Education-états généraux : Ce que contient le rapport final

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Face aux défis auxquels le système éducatif malien est confronté, les autorités étatiques ont organisé les Etats généraux sur l’éducation afin de leur apporter les solutions idoines. A l’issue de cette grand-messe, la commission nationale d’organisation a formulé plusieurs recommandations dont le rapport (149 pages) a été remis au président de la Transition. Dans le rapport remis au chef de l’Etat, il a été indiqué que la mise en œuvre des recommandations est envisagée selon trois horizons temporels.

 Sous la supervision de la commission nationale d’organisation, les Etats généraux sur l’éducation ont été menés par quatre départements ministériels. Il s’agit des ministères en charge de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de l’Entrepreneuriat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle et celui de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Les travaux exécutés sur différentes thématiques ont concerné toute la chaine éducative. Après plusieurs mois de concertations, le rapport final des travaux a été remis au chef de l’Etat le mardi 12 mars 2024. En rappel, l’objectif de ces concertations, selon le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga était de : “définir des orientations précises pour la refondation du système éducatif malien en cohérence avec les valeurs culturelles et répondant aux besoins de développement socio-économique du pays”.

Président de la commission nationale d’organisation, Dr.  Koulougna Edmond Dembélé, a résumé le contenu du rapport de 149 pages en ces termes :  “Le peuple malien a défini, à l’issue des concertations, une vision pour la refondation du système éducatif pour  former d’ici à 2038 un citoyen nouveau, patriote et bâtisseur d’une société démocratique, acteur du développement économique, social, environnemental du pays, enraciné dans sa culture, maîtrisant les savoirs endogènes, participant aux progrès scientifiques et technologiques, et contribuant activement à la culture de la paix et au vivre-ensemble”.

Parmi les recommandations, l’une des plus captivantes a été la proposition de mise en valeur de la langue des signes par son intégration dans les différents curricula en vue de l’utiliser dans les services publics dans le cadre de l’inclusion et l’accessibilité à l’éducation. Cette mesure prévoit également la création d’établissements secondaires et professionnels spécialisés pour les enfants déficients auditifs, visuels et psychomoteurs en adaptant aux besoins les livrets, manuels éducatifs et les documents officiels en braille.

Aussi, un accent particulier a été mis sur l’éducation préscolaire et spéciale et l’enseignement fondamental où on envisage de créer des centres publics de développement de la petite enfance en nombre suffisant et d’améliorer les contenus des apprentissages de l’enseignement fondamental en vue de permettre aux apprenants de maîtriser l’écriture, la lecture et le calcul.

Pour une alphabétisation générale, il a été recommandé de développer le sous-secteur de l’alphabétisation et de l’éducation non formelle afin que tous les Maliens participent à l’essor du pays. Pour ce qui est de l’enseignement secondaire professionnel et la formation professionnelle, il a été proposé de doter chaque circonscription de cercle d’au moins un établissement d’enseignement professionnel/formation professionnelle en tenant compte de la démographie et des besoins de l’économie locale.

S’agissant des écoles privées, l’idée de conditionner leur création au respect strict de la politique de la carte scolaire et universitaire a été avancée afin de les amener à jouer un rôle complémentaire à celui des écoles publiques pour favoriser l’accès à l’éducation. Quant aux écoles coraniques, médersas et franco-arabes, elles seront amenées à appliquer les programmes officiels du ministère de l’Education nationale tandis que les politiques linguistiques et culturelles devront permettre d’introduire les langues officielles dans l’enseignement à tous les niveaux

En ce qui concerne la fonction enseignante, il a été demandé de mettre les enseignants et les chercheurs dans les conditions matérielles et financières propices à l’exécution de leur travail et de mettre en adéquation la formation des enseignants avec les besoins du marché. Et en fin, sur le volet financement de l’’enseignement, il a été suggéré d’allouer un financement suffisant, bien géré et bien orienté au système éducatif en assurant un financement mixte : public-privé et externe.

Dans le rapport remis au chef de l’Etat, il a été indiqué que la mise en œuvre des recommandations est envisagée selon trois horizons temporels. A court terme : les actions immédiates pour des résultats rapides. A moyen terme : les projets à développer sur une période intermédiaire pour consolider les acquis du court terme. Et à long terme : les initiatives stratégiques pour une transformation profonde et durable du système éducatif.

Pour sa part, le ministre de l’éducation nationale, convaincu qu’aucune entreprise humaine n’est parfaite, a déclaré que son département reste ouvert à toute proposition tendant à affiner les recommandations formulées antérieurement et au cours des travaux de la phase nationale, tant dans les ateliers qu’en séance plénière. Nous nous engageons à traduire les recommandations des États généraux en activités réalistes, faisables et déployées dans un plan d’actions à court, moyen et long termes”, a assuré le ministre Amadou Sy Savané.

Alassane

 

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