Gestion des internats et des cantines Ces dizaines de millions que l’AEEM n’aura plus

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La fermeture décidée des facultés, grandes écoles et résidences universitaires le 14 juillet par le conseil des ministres est une occasion pour le département de l’Enseignement supérieur de reprendre définitivement la main grâce à un plan d’action dont « l’objectif est d’offrir de meilleures conditions de travail et de vie à la rentrée universitaire 2011-2012 ». Il s’agit surtout de  retirer  la gestion des internats à l’AEEM qui en tire annuellement des dizaines de millions de FCFA. C’est d’ailleurs le principal enjeu des élections dans les facultés et grandes écoles comme la FAST, à l’IUG, à l’IPR et à la FMPOS dont les  résidences universitaires seront restaurées à la fermeture, améliorant ainsi les conditions de vie des étudiants et l’état des locaux.

En effet, à la FAST, avec 3000 locataires alors que leur capacité est de 650 étudiants dont les frais individuel de logement sont fixés à 10.000 FCFA par an, le comité AEEM récolte plus de 30 millions de FCFA et rechigne pourtant à faire un minimum de dépense pour la réparation des locaux sous leurs gestions, qui sont devenus entre temps, de hauts lieux de prostitution, de banditisme et de trafic de stupéfiants.  Le département a pris de mesures pour qu’au plus tard le 30 juillet, les locaux soient déguerpis. Ils seront ensuite rénovés et sécurisés. Leur gestion sera désormais confiée au Centre national des œuvres universitaires (Cnou) et non plus à l’AEEM comme c’était le cas jusqu’ici. Un manque à gagner très important pour les leaders estudiantins qui n’auront plus de quoi recruter les loubards et entretenir des clans. Pour des étudiants rencontrés hier, le retrait de la gestion des internats à l’AEEM entrainera justement la fin de la violence au sein de l’Université de Bamako puisque les enjeux ne seront plus importants pour qu’on  prenne des risques inconsidérés.

Toujours dans le cadre de la relance de l’enseignement supérieur, on prévoit également de scinder, à partir de la rentrée scolaire prochaine, l’Université de Bamako, en quatre facultés et quatre rectorats. Cette scission va garantir une large autonomie aux facultés et permettre de résoudre le déficit d’enseignants. L’Université de Bamako compte actuellement plus de 80 000 étudiants. Certaines facultés comptent individuellement plus de 20 000 étudiants. Le ratio est d’un enseignant pour 100 étudiants pour une norme d’un enseignant pour 20 étudiants. À la rentrée 2011-2012, avec l’arrivée de nouveaux bacheliers, on comptera près de 100 000 étudiants à Bamako. Les nouvelles équipes rectorales seront constituées sur la base d’un appel à candidatures. Les personnes retenues bénéficieront d’une formation à la gouvernance et un dispositif numérique sera mis en place pour la gestion des facultés. Le plan d’action prévoit aussi des actions concrètes en faveur de la recherche mais également de l’enseignement supérieur public et privé. L’ouverture de l’Université est prévue pour octobre-novembre 2011.
Avec l’essor

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