Curage de caniveaux et collecteurs et appui aux victimes des inondations de 2024 : Deux réalisations gigantesques du Projet de Résilience urbaine de Bamako (PRUBA)

28 Juillet 2025 - 18:54
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Curage de caniveaux et collecteurs et appui aux victimes des inondations de 2024 : Deux réalisations gigantesques du Projet de Résilience urbaine de Bamako (PRUBA)

Conformément à son objectif de développement, qui vise à améliorer l’accès aux services de gestion des déchets urbains, d’assainissement et d’approvisionnement en eau, accroître la résilience aux inondations dans certaines zones vulnérables du District de Bamako et des communes voisines ciblées, et renforcer les capacités de gestion urbaine, le Projet de Résilience urbaine de Bamako (PRUBA) intensifie des actions de curage des collecteurs et caniveaux dans la capitale. Déjà, 216 046 mètres linéaires (ml) de caniveaux et 131 073 mètres linéaires (ml) de collecteurs ont été curés pour protéger Bamako des inondations. D’autres part, à travers sa composante d’Intervention d'urgence contingente (en anglais Contingent Emergency Response Component - CERC), le Projet a apporté un appui à près de 350 000 personnes sinistrées suite aux inondations de 2024.

Curage des caniveaux et collecteurs en 2025, l’année des grands travaux dans le District de Bamako

Les travaux de curage des collecteurs et caniveaux dans le District de Bamako, pour l'année 2025, ont été lancés à Banankabougou en Commune VI, le 15 mai dernier, par le Premier ministre, le Général de Division Abdoulaye Maïga. Cette initiative compacte, vise à remettre en état les grands collecteurs et caniveaux du District de Bamako, qui sont des ouvrages indispensables au drainage fluide des eaux pluviales afin d’éviter des inondations et ses corollaires.

Face à l'ampleur des dégâts causés par les inondations de 2024, le Gouvernement a instruit ses services techniques d'exécuter le curage de la grande majorité des collecteurs et caniveaux du District pour atténuer les effets d'éventuelles inondations en 2025 et rétablir à ses ouvrages leur fonction de base, à savoir le drainage des eaux de pluies. Grâce à l'intervention du PRUBA, cette année de 2025,131 073 mètres linéaires de collecteurs seront curés y compris les traversées de chaussées soit une hausse de 227,67% par rapport à l’année 2024 au cours de laquelle 57 570 ml avaient été curés. Quant aux caniveaux, il est prévu de curer 189 239 mètres linéaires de caniveaux. Le satisfecit ne se limite pas seulement à l’étendue des caniveaux et collecteurs curés. En effet, le taux de satisfaction est passé de 60,81 % en 2024 à 87,71 % en 2025. Les travaux vont couvrir les six communes du District de Bamako avec déjà des impacts perceptibles.

« Les années précédentes, nous avons recensé d'énormes dégâts notamment dans les quartiers de Missabougou, Senou, Niamana et Niamakoro. Ces curages, à titre préventif, vont apporter un grand soulagement aux populations et ses impacts positifs visent à éviter les inondations », rassure Mme Coulibaly Salimata Traoré, Secrétaire générale de la Mairie de la Commune VI, Chargée d'expédier les affaires courantes depuis la dissolution du Conseil communal. Pour la responsable de l'administration communale, « le PRUBA est d'un grand apport au niveau de la Commune VI notamment sur le plan de l'assainissement, l’entretien des ouvrages d’assainissement et de drainage des eaux de pluies ».

La particularité des opérations de curage, est que, les activités se déroulent dans le respect des normes environnementales et sociales et tous les déblais sont évacués vers la décharge finale de Noumoubougou, assurant une gestion responsable et durable.

Le curage des collecteurs a permis aux populations riveraines de retrouver un meilleur cadre de vie avec moins de risques de débordement, d’odeurs, de vecteurs de maladies, donc de réduction considérable des risques de maladies liées aux déchets.

Au-delà du curage, le PRUBA va s'attaquer à la source du problème à travers de vastes campagnes de communication et de sensibilisation pour le changement de comportement des populations. Mais aussi en mettant en état et en développant des infrastructures nécessaires pour rétablir les fonctions primaires de gestion des déchets, à savoir la collecte, le transfert et le traitement pour éviter le déversement des déchets dans les caniveaux et collecteurs et encourager les populations dans l’entretien et pérennisations des infrastructures.

