ce dernier est toujours adulé

Adam Thiam 

 

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