Accusé de coups mortels : Baba Diakité écope de 5 ans d’emprisonnement ferme

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    Quatre affaires étaient devant les juges de la Cour d’assises du mardi 29 septembre 2020. Sur les 4 dossiers, trois ont été renvoyés à une autre session pour absence des accusés à la barre. Seule l’affaire ministère public contre Sogona Touré, Sétou Guindo, Oumou Sidibé, Kissima Kéita, Tidiane Kéita, Sidi Bolly Baba Diakité, Baba Diakité, tous accusés de coups mortels sur Djibril Touré, a été jugée. Et parmi ces accusés, seul Baba Diakité a été maintenu dans les liens de l’accusation. Il a été jugé et condamné à 5 ans de prison ferme. Ses coaccusés ont bénéficié d’un non lieu. Les faits !

    Il ressort de l’information que dans la nuit du 17 avril 2018 à N’Dienidie (dans le cercle de Banamba), les dames Sétou Guindo, Sogona Touré et Oumou Sidibé sortent pour saluer des connaissances au village. Sur leur route, elles sont surprises par la présence d’un individu blessé et gisant dans le sang. Prises de panique, elles appelent les voisins dont Tidiane Kéita et Kissima Kéita pour chasser l’individu considéré par elles comme un fou ou un voleur. L’individu tente de s’échapper, mais ses forces le lâchent au niveau de la maison de Baba Diakité où la foule le trouve tout ensanglanté, à cause des blessures.

    L’individu est identifié rapidement par Tidiane Kéita comme étant Djibril Touré (un fils du chef de village). Conduit par les soins de Tidiane Kéita à la famille, Djibril Touré est immédiatement conduit au Cscom dudit lieu avant d’être évacué au Centre de référence de Banamba où il succombe des suites de ses blessures présentes à la tête et à la mâchoire.  C’est ainsi que Kissima Touré, le grand frère de la victime, se présente à la Brigade territoriale de Banamba pour des déclarations.  Par la suite, les dames Sétou Guindo, Sogona Touré et Oumou Sidibé sont inculpées.

    Mais l’infraction de coups mortels n’a pu être prouvée contre elles ni à l’enquête préliminaire ni à l’instruction. Elles n’ont pas été poursuivies. Par contre, Baba Diakité a été seul retenu dans les liens de l’accusation car il avait avoué devant le juge d’instruction avoir donné des coups à Djibril Touré, lesquels coups portés ont occasionné des blessures à la tête et à la mâchoire ayant entraîné la mort de la victime par hémorragie. Baba Diakité a été maintenu dans les liens de l’inculpation pour avoir volontairement porté des coups et faits des blessures qui ont occasionné la mort de  Djibril Touré sans l’intention de la donner.

    Baba Diakité passe aux aveux

    A la barre, tout comme à l’enquête et à l’instruction, Baba Diakité reconnaît les faits qui lui sont reprochés. Il ne donne pas les motifs de son acte, expliquant seulement être intervenu à la suite des cris des femmes. Et sans chercher à comprendre la situation, il s’est mis à frapper Djibril Touré qui, aux dires des femmes, était un fou ou un voleur. Baba Diakité a donné plusieurs coups de bâton à sa victime qui est morte par suite de ses blessures.Appelés à la barre comme partie civile, un frère et la mère de Djibril Touré ont dit qu’ils n’ont pas assisté à la scène. Et leurs parents leur ont dit de ne rien demander à la justice comme dommages et intérêts car Djibril Touré et Baba Diakité sont des cousins. L’aide-soignant qui a apporté les premiers soins à Djibril Touré témoignera en précisant qu’en aide-soignant il n’avait pas la compétence pour soigner Djibril Touré. Mais il a mis la victime sous sérum tout en faisant les premiers soins avant de l’envoyer au Csref de Banamba. Malheureusement, Djibril est mort dans la nuit.

    Dans sa plaidoirie, le ministère public a requis de maintenir l’accusé dans les liens de l’accusation sans  circonstances atténuantes et de le condamner à 5 sans de prison ferme.

    L’avocat de Baba Diakité, quant à lui,  a soutenu que les faits reprochés à son client sont certains avec des préjugés, mais incompréhensibles car, a-t-il plaidé, l’accusé a administré des coups à sa victime à cause de la peur. L’avocat a dénoncé les soins inappropriés administrés par l’aide-soignant. “Si la victime avait été sérieusement prise en charge, il n’allait pas mourir. L’accusé ayant reconnu les faits qui lui sont reprochés et n’ayant pas d’antécédent, je demande pour lui la clémence de la Cour et des circonstances atténuantes”, a-t-il dit. Dans sa délibération, la Cour a retenu l’inculpé dans les liens de l’accusation et l’a condamné à 5 ans de prison ferme.

    Siaka DOUMBIA

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