En effet, il ressort du constat établi par certaines populations elles-mêmes, qu’il convient de revoir les comportements afin de capitaliser les acquis et mieux prévenir l’avenir. Des habitants de la cité résidentielle IFA BACO, en commune IV, à l’instar de Mme Diarra Binta, s'alignent sur cette conviction. Elle opine sur cette nécessité pour chacun de poser des actes citoyens. « Effectivement nous avons bénéficié des actions du PRUBA, qui ont eu des impacts car si on n'a pas pu éviter les inondations, tant les quantités de pluies ont été fortes, les curages réalisés ont permis de maîtriser ces inondations. Nous saluons ce projet de la Banque mondiale ». Toutefois, avertit la résidente, il faut le changement de comportement « parce que les caniveaux que vous voyez sont parfois transformés en dépotoir par des populations, qui y déversent leurs ordures quand il pleut. L’année passée, grâce au PRUBA, certes nous avons eu moins d’inondation. Mais toujours faut-il que les populations changent de comportements », appelle Mme Diarra Binta.

 Le CERC du PRUBA : Des vivres et non-vivres pour redonner espoir aux sinistrés des inondations de 2024

En 2024, les statistiques des inondations au Mali ont été effroyables. Le Mali a enregistré, près de 730 cas d'inondations qui ont causé plus de 47 300 cas d'effondrements et de nombreuses pertes en vies humaines et des dégâts matériels énormes. Les chiffres officiels ont également fait état de près de 465 000 personnes sinistrées et 88 083 ménages affectés.

Face à l’ampleur des dégâts, le Gouvernement du Mali a vite réagi en sollicitant l'appui des partenaires nationaux et internationaux. La Banque mondiale a favorablement réagi à travers l'activation de la CERC (l'Intervention d'urgence contingente en anglais Contingent Emergency Response Component) du Projet de Résilience urbaine de Bamako (PRUBA) pour un montant de 43,1 milliards de FCFA.

Le Projet s’est illustré comme un pilier vital pour redonner espoir à 343 909 sinistrés recensés dans les 19 régions du Mali et dans le District de Bamako. Le Projet a également apporté son soutien aux équipes de première intervention qui luttent chaque jour contre les conséquences de la catastrophe.

Pour les populations sinistrées, un appui massif a été apporté en vivres (3807 tonnes de riz, 3807 tonnes de mil, 688 tonnes de sucre, 343 tonnes de sel, 79678 litres d’huiles) et non-vivres (171 952 moustiquaires, 17 196 nattes, 171 954 couvertures, 17 196 kits scolaires, 401 tentes), apportant une lueur d’espoir suite à la grande détresse connue. La région de Tombouctou, la plus sinistrée, a, par exemple, vu plus de 120 000 personnes secourues, soit plus d’un tiers des bénéficiaires au niveau national. Puis, les régions de Ségou et Kayes ont été recensées, comme les plus touchées, avec respectivement plus de 38 000 et 30 000 sinistrés assistés. Représentants de l’État, les Gouverneurs des régions ont été, au premier plan, associés à l'ensemble des opérations.

Le PRUBA n’a pas que nourri les corps, il a également renforcé les capacités des équipes en première ligne, celles qui sauvent des vies sans hésiter. Les structures de l’Etat impliquées dans la gestion des inondations au Mali (Santé, Protection civile, Assainissement, Équipement et Transport) ont aussi reçu un appui en matériels et équipements (100 toilettes mobiles pour prévenir les épidémies, kits de nettoyage, vaccins, médicaments, motopompes, ambulances médicalisées, véhicules de secours et de liaison, camions-citernes...).

Sur un tout autre volet, des infrastructures vitales détruites suite aux inondations ont été restaurées. Il s’agit des stations de traitement des eaux usées à Bamako, Mopti et Tombouctou, la réhabilitation de la digue de protection et du chenal de Wolon de Bla, ainsi que la réparation des routes, ponts et ouvrages endommagés par les pluies diluviennes qui viennent sûrement à point nommé, dans un contexte national et mondial de changement climatique, où l’eau apporte la vie, mais également parfois de la désolation à cause des précipitations et inondations de plus en plus fortes et récurrentes.

Ousmane Tangara

 

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